Bordeaux est prêt

Il faisait beau, et l’affluence du Stade d’Honneur de la station balnéaire charentaise composée de touristes, disciplinés et curieux, mais sans voix. Une assistance venue pour les champions de France en titre, mais pas que, car dans le port de l’Atlantique, mouillait aussi LE sous-marin jaune espagnol, qui offrait une nouvelle (et ultime ?) traversée au vieux loup de mer Pires. Un Robert star de l’applaudimètre et aligné d’emblée en pointe par Ernesto Valverde. Disposé en 4-4-2 (avec deux milieux récupérateurs axiaux), le onze visiteur, en pleine phase de rodage, était amputé de certains de ses meilleurs éléments. Ainsi, Giuseppe Rossi, Joan Capdevila, Josmer Altidore et les blessés de longue date, Marcos Senna et Santi Cazorla, ne figuraient pas sur la feuille de match. Pas plus que l’ex-future recrue, Nilmar. Ibagaza, lui, assurait au milieu.

La grippe de Chamakh

En face, Marouane Chamakh et Benoît Trémoulinas faisaient faux bon. Pour le second, c’était annoncé, en raison d’un problème veineux au mollet. Pour le Franco-Marocain, moins. Ce n’est qu’à quelques minutes du coup d’envoi que la nouvelle a fusé. Version officielle : grippe intestinale. Pour les incrédules, c’est un transfert chez les Gunners, traînant trop en longueur, qui est resté en travers du bide de l’attaquant. Pour Laurent Blanc, discours de circonstance. « Marouane était malade… Il me l’a dit quand je l’ai eu au téléphone hier soir (samedi), nous confiait le Président. Et quand il me dit qu’il l’est, je suis obligé de le croire. Le docteur l’a ausculté et lui a conseillé à juste titre de rester à la maison. Mais ma réponse est claire : je compte sur lui pour la semaine prochaine » . On n’en doute pas, mais personne n’est dupe !

En attendant, pour Bordeaux, qui restait sur trois victoires, face à Marseille, l’Impact Montréal et Guingamp (lors du Trophée des champions), un nul (Brest), et une défaite (Toulouse), l’occasion était trop belle de se rassurer avant la grand-messe de dimanche, à domicile, face à Lens. Et c’est dans une configuration habituelle que les Aquitains abordaient la rencontre. Devant Carrasso, Chalmé, Planus, Henrique et Placente, composaient la défense. Un cran plus haut, Diarra, Plasil, Wendel et Gourcuff formaient le traditionnel losange, en soutien d’un duo Bellion-Cavenaghi, affûté et très en jambes. Mickaël Ciani, fraîchement arrivé, prenait place sur le banc.

Bordeaux d’attaque

Côté match, après un round d’observation, les Marine et Blanc attaquaient à fond. Gourcuff (10e) et Cavenaghi (12e) d’abord, puis l’Argentin encore (12e), et Wendel (13e), pour une chaude entame. Seul Llorente ripostait (16e). Mais profitant d’une ouverture en profondeur de Diarra, Bellion, le meilleur bordelais sur la pelouse, trompait Gonzalez d’un intérieur du pied instantané (32e). Logique. Eguren, dans la foulée, obligeait Carrasso à la parade (36e). Sans être transcendante, la partie était intéressante. Après la pause, et quelques changements prévus, Villarreal montrait un visage plus entreprenant et les Girondins prenaient l’eau défensivement. Eguren claquait une tête juste au-dessus (51e)… imité par Bellion (55e) ! Mais Laurent Blanc, sentant qu’il avait déjà un pied dans l’Estuaire, renouvelait l’effectif.

Coaching gagnant, puisque Fernando déviait victorieusement, en aile de pigeon, un coup-franc de Gourcuff (71e), répondant ainsi à Pereira, qui avait trouvé le poteau, peu avant (68e), pour une victoire méritée, bien que sévère pour les Ibères. Impression confirmée par Blanc : « Je suis satisfait du match, mais aussi de notre préparation, qui s’est déroulée comme prévu, et terminée contre une bonne équipe espagnole. Nous n’avons pas pris de buts et en avons marqué deux, c’est important. Mais je retiens aussi de bonnes choses dans le contenu du match, qui a été plein pour nous, sans oublier que Villarreal n’était pas au même niveau dans sa phase de préparation, avec des joueurs majeurs absents » . La saison est donc bien lancée pour Bordeaux.