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Bordeaux : Bruges, comme Belgrade
Les Girondins retrouvent l’Europe et la phase de poules ce jeudi, en accueillant le F.C. Bruges à Chaban-Delmas (19h00). Un truc bienvenu pour le club, les supporters et pour la statistique. Sinon, ça ne respire pas la grande joie quand même, du côté bordelais...
Ça faisait belle lurette que ce rendez-vous était attendu en Gironde. Et retrouver l’Europe, après un avant-goût victorieux face à l’Étoile rouge Belgrade, en apéritif corsé, revêtait un parfum particulier. Car après avoir séché les Serbes dans un final de malades, fallait bien se dire que le plus dur allait commencer. Et c’est le F.C. Bruges qui s’y colle en premier, à Chaban-Delmas. Après, viendront Newcastle et le Maritimo Funchal. Ce Groupe D est ouvert. Et ça, c’est une bonne chose, surtout pour la fête et le plaisir de retrouver l’ivresse continentale. Parce que sous des airs de je-m’en-foutiste, faut quand même pas se leurrer : les Girondins carburent à ça. 182 matchs disputés, 91 victoires, 39 nuls, 52 défaites, pour 261 buts marqués et 207 encaissés. Voilà, ça calme. Pas si mal pour un club français, finalement.
Le retour de Georges Leekens
Là, c’est Bruges, leader du championnat belge. Un club voisin déjà battu deux fois par les Marine et Blanc, en 8e de finale de l’UEFA (3-1 et 0-1) en 2004, qui, juste après, ont été rétamés par Valence. Un adversaire qui a Georges Leekens, aussi, comme entraîneur. Un type qui a quitté les Diables rouges pour revenir « chez lui » , dans la Venise du Nord. Lui qui a déjà tapé les Bordelais en 2001, avec Roda JC Kerkrade, au 3e tour de la Coupe de l’UEFA. Bref, c’est presque une affaire de famille, quoi. Dédicace à Raymond Goethals et Martin Lippens. D’ailleurs, le Georges, il a bien montré, la veille, son attachement à la capitale de l’Aquitaine. « Je suis venu ici lors de la Coupe du monde 1998, pour Belgique-Mexique (2-2), et j’ai vécu la journée la plus chaude de ma vie (plus de 40 degrés), expliquait le coach. Puis, je suis venu aussi avec Roda » etc. C’est bon, ça suffit. « Ah non, mais Bordeaux, c’est pas un cadeau ! Et on est premier en Belgique, c’est vrai, mais on ne peut pas comparer les deux compétitions (avec celle de la France, ndlr)… » Ok, Georges, on a compris. Sympa, tout de même, le bougre. Malin aussi, car rien de tel pour enfumer l’adversaire. Mais les Noir et Bleu, c’est autre chose aussi, même s’ils n’ont pas survécu au tour préliminaire de C1, face à Copenhague. « Notre préparation a été difficile, mais nos joueurs ont fait un parcours remarquable. On n’a pas été gâté avec nos blessures, mais on jouera avec nos qualités… Et je reste un entraîneur qui garde les pieds sur terre. » Un coach « ambitieux » , également, qui « joue pour le plaisir » . « Ce sera un match très serré face à une équipe athlétique et bien organisée. C’est difficile de savoir où on en est, mais on ne va pas se cacher… Et Bruges n’a jamais peur. Et moi non plus, je n’ai jamais peur ! » Le décor est planté.
Hécatombe
Et de l’autre côté, on en pense quoi ? Ben justement, pas très facile de savoir, quand le technicien en chef et le capitaine bordelais jouent au concours du mutisme chiant. La paire Gillot-Plašil, heureusement, y en a pas deux. Allez, on se lance. « Par rapport à ce que j’ai vu des Belges, je pense que ce sera un peu le même type de match que le retour face à Belgrade, explique l’entraîneur.Je les ai vus face à Copenhague en tour préliminaire de Ligue des champions (C1), et ils ont été très disciplinés et assez défensifs. Il va falloir trouver la clé pour marquer des buts, car ils jouent très regroupés et ne sont pas faciles à bouger. » C’est que, quand il veut, le Francis, il dit des trucs intéressants. Quand il veut. Mauvaises nouvelles : les absences d’Obraniak, qui a ressenti d’une douleur à l’adducteur lors du huis clos, et de Nguemo, touché aux cervicales. Et celle de Maurice-Belay, suspendu. Plus Ben Khalfallah, toujours sur son canapé. Quid de Bellion, Traoré et Chalmé ? Ben, en CFA… Bon, ok, c’est pareil en face, avec l’hécatombe à pic : Donk, Rafaelov, Meunier, Larsen, Zimling, Stenman et Trickovski, blessés ! Alors, y a-t-il un réel intérêt à tout ça ? Oui, si l’on en croit le Tchèque. « Il faut absolument gagner à la maison si l’on veut jouer les 16e de finale, déclare Jaroslav Plašil. L’Europa Ligue est assez différente de la Ligue des champions, mais elle reste quand même une compétition relevée, et bien plus que les années précédentes. On a bataillé la saison dernière pour l’avoir… Alors, à nous de bien commencer. » Les Bordelais savent donc ce qu’il leur reste à faire.
Par Laurent Brun, à Bordeaux.