- C1
- Zenith/AJ Auxerre
Bons baisers de Russie
Un stade incandescent, une équipe solide, un technicien reconnu et un supporter numéro 1 en la présence de Dimitri Medvedev. Et si Auxerre partait à coup sûr dans le mur avant de se coltiner le Zénith Saint-Petersburg ?
Auxerre et sa campagne de Russie. Tout sauf une promenade de santé, même en plein été. En tirant le Zénith Saint-Pétersbourg en barrage de la Ligue des Champions, l’AJA se retrouve dans une situation très délicate. A l’image de Toulouse face à l’ogre Liverpool en 2007 (5-0 pour les Reds sur l’ensemble des deux matches), la tâche s’annonce hyper compliquée, pour ne pas dire impossible. A un moment, disons en 2008, le monde du football s’est mis à trembler, un peu comme les démocraties occidentales au lendemain de la guerre. Et si, le football était voué à tomber aux mains de l’Est hein ? Car on ne va pas se mentir, lorsqu’il accroche la C3 en 2008 en tombant les Rangers (2-0), le message est clair: le Zénith veut et va marcher sur la Vieille Europe.
Et ce n’est pas le succès en Super Coupe d’Europe acquis trois mois plus tard aux dépens de Manchester United (2-1) qui fait retomber la pression. Appuyés par Gazpron, entreprise de gaz et véritable machine à cracher du blé de l’autre côté de l’Oural, les Russes s’apprêtent à régner sur le pays. Salaires mirobolants, transferts onéreux et installations de haut niveau, tout baigne en ex-URSS. Seulement voilà, depuis deux piges, le club cher aux ouvriers métallurgistes de l’URSS des années 30 stagne aussi bien au niveau national que continental. Pourtant le pognon coule toujours à flot et l’effectif est pléthorique.
L’après Arshavin mal géré
Le mal a un nom, et même un prénom : Andreï Arshavin. La petite merveille russe s’est vite sentie à l’étroit au Zénith. Son départ pour Arsenal en 2009 a contribué à faire chuter le technicien batave Dick Advocaat, pourtant incontournable jusque-là. Mais les succès européens ont mis le club en avant. Et les bourses européennes sont venues se vider sur le détroit de la Néva. Outre Arshvain, Pogrebnyak et Timochtchouk se font la malle. Il faudra attendre l’arrivée de Luciano Spalletti et son équipe technique (Baldini, Domenichini et Bartali) pour que le Zénith retrouve le succès. Le postulat est simple : une épine dorsale russe (Anyoukov, Malafeev, Kerzhakov, Zyrianov et Bystrov), des soldats serbes prêts à aller au combat (Lukovic et Lazovic) et surtout, un trio de Portugais indéboulonnables. La défense centrale Meira et Bruno Alves (volé 22 millions à Porto cet été) dégage une certaine sérénité et adore le combat aérien. Enfin, devant, Danny assure le SAV côté technique et les débordements tous azimuts.
Organisée en 4-5-1 ou 4-3-3 en fonction de l’adversaire, l’équipe tient la route. Surtout quand sur le banc on compte des emmerdeurs comme Rosina, Bukharov ou Semak (oui, l’ancien du PSG). Clairement, la squad de Spalletti est complète. D’ailleurs, son début de championnat est presque parfait. 12 victoires et 4 nuls en 16 matches avec seulement 7 buts encaissés. Qui dit mieux ? En se présentant au stade Petrovsky, réputé pour son côté nostalgique des heures sombres de l’Histoire (on y pend des peluches de singes et des bananes arrivent souvent sur le terrain…), Auxerre se retrouve face à un challenge délicat. En même temps, on se souvient de victoires auxerroises contre Arsenal ou l’Ajax. Alors pourquoi pas. Après tout, rêver n’a pas de prix.
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