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- 11e journée
- Bordeaux/Montpellier
Bordeaux domine Montpellier
Après avoir dominé collectivement, les Girondins ont battu chez eux (2-0) une formation montpelliéraine qui a tenté de résister. Une bonne semaine pour les Bordelais, déjà vainqueurs en Europa League jeudi.
Bordeaux – Montpellier : 2-0Buts : Ch. Diabaté (75e) et Obraniak (90e) pour Bordeaux.
Le réalisme froid et la stratégie ont payé pour les joueurs de Francis Gillot. Deux buts en fin de seconde période ont mis fin aux attentes montpelliéraines. Cheick Diabaté et Ludovic Obraniak ont été les principaux artisans d’une partie au final à sens unique. Car il y a eu trop peu de mouvements construits et d’occasions dignes de ce nom chez les Héraultais, pour que ces derniers puissent prétendre à mieux. Trop diminués dans le jeu, les hommes de Jean Fernandez se sont logiquement inclinés face à une formation plus organisée et plus incisive.
La domination bordelaise
Pas évident de briller à domicile ni de se faire pardonner par leur public pour les Girondins, malgré une série de cinq rencontres sans défaite en Ligue 1. Pas mieux pour les Héraultais, toujours en quête d’un premier succès à l’extérieur. Et on attendait autre chose en matière de contenu de jeu du côté des travées de Chaban-Delmas. C’est peut-être pour ça que le 4-4-2 aligné par Francis Gillot posait de sérieux problèmes au 4-2-3-1 de Jean Fernandez. Et c’est même une maîtrise collective et technique que les locaux imposaient d’entrée. Pour preuve, plus de 70% de possession de balle pour eux à la demi-heure de jeu. Bref, du rythme, des intentions offensives et des occases pour les Marine et Blanc. Une pression au taquet, aussi, dès le début. Du Bordeaux pas trop habituel, quoi…
Bon, Ludovic Obraniak a bien tenté de concrétiser tout ça à la marque, mais ses tentatives ont trouvé soit Geoffrey Jourdren (10e, 44e), soit sa barre transversale (6e). Diabaté aussi, a essayé (26e), mais Jourdren était dans un bon jour. Pour les siens, seul Djamel Bakar a osé… Mais sa pauvre tête est passée loin du but de Cédric Carrasso (8e). Parce que pour être honnête, les Orange et Blanc n’ont fait que défendre, ou presque. Pas de situations franches dans les 5,50 mètres adverses, et un dispositif de deux lignes de quatre en repli défensif. Efficace, il faut le dire, puisque les attaquants bordelais, qui avait choisi de passer par les côtés, s’y sont cassé les dents. Une forte odeur de 0-0…
Portes ouvertes et réaction montpelliéraine
Pour les journées de l’arbitrage, Tony Chapron, lui, faisait portes ouvertes et distribuait des images. C’est bien ; bon élève. Yassine Jebbour voyait rouge pour une semelle sur Lucas Orban (19e), Abdou Traoré, Diego Rolan et Obraniak prenaient des jaunes pour d’autres raisons, que seul le référé, probablement en maque d’exposition médiatique, pouvait parfois justifier. La stat qui tue : depuis 2004-2005, il est celui qui a le plus arbitré et sanctionné les Girondins, pour 56 cartons jaunes et 3 rouges. Bref, du lourd. Sinon, les Ultramarines entonnaient leur hymne à l’anus. Mais pas de lien de cause à effet. À moins que l’homme en jaune soit montpelliérain…
Rémy Cabella avait bien envie d’inverser la tendance historique ; celle qui voit Bordeaux remporter la plupart de ses confrontations en Gironde, face aux protégés de Loulou. Mais le Cristiano de l’Hérault était bien seul dans son entreprise. Avec Jourdren, of course. Mais c’est sûr, à dix contre onze, c’était pas facile. Alors, Camara s’y est collé aussi, au retour des vestiaires, et sa puissante tête a contraint Carrasso à la détente horizontale (63e). La première véritable action chaude du match pour son collectif. En même temps, son coup de boule ne faisait que répondre à celui de Nicolas Maurice-Belay, juste avant (62e). Vexés, les Wati Boys ?
Diabaté, Obraniak, serial killers
Encore plus en fin de partie, à l’évidence, puisque c’est là que les Aquitains avaient décidé de sortir la panoplie du tueur en série. Ou la stratégie du « Je te laisse venir tranquille vers moi, et je te plante ! » Ou l’art du contre qui fracasse, également. Nicolas Maurice-Belay, côté gauche, pour une centre enroulé derrière la défense, et c’est Cheick Diabaté qui en profitait pour crucifier Jourdren (75e). Le 1-0 du chaos, pour une sixième réalisation en L1 cette saison. Le portier méritait mieux que ça, ce dimanche. Le Malien exultait. La vie est injuste, le football aussi. Et encore plus quand les nombreuses poussées girondines offraient un véritable spectacle d’arène romaine au public. Contre-attaque sur contre-attaque, ça donnait dans l’ordre un beau loupé de Diabaté seul devant le but déserté (89e), et un superbe but d’Obraniak, au prix d’un rush de dingue côté gauche et d’une frappe en force (90e). Fin du calvaire, fermez le ban.
Les Girondins, qui ont signé leur troisième victoire depuis le mois d’août, ont fait le job, avec application. Montpellier, qui a concédé son troisième revers au général, a loupé une belle occasion de remonter au classement. Pire, les Bordelais leur sont passés devant.
Bordeaux : Carrasso (cap) – Mariano (Chalmé, 46e), Henrique, L. Sané, Orban – Sertic, A. Traoré (Maurice-Belay, 46e), Saivet, Obraniak – Ch. Diabaté, Rolan (Jussiê, 67e).
Montpellier : Jourdren – Jebbour, Hilton (cap), Congré, El Kaoutari – Stambouli, Sanson, S. Camara, Cabella, D. Bakar (T. Mezague, 27e) – Montaňo (Saihi, 76e).
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.