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- Bordeaux/Belgrade (3-2)
Bordeaux éteint l’Étoile rouge
Les Girondins, au terme d’un match de fous, se sont qualifiés pour la phase de poules de la Ligue Europa. Un scénario et un dénouement incroyables pour les hommes de Francis Gillot, qui ont vaincu l’Étoile rouge de Belgrade à Chaban-Delmas (3-2). Ça valait le coup de galérer la saison dernière…
Bordeaux – Belgrade : 3-2
Buts : Gouffran (51e et 90+2e sp) et Jussiê (71e) pour les Girondins. Mladenović (45+2e) et Mikić (89e) pour l’Étoile rouge
Voilà, après deux saisons sans, les Girondins retrouvent l’Europe dans leur antre de Chaban-Delmas. Un stade surchauffé tant par la ferveur bordelaise que par les chants alcoolisés des fans serbes, parqués dans une courbe du virage nord. Un pan de stade complètement fermé pour l’occasion. Donc, c’est devant trois tribunes que les vingt-deux acteurs ont décidé de se la mettre à l’ancienne. Après le 0-0 obtenu à Belgrade, les hommes de Francis Gillot affichent de réelles intentions de jeu. Le « 4-2-3-1 » configuration continentale est en place. En face, c’est un « 4-1-4-1 » façon Téfécé. Bon, sans commentaire. Marine et Rose contre Blanc et Rouge, florilège de couleurs. De coups aussi ? Non. Au terme du premier quart d’heure de jeu, c’est tranquille. Pas comme à l’aller. Des fautes, mais dans l’esprit du jeu. Une tête de Gouffran aux 5,50 mètres, bien dans l’esprit aussi, mais Bajković capte fastoche (11e). Il y a du rythme dans cette partie, de l’engagement et des pétards. Justement, la première vraie mèche, c’est encore Gouffran qui l’allume ; rotation du tronc, frappe en pivot au sol et la fusée passe de peu à côté du cadre (20e). Frisson à Chaban.
Obraniak pourri sur corner
Bordeaux pousse, mais se découvre. Lazović, très en vue à l’aller, contre-attaque et assène une violente frappe à angle fermé : Carrasso s’y prend en deux temps (22e) sur sa ligne et rappelle qu’il n’y a pas si longtemps encore, il était le troisième gardien des Bleus. Frisson à Chaban. C’est pas tout, mais il y a une qualif’ à glaner. Maurice-Belay le sait et s’arrache sur cinquante mètres balle au pied pour devancer Jovanović. Bilan de la course : un extér’ du gauche vicieux que Bajković détourne sur sa barre transversale, au prix d’une superbe parade (31e). Caramba, encore raté ! « Nous avons beaucoup de joueurs sans expérience, on essaie de compenser les lacunes, même si on s’attend à un dispositif plus offensif de la part de Bordeaux ; mais au niveau tactique, on est prêt » , déclarait la veille Aleksandar Janković, en conférence de presse. À dix minutes de la pause, c’est bien résumé ! L’Étoile rouge est « l’outsider » , Bordeaux le « favori » , selon le technicien francophile. La vérité du terrain tend à le confirmer. 42e : le kop visiteur vise Obraniak avec des projectiles. Pas facile dans ses conditions de tirer les corners. Mais le jeu reprend et c’est l’Étoile qui file et qui explose le tableau d’affichage. Mladenović contre Henrique aux abords de la surface de réparation et distille une demi-volée qui lobe Carrasso (45+2e). But. Sauf que le Serbe, il s’est aidé des mains pour réussir son coup. Toujours pas de vidéo, Monsieur Platini ? Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de prolongation…
La course-poursuite
À peine le retour des vestiaires consommé, c’est Gouffran qui enroule une frappe. Ça passe à côté, mais l’avertissement est sans frais (48e). Cinq minutes plus tard, l’avant-centre aquitain s’élève plus haut que tout le monde et propulse le cuir sous la barre (53e) ; Maurice-Belay a bien fait de centrer ! Bordeaux a égalisé et met la pression de nouveau. Jovanović, lui, expédie un missile de coup franc sur la barre de Carrasso, histoire de rétablir l’équilibre (56e). Mais quel équilibre, au fait ? C’est Bordeaux qui domine dans le jeu, et c’est Maurice-Belay qui voit rouge : deuxième carton = vestiaire (64e) ! À dix, la fête est plus… belle ! Gillot craque gentiment et fait sortir en même temps Henrique et Planus (70e). Un truc de dingue, quoi ! Dans la foulée, Obraniak tape un coup franc côté gauche et Jussiê saute plus haut que tout le monde. Sa tête fait mouche (71e). 2-1. C’est plus pareil, là. Lazović tente la frappe axiale lobée, mais il échoue (85e). C’est électrique, ça chambre, ça insulte et ça cafouille devant la cage bordelaise, quand Mikić, embusqué, fusille le peloton resté sur la ligne, pour à son tour égaliser (90e). Chienne de vie. Fin de match enflammée. Mais en suivant, Bajković fauche Obraniak dans la surface. Penalty. Gouffran s’élance et trompe le portier serbe. 3-2 (90+2e). Bordeaux ne l’a pas volée. Les Girondins sont de retour, qu’on se le dise.
Bordeaux : Carrasso (cap) – Mariano, Planus (Plašil, 70e), Henrique (Saivet, 70e), Trémoulinas – L. Sané, Sertic – Jussiê (Marange, 73e), Obraniak, Maurice-Belay – Gouffran.
Étoile rouge : Bajković – Mikić (cap), Maksimović, Jovanović, Mladenović – Vešović (N. Asamoah, 76e), Mijailović, Dimitrijević, Milunović (Mirić, 63e), Lazović – Milunović.
Par Laurent Brun