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Bony, Baby come back…
Ce samedi, Manchester City accueille Swansea en Premier League. L'occasion pour Wilfried Bony de défier son ancien club, où sa cote d'amour reste immense alors que, dans le Nord de l'Angleterre, il vit dans l'ombre de Sergio Agüero.
Contre le Borussia Mönchengladbach, Wilfried Bony s’est rappelé en une demi-heure de jeu ses bons souvenirs gallois : une fixation de la défense allemande avant de servir Raheem Sterling pour le but du 3-2, puis celui du 4-2 pour sa pomme avec pas mal de réussite. 30 minutes pour un impact conséquent sur le score. Avec six buts inscrits toutes compétitions confondues depuis le début de saison, l’Ivoirien n’a cependant pas de quoi crier victoire, lui qui n’a planté que 8 fois sous les couleurs de City depuis son arrivée à la fin du mercato d’hiver 2015. Sur la même période, Sergio Agüero a fait trembler les filets à 22 reprises et reste plus que jamais l’indéboulonnable buteur de Manuel Pellegrini. Wilfried Bony en plan B, « c’est un véritable gâchis » estime John, supporter de Swansea City et membre du collectif The Jack Army. Comme pour la plupart des fans des Swans, le départ de l’Ivoirien l’hiver dernier a été compris et pardonné, mais la situation actuelle du joueur laisse quelques regrets : « C’est un joueur qui a besoin de disputer tous les matchs, le laisser sur le banc, c’est une aberration » , confirme Sam, autre membre de la Jack Army pour qui le recrutement de City « est ce qui arrive quand un propriétaire de club a des ressources pétrolières et peut se permettre d’acheter la classe sans l’utiliser » .
À Swansea, on ne peut se permettre un tel luxe, d’autant plus que Bony reste la plus belle réussite locale depuis des lustres selon Chris Wathan, spécialiste de Swansea City FC pour le Wales Online. « C’est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club. Il est puissant, technique, efficace. C’est un superbe joueur parfaitement adapté au jeu de la Premier League. Son recrutement est l’un des meilleurs coups de Swansea, même s’il a pris un peu de temps pour s’acclimater. » Récupéré à Vitesse Arnhem en Eredivisie après avoir monnayé ses talents au Sparta Prague, l’attaquant ivoirien avait marqué dès son premier match au pays de Galles, lors d’une défaite 4-1 contre Manchester United. Puis il avait attendu janvier pour commencer à enquiller les buts, et faire des Swans un solide locataire en Premier League. « C’était notre meilleur défenseur sur coups de pied arrêtés, sa tenue de balle permettait à nos milieux de jouer plus haut, ses appels ouvraient des brèches pour les autres, et puis c’était aussi un super finisseur, que ce soit de la tête ou des deux pieds, notre meilleur avant-centre depuis Bob Latchford » , selon Blobby, lui aussi membre de TJA. En 18 mois au pays de Galles, Bony facture 26 buts et 6 passes décisives en Premier League, un score honorable pour une équipe de milieu de tableau. « Surtout qu’il savait mettre des buts importants, comme lors d’une victoire historique à Old Trafford en FA Cup » , souligne Alan Lewis, membre du Swansea City Supporters Trust qui possède des parts du club de Premier League.
Chez les Cygnes, on est d’ailleurs persuadé que les mauvais résultats actuels sont la conséquence du départ de l’attaquant africain plus que de l’incompétence d’un Garry Monk remercié cette semaine. « On savait que Gomis serait juste pour lui succéder, il a bien démarré la saison, mais maintenant, il est en dedans » , analyse Wathan, selon qui Swansea « serait forcément bien mieux classé avec Bony » . Selon Stuart de la TJA, « certains joueurs comme Gylfi Þór Sigurðsson ne sont plus que la moitié de ce qu’ils étaient avec Bony à leurs côtés » . Pour Alan Lewis, il n’y a aucun doute, si les Swans en avaient les moyens, « tous les supporters voudraient faire revenir Wilfried » . Même en cas de simple prêt en janvier, « 20 000 gars proposeraient d’aller le chercher en voiture gratuitement à Manchester » , assure Blobby. Mais Swansea n’est pas le seul club qui pourrait avoir besoin du puissant avant-centre. « Il a d’abord été lié à Liverpool, mais Swansea ne voulait pas le lâcher à l’époque » , explique Wathan, selon qui Bony « aurait été parfait à Chelsea, car il était le plus à même de succéder à Didier Drogba, et de s’adapter au style de Mourinho » . Pour la plupart de ses anciens adorateurs, l’Ivoirien serait d’ailleurs capable de jouer titulaire dans toutes les équipes de Premier League à l’exception de City. « Je crois que City l’a signé en janvier pour éviter de le voir ailleurs et plus particulièrement à Chelsea, car à l’époque, Pellegrini n’avait pas besoin d’un attaquant de plus » , précise Wathan. Près d’un an après son arrivée dans le Nord de l’Angleterre, Wilfried Bony a compris qu’il n’était pas voué à devenir la star de l’attaque Sky Blue tant que son concurrent argentin serait là. Tandis qu’à Swansea, il a laissé un immense vide sportif et affectif…
Tous propos recueillis par Nicolas Jucha