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Bordeaux : et à la fin, c’est les filles qui trinquent

Par Anna Carreau

Au milieu du désastre bordelais, l’équipe féminine est celle qui paie le plus cher le prix des dettes. Reléguées sportivement en D2, les Girondines ont finalement été exclues des championnats nationaux par la DNCG, la faute à un budget insuffisant pour perdurer et personne pour reprendre le flambeau.

Bordeaux : et à la fin, c’est les filles qui trinquent

Samedi 15 septembre à 15 heures, l’équipe féminine de Bordeaux aurait dû commencer une nouvelle ère, en Seconde Ligue, nom de la nouvelle D2 féminine française, face à l’OGC Nice. Reléguées après une saison cauchemardesque en D1 Arkema, les Girondines ne recevront finalement pas les Azuréennes. Elles n’iront pas non plus à Orléans, Marseille ou Saint-Malo les week-ends suivants. La raison ? Une exclusion des championnats nationaux actée par la DNCG, dont le club a décidé de ne pas faire appel. Exit l’espoir de vente auprès du fonds d’investissement anglais Sphera Partners, la section féminine évoluera désormais au niveau amateur, en Régional 1, sous la direction de l’association du club. La décision a été communiquée jeudi aux joueuses, qui doivent désormais se trouver un nouveau point de chute, à 24 heures du coup d’envoi de la D2.

Limiter la casse chez les garçons

« En début d’été, il y avait un fonds anglais, Sphera Partners, qui s’était positionné et qui avait présenté des garanties sérieuses pour acheter le club, retrace Arnaud de Carli, vice-président des Girondins. Et puis au moment de signer, il y a un des fonds, qui devait monter avec eux, qui a décidé de ne plus y aller. En fait, c’était un montage financier un peu complexe. Donc tout est tombé à l’eau, au dernier moment. Après, le délai était trop court. On n’avait que 4-5 jours pour retrouver (un autre repreneur). Donc il y a eu beaucoup d’effets d’annonce, comme quoi il y avait des plans B, des plans C, des plans D. Mais la réalité, c’est que les délais étaient un peu courts, les montants un peu élevés. C’est sûrement un peu des deux. »

Comme il était prévu de vendre le club féminin, on ne pouvait pas le réintégrer dans le plan de continuation, sachant qu’il y avait des pertes importantes.

Arnaud de Carli, vice-président des Girondins de Bordeaux

La section féminine avait besoin de 1,2 million d’euros pour repartir pour une saison de plus, mais la direction, qui pensait ne plus avoir à gérer cette partie du club, ne l’a tout simplement pas réintégré dans son plan de redressement judiciaire. « On n’est pas les seuls maîtres depuis cet été, il y a des administrateurs qui nous surveillent. Comme il était prévu de vendre le club féminin, on ne pouvait pas le réintégrer dans le plan de continuation, sachant qu’il y avait des pertes importantes, justifie celui qui est arrivé à la direction du club il y a quelques jours. On ne pouvait pas prendre le risque de tout perdre en le réintégrant au sein des Girondins. » Pour nuancer, il ajoute que la direction actuelle n’est « même pas sûre de sauver les garçons ».

Lui l’assure, « dans un monde absolu », il aurait aimé réintégrer les filles dans ce plan de redressement et « pas seulement pour l’image ». « C’est important pour l’équilibre d’un club d’avoir aujourd’hui des sections féminines. Mais là, le club est malade. On ne sacrifie pas les filles, on essaie de sauver un club. Il y a un plan de licenciement, il y a un plan social aux Girondins… Donc on pouvait faire difficilement mieux que ça. » Les garçons eux auront le droit à ce budget d’un million et quelques pour évoluer en National 2 cette saison. « Une question d’équilibre budgétaire, les recettes ne sont pas les mêmes », répond Arnaud de Carli.

Gérard Lopez ne sera pas le sauveur des féminines

Comme souvent lors des mauvaises passes financières des clubs, ce sont donc les équipes féminines qui trinquent. Un fusible qui peut sauter sans grands remords. Les joueuses d’Orléans en avaient presque fait les frais au printemps, le nouveau propriétaire décidant unilatéralement de la disparition de la section sous prétexte que l’argent investi chez les féminines permettrait aux garçons de se maintenir en National et d’envisager une montée en Ligue 2. Une situation pas tout à fait semblable à celle de Bordeaux, qui est donc sous redressement judiciaire, mais avec une même victime : l’équipe féminine. Une équipe qui pourtant évoluait en Ligue des champions il y a encore quatre ans et était sportivement la mieux classée de tout le club. À Orléans, les pouvoirs publics se sont mobilisés en masse et ont permis aux féminines de se maintenir en D2. Pas à Bordeaux.

« Deux repreneurs ont été présentés aux collectivités, mais qui n’ont pas su, comme à Orléans, s’entendre », appuie Jean-Michel Aulas, vice-président de la FFF, dans un tweet posté vendredi. Des projets jugés « peu sérieux » par Arnaud de Carli : « Il y a eu un mouvement en local, principalement, organisé par la mairie de Bordeaux, où des partenaires locaux se sont positionnés. Il y a eu le mouvement socios qui s’est positionné aussi. Mais ça ne suffisait pas, je pense qu’ils étaient loin du compte. Pourtant, Gérard Lopez avait même proposé d’aider certains potentiels repreneurs, d’être un investisseur minoritaire, s’ils étaient un peu justes en budget. »

Gérard Lopez, qui a laissé dépérir cette équipe féminine depuis son arrivée à la tête des Girondins, aurait-il pu investir lui-même ce million et quelques pour sauver la section féminine ? « Je ne sais pas si ça a été envisagé, je ne pense pas. Il faudrait lui poser la question directement. C’est son argent personnel. En tout cas avec l’argent du club, c’était impossible. » Officiellement, le verdict sera donné ce vendredi soir par la DNCG, mais en interne, la fin des féminines bordelaises au niveau professionnel est déjà actée.

Dans cet article :
Bordeaux a gagné un match de championnat !
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Par Anna Carreau

Propos d’Arnaud de Carli recueillis par AEC.

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