- Ligue 2
- 31e journée
- Amiens/Metz
Bonnefoi : « Buffon m’a appris beaucoup de choses »
Si Amiens est bon dernier de Ligue 2, ce n’est pas à cause de Landry Bonnefoi, auteur d’une excellente saison. A 28 ans, le gardien qui a rejoint la Juve à sa majorité n’a pas l’intention de retourner en National. Car depuis qu’il a trouvé du temps de jeu en Picardie, il peut enfin mettre en application tout ce que Gigi Buffon lui a appris.
Landry, pas trop dur à gérer au quotidien cette dernière place ?On va dire que le groupe ne le vit pas trop mal. On n’est pas abattu. On espère faire des résultats sur les derniers matchs pour sauver l’honneur. On n’a pas fait une bonne saison et on s’en veut un peu. C’est très dur.
Comment trouver la motivation pour venir s’entraîner quand on sait qu’on va descendre ?C’est difficile mais on sait tous qu’on a notre carte à jouer individuellement. Il y a beaucoup de joueurs en fin de contrat donc on ne peut pas lâcher maintenant. Il y a ceux qui doivent retrouver un club l’année prochaine et ceux qui sont motivés pour la saison prochaine en National. Mais on sait très bien que si on commence à jouer pour soi, on ne va pas aller très loin.
A titre personnel, tu fais une très bonne saison. Tu te vois repartir en National l’année prochaine ?Je veux au moins rester en Ligue 2. Mais je sais qu’en ce moment le mercato est assez dur donc on verra bien. Il y a des contacts mais ce n’est pas du concret, donc j’attends.
Quels souvenirs gardes-tu de ton passage à la Juve ?Un très bon souvenir. J’ai eu la chance de m’entraîner avec des supers joueurs et d’apprendre à leurs côtés. Ça m’a fait beaucoup progresser même si je ne jouais pas beaucoup. J’ai vécu des choses que peut-être je ne vivrai plus.
S’entraîner tous les jours avec Buffon, ça devait être magique pour toi…C’était énorme car j’étais le petit gardien de l’AS Cannes. Buffon m’a appris beaucoup de choses, surtout sur le placement. Il ne fait pas d’arrêts extraordinaires mais il est toujours bien placé. C’est le meilleur gardien que j’ai vu.
A part Buffon, quel autre joueur était le plus impressionnant ?Ibrahimovic, quand il est arrivé, était très, très fort. C’était extraordinaire. J’ai aussi connu Edgard Davids, qui était un super joueur. Et puis Nedved, Del Piero,… Il y avait de très grands joueurs.
Ibrahimovic avait déjà ce caractère très fort lorsqu’il a débarqué à Turin ?Oui, il a toujours été comme ça. Il avait beaucoup de confiance en lui et c’est ce qui fait qu’il est aussi bon. Avec le caractère qu’il a, c’est difficile de ne pas s’embrouiller. C’est un compétiteur et il ne pense qu’à la gagne. Il se prenait la tête avec pas mal de monde. Ce n’était pas grand-chose, mais ça marque un peu quand on est jeune.
A ton époque il y avait aussi une belle colonie tricolore avec notamment Thuram et Trezeguet. Vous formiez un clan français ?Il y avait aussi Kapo. Et puis quand je suis arrivé il y avait aussi Vincent Péricard. Au début, je restais beaucoup avec Vincent car on est de la même génération. Mais on était tous ensemble, il n’y avait pas de vrai clan français.
T’es surpris de la trajectoire de Vincent Péricard ?J’ai suivi un peu. Cette année, je joue avec Jean-Charles Cirilli, un très bon ami à lui. Il avait d’énormes qualités et je pensais qu’il allait faire une bonne carrière. Mais il a eu du mal et s’est peut-être laissé un peu aller. C’était un super joueur.
Un retour en Italie, ça te tente ?J’aimerais bien. Même en Série B, ça me plairait énormément. Mais on va déjà essayer de faire des saisons pleines. Mais c’est dans un coin de ma tête et j’y pense.
Si un jeune gardien venait te voir pour te dire qu’un gros club étranger le voulait, tu lui conseillerais quoi ?Je lui dirais de partir car, si c’était à refaire, je le referais. Après, il faut voir le club. Je lui dirais de partir, d’apprendre, mais de ne pas rester aussi longtemps que moi sans jouer. Rester trop longtemps sans jouer, ce n’est pas bon non plus.
Propos recueillis par Alexandre Alain