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- Bordeaux-Copenhague (1-2)
Bordeaux coulé par la marine danoise
Bordeaux ne pouvait pas gagner. Après deux poteaux et un penalty envoyé en l'air, les Girondins ont craqué à la dernière seconde face à un Copenhague opportuniste et chanceux. Les Français sont derniers de leur groupe, et ça sent le roussi...
Girondins de Bordeaux 1-2 FC Copenhague
Buts : Sankharé (84e) pour Bordeaux // Sotiriou (42e) et Skov (90e+2) pour Copenhague
Que faut-il de plus, une frappe sur la barre ? Pas suffisant. Un penalty sifflé sur Jimmy Briand ? Envoyé au-dessus par François Kamano. Un face-à-face de Yann Karamoh ? Arrêté par Andersen, habituel remplaçant de Copenhague et titulaire d’un soir de Ligue Europa qui l’aura vu repousser les tentatives désespérées de Bordelais conscients d’être au bord du précipice. À six minutes du terme, il y eut enfin l’égalisation de Younousse Sankharé, histoire de souligner le pied de nez de coup de poignard final de Skov. Bordeaux ne pouvait pas gagner ce soir, c’est dit. L’essentiel est là : la bande à Ricardo est déjà quasiment éliminée de la course aux seizièmes de finale de la Ligue Europa dès la deuxième journée.
Repas bien fade
18h55, les invités sonnent. La soirée a été placée ce soir sous le signe de l’émotion, le petit Cornelius retrouvant sa famille danoise après deux mois d’Erasmus en territoire français. Conséquence, la table a été parfaitement dressée, façon Un Dîner presque parfait : la nappe émeraude rappelle la verdure des forêts nordiques, on se fait des câlins, des courbettes… Il y a même Kalu, petit cousin agacé et agaçant, qui sautille dans le salon pendant que les parents se font encore la bise (9e, 10e, 12e). Très vite, pourtant, la soirée festive perd en rythme. Si les Girondins, cuisiniers d’un indigeste repas face au Slavia Prague (1-0), ont mis les petits plats dans les grands en n’utilisant que des ingrédients de première qualité, la sauce ne prend pas.
L’entrée est sans saveur, seulement relevée d’une inspiration de loin de Kamano (19e), qui force en plus de cela les invités à se resservir, aidés du bout de la louche par Sankharé. Dommage, manque le compas dans l’œil : le duo met toute la soupe à côté de l’assiette (cette frappe sur la barre à la demi-heure…). Copenhague, visiblement sur la défensive, répond du tac au tac : « Vous êtes sûrs qu’elles étaient fraîches, vos courgettes ? » Gros coup sur la tête, 1-0 pour les visiteurs après corner (42e). Avantage à ceux qui ne goûtent même pas leur plat. Dans une vaine tentative de filer un coup de moulin de dernière minute sur son civet de lapin, Briand provoque puis cède un penalty à Kamano, qui s’empresse de le balancer au-dessus de la transversale (45e+3). Ricardo est à deux doigts de l’indigestion.
Cliffhanger final
On parle « d’emballer la rencontre » , mais peut-être faudrait-il d’abord déballer les ingrédients qui font vraiment la force d’une recette : pressing sur l’assiette, découpe précise des légumes, transitions assurées entre la planche à découper et le saladier… Il n’y a pas grand-chose de tout cela, ce soir. Car pendant que Bordeaux peine à revisiter un jeu pourtant classique, Copenhague joue à celui qui aura le plus de corners, un exercice dans lequel l’étranger excelle (48e, 54e, 57e, 58e…). Il faut faire un appel à de nouveaux cuistots, c’est une certitude : Cornelius prend le contrôle des fourneaux pour impressionner son ancienne famille, et Karamoh bute sur le pied d’Andersen dans la foulée, pas décidé à lâcher le morceau (63e).
On en vient au dessert, et il y a du mieux, la chose est sûre. Sans être trop sucré, le jeu bordelais atteint enfin la fluidité d’un nappage à gâteau, et Karamoh manque de mettre directement la bouche dans la fontaine à chocolat, stoppé à la dernière seconde par un Andersen en feu (74e). Bordeaux est maudit, condamné à choper un 3 pour une piètre prestation globale dans une salle de bain mal éclairée, et pourtant : Sankharé, fatigué des critiques, balance une praline dans les cages d’Andersen (1-1, 84e). Et puis, en bonne émission à suspense, le cliffhanger final : Skov dribble et crucifie la défense bordelaise à la dernière seconde, cruel (1-2, 90e+2). On met de côté le carton rouge récolté par Zeca pour sa célébration, tout n’est pas mort pour les Girondins. Les bonshommes sont seulement derniers de leur groupe à l’heure actuelle… Drôle de festin.
Girondins de Bordeaux (4-3-3) : Costil – Palencia, Kouné, Pablo, Poundjé – Lerager Tchouameni, 79e), Otavio, Sankharé – Kaly, Briand (Cornelius, 60e), Kamano (Karamoh, 60e). Entraîneur : Éric Bédouet.
FC Copenhague (4-4-2) : Andersen – Ankersen, Papgiannopoulos (Vavro, 86e), Bjelland, Boilesen – Zeca, Greguš, Kvist (Skov, 57e), Thomsen – Pieros, N’Doye. Entraîneur : Ståle Solbakken
Résultats et classement de la Ligue EuropaPar Théo Denmat