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Bordeaux, l’alternance à gauche
Maxime Poundjé et Lucas Orban comptabilisent à eux deux cinq expulsions depuis le début de la saison. Autant dire que les deux arrières gauches bordelais connaissent des débuts compliqués en Ligue 1, même s'il est encore trop tôt pour statuer qu'ils tiennent plus de Bruno Basto que de Bixente Lizarazu.
Les Girondins de Bordeaux – époque moderne – ont toujours alterné le pire et le meilleur sur le côté gauche de leur défense. Des montagnes russes qui permettent d’établir deux podiums. Un glorieux, composé de Lizarazu, Trémoulinas et Bonnissel, à rendre fou n’importe quel couloir droit adverse. Et un second beaucoup moins glamour, sur lequel se bousculent Torres Mestre, Bruno Basto et Marange. À condition qu’ils parviennent à grimper dessus sans s’effondrer.
Le podium qui envoie du bois
Bixente Lizarazu, bordelais de 1988 à 1996
Bien avant de recouvrir son T-shirt col en V avec une veste en cuir douteuse sur le plateau de Téléfoot, Bixente s’est appelé Vincent et a été formé aux Girondins. Arrivé au club à 14 ans et lancé avec les pros en 1987 par Aimé Jacquet, le futur champion du monde s’impose rapidement comme le meilleur arrière gauche qu’aient connu les Girondins. Et probablement le football français. Capable de récupérer le ballon d’un tacle rageur au niveau de son poteau de corner avant de se muer en ailier dans la foulée pour porter le danger dans la surface adverse, « Liza » est peut-être le premier latéral moderne du foot hexagonal aussi à l’aise défensivement qu’offensivement. De la décadence d’une relégation administrative en deuxième division à la gloire d’une finale de Coupe de l’UEFA en compagnie de ses potes Zidane et Dugarry, Lizarazu a tout connu sous les couleurs bordelaises, à l’exception d’un titre de champion de France. Un monument.
Benoît Trémoulinas, bordelais de 2007 à 2013
Formé à Bordeaux comme Lizarazu, offensif comme Lizarazu, le Réunionnais fait tout comme le Basque. En un peu moins bien. Comme son aîné, celui qui défend aujourd’hui les couleurs de Saint-Étienne (prêté par le Dynamo Kiev) a été international. Mais à seulement deux reprises, et lors de matchs amicaux. Comme « Liza » , il possède son diminutif. Un très disgracieux « Tresh » . Et comme Lizarazu, il a quitté Bordeaux pour un club étranger. Mais pas en Liga espagnole, en Premier-Liga ukrainienne, où il est régulièrement remplaçant. Enfin, comme son idole, il fait la une des pages de la presse non sportive. Mais c’est à ses virées alcoolisées qu’il le doit, pas à ses conquêtes. Par contre, lui a été champion de France. Et toc.
Jérôme Bonnissel, bordelais de 1999 à 2003
« À Bordeaux, j’ai fini deuxième meilleur buteur derrière Pauleta, parce que j’avais la chance d’avoir Jérôme qui centrait parfaitement. » Marc Wilmots sait que sous les couleurs bordelaises, Bonnissel n’a pas fait que mettre brutalement fin à la carrière de Kastendeuch en l’assommant. Et puis un homme qui déclarait en 2007 « Bordeaux, est une ville que j’aime, avec une tranquillité pour l’éducation de mes enfants. J’ai vécu 6 mois à Marseille, je n’aurais pas pu trouver cette tranquillité là-bas, ni même à Montpellier. J’ai préféré revenir ici, je ne le regrette pas, on est vraiment bien » est forcément un homme bon.
Bonissel assomme Kastendeuch pour sa dernière :
Le podium qui envoie en touche
Bruno Basto, bordelais de 2000 à 2004
Non, l’art du placement, la conduite de balle, les tacles propres et les débordements supersoniques n’ont jamais fait partie des domaines de compétence de Miguel Leite Bruno Basto. Mais ces lacunes, le Portugais les compensait par une vaillance à toute épreuve. Toujours volontaire, sa gentillesse en dehors du terrain a fini par le rendre sympathique aux yeux du public de Chaban, qui s’était fait une raison quant à ses qualités de footballeur.
Ses deux passes décisives pour Pablo Francia et Sylvain Franco face à Guingamp en janvier 2004 :
Florian Marange, bordelais de 2004 à 2009 et de 2010 à 2013
L’homme que Ricardo préférait mystérieusement à Benoît Trémoulinas dans le rôle de doublure de Franck Jurietti. Jamais titulaire en huit années passées aux Girondins, le Médocain s’est toujours satisfait de sa situation de remplaçant, jusqu’à sa fin de contrat, en juin dernier. Le moment pour lui de tenter l’aventure en Angleterre, à Crystal Palace. Non inscrit par le club londonien pour participer aux rencontres de Premier League, il rompt son contrat et rentre en Gironde s’entretenir avec les amateurs du Stade bordelais. Depuis, les supporters girondins se réveillent régulièrement au milieu de la nuit, en état de choc, en imaginant son retour au Haillan.
Victor Torres Mestre, bordelais en 1998-1999
Au terme d’une saison folle qui voit Bordeaux souffler sur le fil le titre de champion à l’ennemi marseillais, Romain Ferrier a sorti Victor Torres Mestre du onze girondin depuis un petit moment. Débarqué en début d’exercice, l’ancien capitaine de l’Espanyol Barcelone formé au Real Madrid suscitait pourtant pas mal d’espoirs. Mais l’homme ne s’est jamais adapté au football français, qui lui a pourtant apporté son seul trophée.
par Mathias Edwards