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Bordeaux accroche l’Europe, Toulouse ira en barrages
Bordeaux européen, Caen qui se sauve encore grâce à l'apathie du PSG, et le beau tifo rennais... La Ligue 1 se disputait aussi ce soir au-delà de la course à la Ligue des champions, avec son lot d'heureux et de déçus.
L’équipe surprise : Bordeaux
Placé dans cette bonne vieille position du chasseur, il fallait un coup de billard favorable au Groupama Stadium pour que Bordeaux décroche la sixième place synonyme de tour préliminaire de Ligue Europa. Pas question de laisser la place au doute : Gustavo Poyet avait d’ailleurs prévenu, il ne regarderait le résultat de Lyon-Nice que « dans les dix dernières minutes » . Première banderille pour Braithwaite de la tête (11e), avant un but d’au revoir de Malcom (17e), un plat du pied de François Kamano sur un centre venu de la droite (44e) et une réalisation à la Jallet de Nicolas de Préville, centreur bien maladroit devenu buteur (77e). En s’imposant 4-0 à Metz, Bordeaux dépasse Nice d’une tête et termine à la sixième place après une première partie de saison plus que poussive, se coltinant donc la galère de la rentrée prématurée pour préparer les matchs européens. « La bascule, c’est le match contre Lille, a déclaré Poyet après la rencontre. On restait sur six matchs de suite sans gagner, et après cette victoire, on a enchaîné des choses magnifiques. J’aime pas parler de moi. C’est pas moi cette place, c’est les joueurs. » Grand gus.
L’homme de la soirée : Romain Hamouma
Voilà un méché que l’on avait presque oublié, tant sa saison aura été un copié-collé de celle de son club : le gouffre de la première partie de saison de Romain Hamouma se sera donc conclu en apothéose, avec un triplé. Au cœur d’un Saint-Étienne-Lille où les premiers avaient tout à gagner et les seconds rien à perdre, rien de bien étonnant à voir le LOSC lâcher la bride très rapidement. Au milieu du bouillon, après l’ouverture du score de Jonathan Bamba sur une frappe repoussée de… Hamouma, le bonhomme a claqué un hat-trick dans les règles. Trois buts d’affilée, pour définitivement noyer la bande à Galtier pour son retour dans le Chaudron. Deux petits bijoux et un but de raccroc : le premier en lobant Dabila avant de conclure de volée, le second en enfilant un petit pont à Ié précédant une frappe du gauche, et le troisième en s’arrachant pour pousser le ballon du pied droit dans les cages de Mike Maignan. Sainté s’impose 5-0, mais échoue à une cruelle septième place qui ne lui offre rien, la faute à une différence de buts défavorable par rapport aux Bordelais. Mais de quoi sera fait l’avenir ? Reste à espérer que toutes ces recrues hivernales ne vont pas se barrer de Ligue 1.
La stat’ inutile : 1
Comme le nombre de matchs remportés par Toulouse lors des treize dernières journées… avant ce soir. Une statistique balayée du pied après la victoire du TFC face à Guingamp (2-1), au cours d’un match qui ne servira finalement à rien à la suite du nul entre Caen et le PSG. Max-Alain Gradel avait pourtant fait le plus dur en ouvrant la marque à la suite d’un superbe slalom en solo (59e), bien servi par Imbula, et imité par Yaya Sanogo quelques minutes plus tard (63e). La réduction du score de Clément Grenier sur coup franc direct n’y changera rien, c’est bien Toulouse qui passera par les barrages pour décider de son avenir – ou non – en Ligue 1. Adversaire à déterminer demain : ce sera soit l’AC Ajaccio, soit Le Havre.
L’image de la soirée : le tifo rennais
Rennes devait ramener un point de la réception de Montpellier pour s’assurer sa cinquième place, c’est chose faite. Un poil d’honnêteté, ne voilà pas ici la rencontre la plus spectaculaire de la soirée entre la deuxième meilleure défense du championnat derrière Paris (Montpellier, 33 buts encaissés), et une attaque qui ne s’est jamais démarquée cette saison par une créativité remarquable. Il n’y a qu’à jeter un œil à ce but en renard d’Adrien Hunou pour en trouver la preuve (13e), ouverture du score à laquelle a répondu quatre minutes plus tard Isaac Mbenza (17e). La suite, c’est peu de danger, une barre trouvée par Sio sur une mule de loin, et un résultat paritaire qui convient finalement à tout le monde pour conclure la saison. N’allons pas nous fâcher maintenant, ce serait trop bête. D’autant que ce tifo remporte la palme de la plus belle réalisation de la dernière journée.
Quel Tifo du @rck @staderennais pic.twitter.com/9m5ARc4lnB
— Jacques GUYADER (@JacquesGuyader) 19 mai 2018
Vous avez raté Caen-PSG , et vous avez bien fait
Une purge. L’équation est finalement assez simple : plus les années avancent, plus le PSG est destiné à être sacré tôt, et plus ses adversaires de fin de calendrier seront contents. Paris enchaîne un quatrième match consécutif sans victoire, ce qui n’était plus arrivé depuis 2010-2011 et une période où le Qatar n’était pas né, et Caen se sauve donc comme l’année dernière à la faveur d’un résultat positif face au champion. Les moments forts ? Peanuts. Ou ceux où Pastore errait en pointe, pour le comique de geste. Aucun changement avant les dix dernières minutes, aucune occasion franche, pas d’envie… Allez, on oublie ça et on cale une pensée pour Rémy Vercoutre, Patrice Garande et Jean-François Fortin, qui peuvent laisser tomber les gants avec le sentiment du devoir accompli.
La décla de la soirée : Claudio Ranieri
« Je veux remercier mes joueurs parce que la première partie du championnat a été magnifique même si la deuxième a été plus compliquée. »
Quelques douces paroles signées du timbre posé de Claudio Ranieri, qui officiait ce soir son dernier match sur le banc nantais. Soir de dernière également pour Léo Dubois, buteur pour l’occasion d’une puissante frappe du droit (32e), histoire de partir en bons termes avec des supporters et des dirigeants (un, en fait), qui ont pu l’accuser de conflits d’intérêts les semaines passées. Nantes s’impose 1-0 face à Strasbourg, maintenu en Ligue 1, mais qui n’a plus gagné en déplacement depuis plus de trois mois. Il va falloir régler ça pour l’année prochaine. En attendant, bye-bye Mister, c’était classe comme passage.
Le match tout mignon, mais qui ne servait à rien : Dijon-Angers
Un Dijon-Angers qui compte pour du beurre, c’est un peu comme une cérémonie de clôture du festival de Cannes sans Édouard Baer : on sait qu’il ne s’y passe déjà pas grand-chose de base, mais là vraiment, c’est tuer l’espoir dans l’œuf. Unique rencontre de la soirée sans aucun enjeu – si ce n’est financier – entre le 13e et le 14e de Ligue 1, l’affiche a répondu à ses petites promesses en assurant le minimum. Ouverture du score dijonnaise de Sliti après un joli slalom côté gauche, égalisation angevine par Flavien Tait, puis le but victorieux de Júlio Tavares histoire de filer trois points à quelqu’un. Personne n’a pensé à ramener Roberto Begnini pour l’animation de la mi-temps ? Un vrai spectacle pyrotechnique à lui tout seul.
Les scores
SM Caen 0-0 Paris Saint-Germain
Olympique lyonnais 3-2 OGC Nice
Buts : Depay (48e, 65e et 86e) // Pléa (18e et 88e)
ESTAC Troyes 0-3 AS Monaco
Buts : Lopes (22e et 71e) et Mboula (93e)
Olympique de Marseille 2-1 Amiens SC
Buts : Sanson (10e) et Mitroglou (18e) // Konaté (30e)
Stade rennais 1-1 Montpellier HSC
Buts : Hunou (13e) // Mbenza (17e)
AS Saint-Étienne 5-0 LOSC
Buts : Bamba (7e), Hamouma (13e, 40e et 61e) et Malcuit (csc, 65e)
FC Metz 0-4 Girondins de Bordeaux
Buts : Braithwaite (10e), Malcom (17e), Kamano (44e) et De Préville (75e)
Nantes 1-0 RC Strasbourg
But : Dubois (32e)
Dijon FCO 2-1 Angers SCO
Buts : Sliti (22e) et Tavares (75e) // Tait (54e)
Toulouse 2-1 Guingamp
Buts : Gradel (58e) et Sanogo (63e) // Grenier (66e)
Par Théo Denmat