- Euro 2020
- Finale
- Italie-Angleterre (1-1, 3-2 TAB)
Bonucci-Chiellini, les papys font de la résistance
Auteur du but de l'égalisation, Leonardo Bonucci (34 ans) a aussi transformé son tir au but et stoppé les rares incursions offensives de l'Angleterre avec son compère depuis 2010 en sélection italienne : Giorgio Chiellini (36 ans). Et si l'Italie est désormais sur le toit de l'Europe, c'est en grande partie grâce aux deux hommes qui n'avaient pourtant connu jusque-là que des désillusions lors des finales européennes.
Cette fois-ci, Giorgio Chiellini n’avait pas le sourire jusqu’aux oreilles et n’a pas porté Harry Kane comme son enfant au moment du toss des tirs au but. Peu importe, il a fait le plus dur en trouvant de quel côté allait retomber la pièce pour permettre ainsi à l’Italie de démarrer cette séance. Un bel avantage, puisque lors des trois autres séances de tirs au but disputées dans cet Euro 2020, l’équipe qui a tiré en premier s’est imposée à la fin. Et l’Italie n’a pas dérogé à cette règle en disposant de l’Angleterre. Une prouesse qui porte évidemment la marque de Gianluigi Donnarumma. Mais aussi de Leonardo Bonucci qui n’a pas tremblé au moment d’inscrire son tir au but, juste après l’échec d’Andrea Belotti, pour permettre à la Squadra Azzurra de revenir à hauteur des Anglais. Un beau résumé de cette rencontre où la paire Chiellini-Bonucci a rayonné par sa solidité, son vice et même sa force offensive.
L’étranglement de Saka
C’est un doux euphémisme de dire que l’Angleterre ne s’est pas montrée très entreprenante durant cette rencontre. Mais dès que les Anglais ont eu l’occasion – ou l’envie – d’aller vers l’avant, ils se sont toujours heurtés à une tête ou un pied de Giorgio Chiellini ou de Leonardo Bonucci. Et quand le premier s’est légèrement troué pour l’unique fois de la finale, il s’est rattrapé en faisant jouer son expérience avec un tirage de maillot pour étrangler Bukayo Saka et ainsi l’empêcher de partir au but. Le tout avec un petit sourire, histoire de ne repartir qu’avec un carton jaune. Ce même sourire qui revenait lorsqu’il venait discuter avec l’arbitre après une faute. Du Chiellini dans le texte. Tout comme son compère de charnière centrale, Leonardo Bonucci s’est montré infranchissable. Et il s’est même payé le luxe d’assurer la première relance et de se retrouver au rebond offensif pour envoyer le cuir au fond des filets et permettre à l’Italie d’arracher l’égalisation. Bref, là encore du Bonucci dans le texte.
La revanche de 2012
Finalement, personne n’a été surpris du niveau affiché par les deux joueurs de la Juventus qui ont habitué à sortir des masterclassde la sorte. Et ce n’est pas parce qu’ils ont désormais 36 et 34 ans que cela allait changer. Pepe avait prouvé en 2016 que l’Euro était fait pour les défenseurs en fin de carrière, et Bonucci et Chiellini l’ont rappelé. Et comme le Portugais, les deux hommes ont terminé avec le trophée dans les mains à la fin. Une belle revanche sur deux carrières qui les ont surtout vus pleurer en finale. Que ce soit à l’Euro 2012 où après avoir donné une leçon défensive à toute l’Europe durant toute la compétition avec leur troisième larron Andrea Barzagli, ils se sont fait broyer par l’Espagne en finale (4-0). Mais aussi en Ligue des champions où Chiellini et Bonucci se sont inclinés en finale des éditions 2015 et 2017. Sauf que les deux hommes en avaient visiblement marre de perdre. Et il était impossible pour eux qu’un gamin de 19 ans les fasse à nouveau pleurer. D’autant plus que Chiellini est tellement plus attachant quand il a le sourire et qu’il fait passer ses adversaires pour des enfants de 5 ans.
Par Steven Oliveira