- Ligue 1
- J25
- Montpellier/Bordeaux
Bordeaux a trouvé la formule
Auteurs d'un début de saison catastrophique qui les a vus occuper à trois reprises un fauteuil de relégable, les Girondins de Bordeaux visent désormais une place dans le quinté de tête de la Ligue 1. Un retour en forme qui inspire le respect à Louis Nicollin, le président montpelliérain qui avouait plus craindre la rencontre de ce soir que celle au Parc des Princes de samedi dernier.
Relégables au soir de la 14ème journée suite à une piteuse défaite à Dijon (2-0), les hommes de Francis Gillot ont depuis engrangé 23 points en 10 journées de L1, s’inclinant seulement à Rennes (1-0) et s’imposant à trois reprises face à des équipes les précédant au classement (Toulouse, Lille et Lyon), faits inédits cette saison. Un rythme de champion qui permet à Bordeaux d’être l’équipe la plus performante sur la période, devant Saint-Etienne et Marseille. Un come-back qui s’explique par plusieurs raisons.
Un côté droit renouvelé
Matthieu Chalmé ne donnant pas satisfaction depuis un bon bout de temps, c’est Lamine Sané, plus à l’aise dans l’axe, qui occupa le poste de latéral droit durant toute la première partie de saison. Un choix par défaut qui n’a jamais pleinement satisfait Francis Gillot, d’autant que la présence du Sénégalais sur le flanc de la défense lui ôtait une solution de rechange pour pallier les manquements de Mickaël Ciani, les blessures de Marc Planus ou les suspensions de Carlos Henrique dans l’axe. Allié à une aile droite du milieu de terrain défaillante, où ni Fahid Ben Khalfallah, ni Abdou Traoré, ni Henri Saivet n’ont convaincu, c’est tout un flanc que Francis Gillot décida de mettre en chantier lors du mercato hivernal. Très vite, les arrivées du Brésilien Mariano en défense et du Lillois Ludovic Obraniak au milieu de terrain équilibrent enfin une équipe dont la construction passait jusqu’ici essentiellement par Benoît Trémoulinas et Nicolas Maurice-Belay sur le côté gauche.
En 5-3-2 sur la durée ?
Mise en place pour la première fois lors de la réception de Valenciennes (2-1) pour faciliter l’acclimatation de la recrue Mariano, qui avait l’habitude d’évoluer ainsi avec Fluminense, l’animation en 5-3-2, ou 3-5-2 en position offensive, a depuis été systématiquement reconduite par Francis Gillot.(hormis contre Créteil en coupe de France). En cinq rencontres de championnat disputées dans cette configuration, les Girondins se sont imposés à quatre reprises, seule l’Evian-Thonon-Gaillard parvenant à accrocher le nul (0-0). Toujours lors de ces cinq rencontres, Bordeaux présente un bilan de dix buts inscrits pour 5 encaissés (dont 4 lors de la rocambolesque victoire 5-4 à Lille). Avec Ciani et Henrique ou Sané placés juste devant le libéro Planus, Trémoulinas et Mariano sur les ailes, Plasil, Nguémo, Obraniak au cœur du jeu et la paire Gouffran/Maurice-Belay en attaque, il semble que l’effectif marine-et-blanc soit taillé pour gambader sur la durée dans une telle disposition. C’est d’ailleurs avec cette formule que les Girondins devraient évoluer tout à l’heure face à Montpellier. Nicolas Maurice-Belay, auteur de trois buts dans ce schéma alors qu’il n’avait scoré qu’à quatre reprises depuis le début de sa carrière, aime ça.
Une dynamique encore fragile
Le court effectif girondin pourrait rapidement poser problème en cas de défections. En défense, Gillot ne dispose que de quatre défenseurs centraux pour trois places, parmi lesquels seul Planus possède un profil de libéro. Au milieu de terrain, seul Sertic propose une solution crédible pour pallier les éventuelles défections de Plasil, Obraniak ou Nguemo. Enfin, en attaque, si Gouffran et Maurice-Belay occupent actuellement les places de titulaires après que Modeste, Jussiê, Bellion et Diabaté s’y soient collés sans succès, Bordeaux se cherche toujours un buteur. Si l’effectif girondin au complet est largement compétitif, il ne suffirait que d’une ou deux défections pour tout enrayer. Des malheurs auxquels les Bordelais ne pensent pas à l’heure d’affronter le dauphin du PSG sur sa pelouse. Quand aux craintes de Loulou Nicollin, réponse aux alentours de 20h45 pour savoir si elles étaient justifiées.
Par Mathias Edwards