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Bordeaux, l’exemple à suivre pour Monaco
Laurent Blanc n'a peut-être jamais disputé une demi-finale de Ligue des champions en tant qu'entraîneur, mais il reste le seul à avoir battu la Juventus sur une double confrontation avec un club français. C'était en 2009 avec les Girondins de Bordeaux en phase de poules de C1.
Stade français, Marseille, Paris, le Bordeaux d’Aimé Jacquet, Nantes, Rennes, Lyon ou encore l’AS Monaco, autant d’équipes françaises qui ont subi la colère de la Vieille Dame en Coupe d’Europe. Bien que la France ait offert à la Juventus Michel Platini, David Trezeguet ou Zinédine Zidane, le club italien a toujours remercié les clubs français par une élimination. Toujours ? Non, une équipe peuplée d’irréductibles Girondins a réussi à résister à l’envahisseur italien. Avec Laurent Blanc dans la peau d’Abraracourcix, Jean-Louis Gasset dans celle de Panoramix, et Alou Diarra et Marouane Chamakh dans celles d’Astérix et Obélix.
Bayern Munich, Maccabi Haïfa, Juventus, même combat
27 août 2009. Sacré champion de France trois mois plus tôt, Bordeaux débarque en Ligue des champions motivé comme jamais. Problème, le secrétaire général de l’UEFA, David Taylor, offre aux Girondins un groupe composé du Bayern Munich et de la Juventus. Pas de quoi affoler la bande à Lolo White qui commence par un solide nul à Turin (1-1), avant d’enchaîner par trois succès devant le Maccabi Haïfa et le Bayern Munich par deux fois. Déjà qualifié au coup d’envoi de la seconde rencontre face aux Bianconeri, Bordeaux espère bien s’offrir le scalp de la Juve pour assurer sa première place. Piston droit de la défense girondine, Matthieu Chalmé se remémore cette époque dorée : « À l’aller, nous avions fait un gros match et cela avait lancé notre campagne européenne. On était en pleine confiance à ce moment-là. Vu que nous étions déjà qualifiés, ce match n’était que du bonus pour nous. Mais, nous avions vraiment envie de nous offrir un autre grand d’Europe après le Bayern. »
Pour arriver à leurs fins, les Girondins squattent alors durant des heures la salle vidéo en compagnie du maître des lieux, Jean-Louis Gasset. Le but de ces séances vidéo ? Étudier le jeu, le comportement et la malice des Italiens. Un travail qui a porté ses fruits pour l’ancien adjoint d’Ulrich Ramé sur le banc de Bordeaux : « Le staff nous avait averti concernant le style italien et comment les joueurs fonctionnaient sur le terrain. Avec le recul, je me dis qu’on avait réussi à ne pas du tout entrer dans leur jeu et cela nous avait servi. » Mieux, privé de son joyau Yoann Gourcuff, Bordeaux finira tout de même par tamponner deux fois la Vieille Dame sur coups de pied arrêtés grâce aux têtes bien faites de Fernando et de Marouane Chamakh.
Les coups de pied arrêtés, l’unique faille de la Juve
Huit ans plus tard, il ne reste plus grand-chose de cette équipe de la Juventus vaincue deux à zéro dans la bataille de Chaban-Delmas dont seuls, Gianluigi Buffon, Giorgio Chiellini et Claudio Marchisio ont survécu. En revanche, il y a un point sur lequel la Juve n’a pas changé : sa solidité défensive. Cette année, l’équipe entraînée par Massimiliano Allegri n’a encaissé que deux petits pions en dix rencontres de Ligue des champions. Deux buts sur coups de pied arrêtés. Fasciné par la science tactique italienne, Matthieu Chalmé préfère y voir le verre à moitié plein : « C’est très compliqué de leur marquer des buts dans le jeu car, tactiquement, c’est parfait ce que fait la Juventus. Mais, nous, nous avions réussi à les battre sans. S’ils ne prennent des buts que sur coups de pied arrêtés, c’est forcément qu’il y a quelque chose à faire dans ce domaine. Et Monaco va devoir y appuyer. »
Des Monégasques qui auront l’occasion d’imiter les Girondins de Bordeaux en demi-finale de Ligue des champions et ainsi être le premier club français à éliminer la Juventus de Turin en phase à élimination directe. Si les coéquipiers de Radamel Falcao seraient bien inspirés de se servir de l’exemple bordelais, ils devront, eux, se coltiner un retour à Turin. Pour l’ancien latéral du LOSC, le match le plus important reste celui au stade Louis-II : « Monaco a les capacités de mettre en danger la Juventus grâce à sa capacité à marquer à n’importe quel moment. Il va d’ailleurs falloir marquer et tout faire pour gagner la manche aller, afin qu’au retour, la Juventus sorte de sa base et laisse de l’espace dans son dos. » En cas de panne face à Gigi Buffon, l’ASM pourra toujours appeler Marouane Chamakh à la rescousse, lui qui est actuellement sans club.
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Par Steven Oliveira
Propos de Matthieu Chalmé recueillis par SO.