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Bordeaux mise sur la Gambardella
Si le samedi n’a pas porté chance aux Girondins de Bordeaux, accrochés par Dijon à domicile (1-1), la journée de dimanche pourrait permettre aux Aquitains, grâce à leurs U19, de redorer l’image d’un week-end glauque. Et celle du club, aussi. A condition de battre le FC Nantes, en quart de finale de la Coupe Gambardella.
A Bordeaux, le millésime 2012 sera une année sans. Pourquoi ? Parce que les Girondins alternent le tiède et le froid, et parce que de toutes façons, après avoir caressé le spectre de la relégation au creux de l’hiver, puis tutoyé le rêve européen au début du printemps, il n’est, suite au nouveau faux pas concédé à face à Dijon, plus permis d’espérer rêver confrontations face au Metalist Kharkov, Hanovre 96 ou encore AZ Alkmaar. Non, pas de rendez-vous bandants la saison prochaine. Du moins, sauf miracle. Alors, au Haillan, on se console comme on peut. Et le meilleur actuellement, c’est du côté du centre de formation qu’il se trouve. Satisfaction au beau milieu d’une année morose ? La formation des U19. Coachée par Philippe Lucas, ex milieu récupérateur des Marine et Blanc, l’équipe des minots caracole en tête de son championnat national. Une sacrée perf’, d’autant plus qu’avec ses 65 points au compteur, ses 14 victoires, ses – seulement – 3 défaites, puis ses 50 buts marqués pour 15 encaissés en 22 journées, il est autorisé de voir l’avenir en bleu clair. Et non contents d’être le fer de lance d’une poule relevée, les petits scapulaires vont s’aiguiser pour en découdre cet aprem’ (15h00) avec le FC Nantes, en quart de finale de Coupe Gambardella. Un air de déjà vu pour une promotion d’élèves doués, face à un adversaire qui s’est déjà fait taper cette saison en championnat (0-2), en Loire Atlantique. Mais un Bordeaux-Nantes, ça reste une affiche, même quand les équipes fanions se montrent en dessous de leur réputation. Qui plus est dans l’enceinte de Chaban-Delmas, exceptionnellement mise à disposition pour l’évènement*. Et au-delà de la suprématie côtière ou sportive, il y a un palier important à franchir, dans une compétition qui est une sorte de reproduction miniature de la Coupe de France. Voire un tremplin pour certains. Et ça, c’est bien, surtout quand on est apprenti footballeur dans un grand club. Pour mémoire, les Bordelais avaient laissé un autre rival breton l’emporter sèchement, en finale de l’édition 2008, au Stade de France (0-3). D’où la notion de revanche sur le sort. Mais si les générations ont changé (Sertic, Lasne, Krychowiak), et si les rancœurs diverses n’ont pas leur place, autant tenter le tout pour le tout et prendre une option sur le jeu. C’est en substance ce qu’a choisi de faire le staff qui, malgré une faible communication sur le sujet, s’apprêterait à envoyer un contingent de joueurs habitués aux joutes de CFA, pour se faire une brochette de canaris grillés. André Bigoyo Poko, attaquant professionnel et international Gabonais, en prime. De plus, Francis Gillot, qui n’avait pris que six remplaçants face à Dijon, valide le choix et assure « d’aller les voir » . « C’est important comme toutes les compètes et, évidemment, c’est l’image du club au niveau des jeunes (sic), a rappelé le technicien, lequel compte bien voir les prometteuses pousses faire honneur au maillot. Après, ce n’est qu’un résultat… Et ce n’est pas parce qu’on va gagner la Gambardella, si l’on doit la gagner, qu’on aura des jeunes qui sortiront (à haut niveau, ndlr), ajoute-t-il, prudent. Mais c’est bien de bien y figurer. » L’ambition, un truc étranger au club ces derniers temps. Reste plus qu’aux U19 bordelais d’inverser la tendance, ce dimanche, dans l’antre des grands. *L’entrée au stade Chaban-Delmas sera gratuite.
Par Laurent Brun, à Bordeaux.