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Bordeaux : la vie sans Diabaté
Depuis la reprise, contraints et forcés, les Girondins apprennent à vivre sans Cheick Diabaté. Si l'absence du Malien ne se fait jusqu'à présent pas trop ressentir au niveau des résultats, Bordeaux ne pourra pas se contenter de bricoler jusqu'à la fin de la saison. Et ça, Willy Sagnol le sait très bien. Mais la recrue tant espérée tarde à arriver.
Les supporters bordelais ont bien fait de célébrer dignement la Saint Sylvestre. Car au réveil, la nouvelle tant redoutée a frappé fort. Suite à une première consultation chez le docteur Franceschi début décembre à Marseille, Cheick Diabaté annonçait dès le premier jour de 2015 sa décision de faire opérer ce tendon rotulien qui le fait souffrir depuis des années. Verdict : quatre mois d’absence pour le Malien, auteur de neuf buts en première partie de saison. Une catastrophe pour les Girondins, dont l’animation offensive tourne essentiellement autour de leur buteur, et dont le seul joueur de l’effectif supposé pouvoir évoluer dans le même registre, Emiliano Sala, peine à donner satisfaction, avec un seul but inscrit cette saison. Sur penalty.
Préférence pour la Premier League
Conscients du problème, les dirigeants bordelais pensaient pourtant avoir trouvé la parade, en se mettant rapidement d’accord avec Yaya Sanogo, en manque de temps de jeu à Arsenal, que Willy Sagnol connaît par cœur, pour l’avoir eu chez les Espoirs. C’était sans compter sur Arsène Wenger, qui décide de bloquer la transaction et d’envoyer l’international espoir à Crystal Palace. Officiellement par préférence pour la Premier League, afin de faciliter l’adaptation du joueur au jeu anglais, officieusement à cause d’une rancœur envers Jean-Louis Triaud, suite aux départs chaotiques de Sylvain Wiltord et Marouane Chamakh chez les Gunners.
Peu importe : le marché d’hiver est ouvert depuis bientôt quinze jours, et les Girondins n’ont toujours pas remplacé le grand Cheick. Yannick Sagbo multiplie bien les appels du pied, mais l’Ivoirien semble peu au fait des règlement de l’UEFA : l’attaquant de Hull, prêté à Wolverhampton, n’a joué que huit matchs cette saison, mais pour deux clubs différents. Ce qui interdit sa présence dans un troisième. Enfin, une offre de deux millions d’euros aurait été proposée au Malmö FF pour Isaac Thelin, l’attaquant suédois qui avait humilié Layvin Kurzawa en barrages de l’Euro espoirs.
Pour l’instant, Touré fait le job
En attendant l’arrivée de la recrue offensive tant attendue par Willy Sagnol, qui espère également un milieu de terrain, les Girondins apprennent à vivre sans Diabaté. Et pour l’instant, le bilan est plutôt positif, avec une victoire 2-1 contre Toulouse, buts de Traoré et Touré, et un nul 0-0 chez des Monégasques qui restaient sur quatre victoires consécutives en championnat. Avec à chaque fois, en pointe, un Thomas Touré au jeu totalement différent de celui de Diabaté. Avec lui, plus question de balancer de longs ballons pour espérer une déviation salvatrice. Les Girondins jouent plus au sol, misant sur la vitesse de leur pointe de substitution. Pas toujours avec réussite, comme à Monaco, où le jeune attaquant a tout de même obligé Subašić à une belle parade en tout début de rencontre, avant de trouver son poteau dans les dernières minutes. Mais les intentions sont là, et le jeu moins stéréotypé, avec le jeu en profondeur comme solution de secours. La formule devrait donc être reconduite ce soir à Nice, où en plus de Thomas Touré, Sagnol a embarqué Emiliano Sala et David Djigla, un jeune Béninois encore puceau en équipe A, pour compléter son attaque. C’est dire si les Girondins attendent avec impatience l’arrivée d’un buteur. Sinon, ces quatre mois sans le Cheick vont sembler très, très longs.
Par Mathias Edwards