- Euro 2012
- Reportage
- Ukraine
Bons baisers de Kiev
Ambiance, sympathie, gastronomie, amour, forces de l'ordre... On s'est promené à Kiev pour livrer nos premières impressions de la capitale ukrainienne à l'heure de son Euro.
Humeur nationale
À la résignation. Avant la rencontre contre la France, les Ukrainiens n’y croyaient pas beaucoup, jugeant leur sélection beaucoup plus faible que les deux favoris du groupe. Cela ne s’est pas arrangé depuis le 0-2. L’accident, ce sont les deux ballons tombés sur la tête de Shevtshenko face à la Suède. Assister à l’élimination de la Russie a toutefois redonné le sourire aux Ukrainiens.
Ambianceurs
Les Suédois. Ils sont partout à Kiev. Ils ont installé leur camping, le Sweden Camp, sur une presqu’île le long du Dniepr. 5000 personnes sous la canadienne et au moins deux fois plus dans les hôtels et les rues de la ville. Normal, c’est la seule sélection, avec la France, à avoir « osé » le camp de base en Ukraine puisqu’elle joue ses trois matchs dans le stade Olympique. D’après quelques tentatives de rapprochement observées à différentes heures de la journée, les Suédois sont les favoris des Ukrainiennes candidates à un exil occidental.
Assiduité « Wall street english »
Pas terrible. L’anglais se résume à quelques « ok » et « yes » . À la question « Do you speak english ? » , on vous répond souvent « No… Russian » . Coefficient d’ouverture à l’étranger très variable. De « Welcome in Ukraine » à « Je m’en bats les nœuds que tu ne saches pas lire le cyrillique, camarade » . De toute façon, on ne parle pas comme ça à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Reliquat des temps joyeux de l’Union Soviétique : un inconnu qui vous abordait dans la rue, c’était souvent un agent du KGB.
Positive attitude
Il est normalement interdit de boire et de fumer dans les lieux publics. Sauf que tout le monde se promène avec une bouteille ou une pinte en plastique de bière à la main, y compris les flics censés faire respecter… l’interdiction de fumer et boire dans les lieux publics. Le gouvernement a demandé à ses forces de l’ordre de ne pas interpeller les personnes étrangères qui pissent dans la rue. Selon les Ukrainiens, ils ont aussi arrêté de racketter le paisible citoyen. Personne n’est dupe : tout rentrera dans l’ordre une fois l’Euro terminé.
Bande-son
Boum Boum d’Euro Beat pour vacances sur la Mer Noire dans les speakers de la Fan Zone installée le long de Khreshchatyk, l’artère principale de Kiev. Sur la scène « live » se succèdent tout ce que le pays possède de chanteuses pop et de groupes de rock. Personne, pas même les Ukrainiens, ne savent qui ils sont. Pendant ce temps, le Sweden Corner Souvenir, le bar de l’association des supporters suédois, envoie du vintage : Nirvana et Beastie Boys en tête. Sinon, les couloirs du métro sont sonorisés. Une sélection qui va du Hotel California des Eagles à une reprise d’un air classique interprété à la flûte de pan. Que du jeune…
So food, so good
La spécialité nationale reste le Borscht, une soupe de légumes rouges, pas trop recommandée en ces périodes estivales. Moins tradi : la chaîne de fast food Mac Foxy. Une version ukrainienne de qui vous savez qui exploite l’argument patriotique « consommer local » pour vendre ses hamburgers. Sinon, la vodka s’avale d’un coup, accompagnée d’une tartine de graisse de porc sur du pain noir. L’expérience relève de la même sensation thermique qu’un après-midi d’intense activité au « Sauna Mikonos » avec Élodie et Omar, votre couple d’amis échangistes de Toul.
Si tu cherches l’amour
Pour vous, messieurs : en général, elle s’appelle Svetlana. Pour vous, mesdames : en général, il s’appelle Sergeï.
Par Joachim Barbier, en expédition à Kiev