- Ligue Europa – 3e tour préliminaire
- Bordeaux/Larnaca (3-0)
Bordeaux fracasse Larnaca
Pour leur premier match officiel de Coupe d'Europe dans leur nouveau stade, les Girondins ont fait le job, en s'imposant 3-0 face à l'AEK Larnaca, en match aller du troisième tour qualificatif pour la Ligue Europa. Une victoire dessinée en seconde période.
Bordeaux – AEK Larnaca : 3-0
Buts : A. Poko (52e), Ch. Diabaté (74e sur un penalty génial d’esthétisme et de maladresse) et N. Maurice-Belay (80e) pour Bordeaux.
C’est grâce à une deuxième période de feu que les Girondins, suite à une première moitié de match incertaine, et un tâtonnement coupable, ont explosé Larnaca. Poko, Diabaté et Maurice-Belay ont concrétisé une domination qui s’est définie au fil des minutes. Plus forts dans la percussion, plus compacts collectivement, et plus présents dans les duels, les Marine et Blanc n’ont laissé que très peu d’espaces à des visiteurs pourtant animés de louables intentions de jeu. Mais l’audace, la force dans les duels et un plan de jeu respecté ont permis aux hommes de Willy Sagnol de se rassurer offensivement. « Il y a beaucoup d’Espagnols dans cette équipe, donc il y a des qualités techniques à faire valoir. Il ne faut pas s’attendre à une formation qui va garer le bus devant sa cage, et se contenter de jouer le kick and rush » , expliquait le technicien en conférence de presse. Ben si, en fait…
Ça sent Larnaca plein nez
Les Girondins évoluent en 4-4-2 mode losange, leurs adversaires en une sorte de 4-1-4-1 modulable. Très vite, la bande à Sagnol donne le ton. « Tu vas voir ce que je vais te mettre d’entrée » , ressasse-t-elle dans un coin de sa tête, en fixant l’œil noir de son vis-à-vis. Grégory Sertic l’avait dit la veille : il fallait « entrer » direct dans le match. Au bout de deux minutes de jeu, c’est ce que ces coéquipiers font. Pressing et intimidation sont au programme. À tel point que les Jaune et Vert reculent, et sont contraints de jouer vers l’arrière. Et entre les 12e et 15e minutes, c’est même un festival de frappes qui s’enchaînent, en faveur des locaux. Wahbi Khazri tire en pivot ; sa tentative tombe en feuille morte juste au-dessus de la cage de Ramirez, dit « Tono » (12e). Dans la foulée, Thomas Touré reprend le ballon et décale sur la droite : c’est à côté (12e) ! Quelques secondes après, c’est Frédéric Guilbert qui envoie une mine tendue plein axe : encore à côté (13e). Sertic botte un coup franc au sol que le portier saisit (15e).
Les supporters marine et blanc se disent que c’est pour bientôt. Sauf qu’en face, on attend son heure et on plante des banderilles dès que possible. Normal, il y a beaucoup d’Espagnols dans l’effectif. André Alves, en pivot dans la surface de Cédric Carrasso, fait passer le frisson au moyen d’un tir au sol (17e). L’avertissement est sérieux. La surprise autant. Mais Thomas Christiansen, le coach des Chypriotes, l’avait annoncé : il veut que la surprise soit grande… Et ce ne sont pas les approximations dans les transmissions et les contrôles de balle des Bordelais, qui vont l’en dissuader. Larnaca attend le contre et menace. Sans avoir l’air d’y toucher… Sans individualité ressortant du lot, non plus. Paradoxalement, au terme d’une folle échappée, c’est Khazri qui a la possibilité de claquer. Mais son face-à-face avec Ramirez est manqué, la faute à une sortie énergique du gardien (35e). Presque une balle de match… Le rythme tombe, la partie perd peu à peu de son intérêt, et l’arbitre siffle la pause.
Poko, le nouveau Messi
La première période avait donné l’impression que c’était un match de reprise. L’entame de la seconde, en revanche, un peu moins. Parce que d’abord, c’est Pallois qui, suite à un corner, expédie une tête de peu au-dessus (49e). Puis Touré, qui a la bonne idée de déborder, délivre un centre dans le dos de la défense que Cheick Diabaté – à la limite du hors-jeu –, reprend de volée ; c’est la barre transversale qui sauve l’AEK pour quelques secondes, puisque Poko, en embuscade, pose une tête victorieuse (52e). 1-0, balle au centre. Les efforts offensifs sont récompensés. Poko, encore, qui se prend pour Messi, s’enflamme et s’infiltre, et du bout du pied, manque de doubler la mise (55e). Ramirez ne s’est cette fois-ci pas fait avoir… Khazri, lui, tire un corner direct que le goal détourne in extremis (56e). Il n’y a plus qu’une équipe sur le terrain. Ou pas, puisque Alberto « Tété » Chamorro oblige Carrasso au duel (62e). Bordeaux a eu chaud, c’est passé près !
Le vice-champion de Chypre 2014-2015 ne montre pas grand-chose. Ou alors très peu d’initiatives, de prises de risque, et une propension à redescendre dans ses trente derniers mètres plutôt étonnante. En face, c’est un peu brouillon, mais plus dynamique. Faut dire aussi que les Girondins en ont marre de passer pour des baltringues à chaque fois, ou presque, qu’ils rencontrent une formation venant de Méditerranée orientale. D’ailleurs, Francis Gillot, assis en tribune, ne dément pas. Bref, ces statistiques, Diabaté et les siens veulent les faire taire. Touré provoque Ninu, et le pied de celui-ci traîne de façon irrégulière. Penalty et carton jaune. Diabaté casse sa course et ajuste Ramirez à ras-de-terre (74e). 2-0, et c’est un pur bonheur pour le Malien, pour son retour à la compétition. Là, de suite, ça sent meilleur pour les Aquitains. Et comme c’est la soirée des miracles, Maurice-Belay, fraîchement entré en jeu, se fait plaisir lui aussi, en profitant d’une déviation en talonnade géniale de Touré, pour tromper Ramirez au sol (80e). 3-0. La messe est dite. Pas en latin, en grec. Juanma Ortiz, également entré peu avant, défonce la barre de Carrasso à bout portant, mais ça ne rentre pas (82e). Le retourné de Thelin non plus (90+4e). Fin du match. Bordeaux s’est rassuré et abordera le match retour avec confiance.
Le résumé de la soirée de Ligue Europa
Les résultats complets de la soirée de Ligue Europa
Par Laurent Brun, à Bordeaux