- Coupe de la Ligue
- 8es
- Bordeaux-Monaco (3-0)
Bordeaux étrille un piteux Monaco
En s’imposant très nettement face à un Monaco totalement dépassé, les Bordelais ont (re)trouvé leur jeu et leurs qualités, notamment grâce à un très bon Ounas (3-0).
Girondins de Bordeaux 3-0 AS Monaco
Buts : Ounas (16e), Rolan (57e), Saivet (89e)
Il y a quelque chose dans cet Adam Ounas. Le gamin compte à peine cinq titularisations sous le maillot des Girondins, et pourtant, il illumine à lui tout seul une équipe qui n’est pas forcément connue pour son inspiration offensive. Le ballon colle à son pied gauche, qu’il utilise presque exclusivement, et tous les Monégasques qu’il a eus au duel ce mercredi pourront vous dire « ce mec a des appuis » . Ounas a tout simplement régalé le Matmut-Atlantique ce soir, à base de dribbles chaloupés, de une-deux instinctifs, de passes en profondeur bien senties, et l’insolent s’est même autorisé un petit pont sur le pauvre Wallace qui a passé une soirée cauchemardesque. La comparaison avec un petit gaucher argentin, bien qu’exagérée, semble presque naturelle quand on voit avec quelle insouciance et quelle facilité il marque le premier but de la partie. Démarrage aux 25 mètres, ballade entre les défenseurs et frappe du gauche imparable… Chapeau l’artiste ! Pour le reste, on aura vu des Monégasques apathiques, sans que personne ne soit là pour sonner la révolte.
Ounas débloque le Matmut
Le premier quart d’heure aussi est apathique. On s’ennuie ferme. Les Bordelais peinent à s’approcher de la surface asémiste, tandis que du côté rouge et blanc, ça manque clairement de rythme et d’inspiration offensive pour mettre en danger les Girondins. C’était donc sans compter sur Adam Ounas qui vient mettre un peu de piment dans ce début de partie morose. Après un premier avertissement sur une belle frappe en première intention, Adam Ounas récidive avec une action solitaire qui démontre toute la classe du jeune Franco-Algérien, et qui mystifie le vieux Ricardo Carvalho. Superbe ! Un golazo qui va redynamiser toute l’équipe. D’un coup, on se met à voir davantage d’engagement, du rythme dans les passes et une solidarité défensive qui empêche l’adversaire d’inquiéter Cédric Carrasso. Côté monégasque, personne ne réagit, à part Cavaleiro qui s’est mis comme mission de dribbler quinze fois Poko dans le match, même si aucun de ses centres ne trouve preneur. En même temps, la majorité de ses coéquipiers donnent l’impression d’être venus faire de la figuration, ce qui a le don de fortement agacer Jardim. Et même quand, sur une passe, Mbappe se retrouve seul face à Carrasso, le jeune de 16 ans panique et tire deux mètres à gauche de la cage. Pendant ce temps, Ounas continue son numéro et manque de peu le doublé après un nouveau festival dont Wallace risque de se souvenir. Le défenseur monégasque est même proche du but contre son camp sur une action confuse, mais Nardi ne fait pas le con, et l’AS Monaco rentre au vestiaire avec un seul but de retard. Un moindre mal.
Bordeaux déroule, Monaco coule
La deuxième période démarre sur un rythme bien plus intense que la première. Une minute après le retour des vestiaires, les Monégasques ont l’occasion d’égaliser, mais à la suite d’un bon centre de Bernardo Silva, la reprise de Raggi passe de peu à côté. Ils vont le regretter, car cinq minutes plus tard, après un premier raté de la tête par Cheick Diabaté, esseulé au point de penalty, Diego Rolán fait le break. À la suite d’une nouvelle erreur grossière de Wallace, auteur d’un déplacement défensif incompréhensible, le buteur uruguayen file au but et se met à l’aise pour mettre les siens à l’abri. Les Monégasques vont alors définitivement lâcher et laisser les Bordelais se faire plaisir devant leur but, même si Nardi évite la trop grosse fessée, face à un Diabaté pas en veine (56e, 62e, 65e). Poko et Plašil se mettent à faire des talonnades devant la surface monégasque, Ounas continue d’étaler sa technique – avec moins de réussite qu’en première période tout de même – et Vada se met lui aussi à faire le spectacle. Ça tourne presque à la démonstration. Entré en cours de jeu, Lemar est proche de sauver l’honneur après une belle ouverture de Toulalan, mais il était dit que rien ne pouvait sourire à l’ASM ce soir. Surtout que Saivet parachève le succès bordelais avec un troisième but à la réception d’un corner où on se demande encore ce que foutait la défense monégasque. Les Ultras Marines peuvent chanter ce soir. Le Matmut Atlantique tient peut-être son premier vrai match. Dommage qu’il ait fallu attendre la Coupe de la Ligue.
Par Fausto Munz