- Ce qu'il faut retenir de la 2e journée de Ligue 1
Bordeaux grand cru, l’OM bouchonné
Vainqueurs pétillants de l'AS Monaco en prime time (4-1), les Girondins de Bordeaux prennent la tête de la Ligue 1. Pendaison de crémaillère loupé pour l'Olympique de Marseille dans un Vélodrome tout neuf, mais avec une équipe toute vieille. Bienvenue en Ligue 1, un monde que Brandão ne devrait plus fréquenter cette année.
La Ligue 1 à l’envers
Certes, nous sommes en août, le mois de toutes les surprises et de tous les rebondissements, où les petites équipes parviennent à accrocher les grosses écuries encore en rodage… Mais de là à voir Monaco à la rue et relégable après deux journées, il y a un pas que beaucoup n’auraient pas franchi. Plus insolite encore, les quatre buts bordelais qui ont sorti Chaban-Delmas de la naphtaline, dans un festival offensif inattendu et inespéré. Vous en voulez encore ? Rennes, 18e équipe à domicile l’année dernière, vierge à domicile pendant une longue année, qui en plante six au stade de la route de Lorient contre Évian, grâce à trois doublés de Mexer, Toivonen et Ntep… Surréaliste. Après tout ça, ne venez pas vous étonner si Mevlüt Erding est le meilleur buteur du championnat. Heureusement, M. Desiage, arbitre de Caen-Lille (0-1) a su remettre un peu d’ordre dans tout ça en offrant un pénalty inexistant au LOSC.
Vous avez raté Bordeaux – Monaco et vous n’auriez pas dû
14,84. La probabilité qu’un match des Girondins de Bordeaux chope une telle note un dimanche soir sur Canal+ était à peu près la même que celle de trouver un endroit correct où se nourrir en cette semaine du 15 août. Résignés, les affamés du football ont cru se rabattre sur de la junk food : un Bordeaux-Monaco de deuxième journée, un Big Mac froid. Ils ont eu raison. Après une première mi-temps aussi insipide qu’un coca de Mc Donalds, où les caresses de Dimitar Berbatov ont été le seul véritable divertissement, le deuxième acte a été aussi surprenant que réussi. Boostés par un Willy Sagnol très malin tactiquement, les Girondins de Bordeaux ont trouvé le moyen de caler quatre buts en une demi-heure à des Monégasques moroses et totalement dépassés par l’excellent jeu collectif proposé par les coéquipiers de Julien Faubert. Au final, c’était encore mieux que la soirée Usual Suspects sur Arte. Il faut dire que dans le rôle du boiteux qui renverse la situation, Jaroslav Plašil s’en est plutôt bien tiré.
L’analyse définitive du week-end : Lens et Évian déjà relégués
Déjà brisés par le promu caennais en ouverture du championnat (3-0), les Hauts-Savoyards ont pris une énorme valise au stade de la route de Lorient (2-6). « Ce n’est que la deuxième journée, mais on a déjà pris neuf buts : trois contre Caen, six ce soir, douze contre le PSG peut-être ? À ce rythme, on va faire rire tout le monde et je n’ai pas tellement envie de rire ce soir » grince Pascal Dupraz, qui entrevoit déjà la relégation. Tout comme les Lensois d’Antoine Kombouaré, auteurs ce week-end de leur seconde défaite d’affilée, dans les dernières secondes du match contre Guingamp (0-1). Il y a les « victoires de champion » , à l’étriquée, et les « défaites de futur relégué » , celles dans ce genre. Entre leur préparation tronquée, le manque de qualité et de quantité du groupe, et les critiques de la DNCG, ça sent plutôt mauvais dans le Nord. Qu’on se le dise, le retour de la Ligue 1 à 18 clubs, c’est pour cette année.
La polémique de la machine à café
L’effet Bielsa
Le top 5
– Stambouli (Montpellier) : Il se murmure qu’à Montpellier, son avenir incertain commence à agacer. Ça, Benjamin s’en fout. Lui, il préfère marcher sur l’OM. L’OM qui serait bien inspiré d’avoir le syndrome de Stockholm. À 8 millions, les Phocéens pourraient s’offrir un vrai bon enfant du pays. Hein, Romain Alessandrini ?
– Wass (Évian TG) : Qu’il joue arrière latéral ou numéro 10, le Danois a la classe. Encore deux buts à son actif, tandis que ses coéquipiers se noyaient à Rennes. Last man standing.
– Rolan (Girondins de Bordeaux) : Pour Rolan des Orichas, l’adaptation à la Zone internationale a été difficile. Gageons que ce doublé face à Monaco va définitivement lancer son mandat français.
– Mexer (Stade rennais) : Comme Philippe, il marque des buts de temps en temps. Sans UV.
– Kante (Caen) : Ne cherchez plus le meilleur milieu de terrain de ces deux premières journées de Ligue 1.
Le geste
Parce que la Ligue 1 est le royaume du geste technique, il y a Javier Pastore…
… et Serge Gakpé :
Ils ont dit
« Peut-être que certaines personnes s’en réjouissent, de prendre des fessées, pas moi ! Il y a des boîtes spécialisées pour ça, mais moi je n’y vais pas dans ces boîtes-là. » Pascal Dupraz, contre le sadomasochisme.
« Il faut persuader les jeunes de notre équipe que nous ne sommes pas des faire-valoir dans ce championnat. » Ahmed Kantari. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.
« Je veux savoir combien de matchs de suspension aura ce gars… C’est un mec déloyal, qui veut tout le temps parler à la place de jouer ! Si j’ai pris trois matchs il y a deux ans pour avoir touché l’arbitre, imaginez une agression comme celle-là ? » Thiago Silva, en français, sur Instagram, à propos du coup de boule de Brandão.
« On n’a fait qu’une mi-temps, on va dire. » Jérémy Toulalan, lucide.
« On voulait faire de ce stade une forteresse imprenable… » Dimitri Payet, malheureux.
« Je ressens de la honte. (…) Je ne suis pas satisfait, un point sur six face à des adversaires qui sont prévus pour la 2e moitié du classement, ce n’est pas un très bon résultat. » Marcelo Bielsa, mathématicien.
« À onze contre onze, c’était déjà très compliqué, alors à douze contre onze avec ce public derrière, c’était encore plus compliqué… » Jean-Luc Vasseur, de retour de Saint-Étienne.
« E tu, como esta questa noche ? Questa noche e una bella noche, no ? » Laurent Paganelli, espagnol LV2.
Le tweet
Si Pastore me fait ça faites pas les gamins m’unfollowez pas.
— Manu Imorou (@Manuimorou) August 16, 2014
Plutôt bon face à Lille jusqu’à son claquage, ce bon Manu le sait : un claquage seul et six semaines sur le flanc valent mieux que ce qu’a subi Romaric.
Les stats
55 et 8. Ce qui commence a une fin, mais pas tout de suite… Défaits dans le Chaudron (3-1), les Rémois n’ont plus gagné à Saint-Étienne depuis 55 ans. Malédiction toujours, cela fait huit ans que Lyon ne s’est pas imposé au Stadium de Toulouse (1-2).
1. Comme le nombre de tête cadrée de Brandão cette saison. Probablement la dernière.
Par Swann Borsellino et Christophe Gleizes