- Fin de la Coupe du monde 2014
- Début de la reprise
Bonne Coupe du monde, bonne saison ?
Les récompenses individuelles de ce Mondial 2014 vont bientôt être décernées : MVP, meilleur buteur, meilleur gardien, meilleur rookie… Présagent-elles pour les heureux élus d'un brillant avenir ? Voyons ce qu'il en a été lors des tournois des deux précédentes décennies.
2010 – Afrique du Sud
Meilleur joueur : Diego ForlánLa suite ? L’attaquant uruguayen retourne à Madrid disputer une quatrième et ultime saison sous les couleurs de l’Atlético. Il inscrit 10 buts au total, près de trois fois moins que lors de l’exercice précédent. C’est encore avec le maillot de l’équipe nationale qu’il se montre le plus performant en participant activement à la conquête de la Copa América 2011. Depuis, c’est la fin de carrière en pente douce : l’Inter, le Brésil, le Japon et une dernière apparition en sélection qui a fait de la peine au Brésil.
Meilleur buteur et meilleur espoir : Thomas MüllerLa suite ? Ils sont quatre en 2010 à partager le classement des buteurs : Müller, Villa, Sneijder et Forlán. C’est l’Allemand qui termine officiellement premier, devançant les autres grâce à ses trois passes décisives. Il remporte aussi le titre de rookie du tournoi et enchaîne avec une saison décevante avec le Bayern : 3e de Bundesliga, une élimination en 8es de C1. L’été suivant, en 2011, Jupp Heynckes vient remettre l’équipe sur de bons rails pour la hisser vers les sommets, avec Müller en cadre.
Meilleur gardien : Iker CasillasLa suite ? Capitaine des champions du monde, Casillas prend dans la foulée le brassard de capitaine au Real. Il vit encore deux saisons pleines en club comme en sélection, avec le titre européen en 2012. Depuis, il a perdu sa place à Madrid et n’est pas exempt de tout reproche dans la déconvenue espagnole au Brésil.
2006 – Allemagne
Meilleur joueur : Zinedine ZidaneLa suite ? La retraite avait été annoncée avant le début de la compétition et ZZ s’y tient. Il termine sa carrière sur le fameux coup de boule en finale face à Materazzi, qui lui vaut 3 matchs de suspension symboliques. Après quelques années à glandouiller, il est de retour sur le devant de la scène en mettant les moyens pour entamer une nouvelle carrière d’entraîneur. Adjoint d’Ancelotti la saison dernière, il va prendre en main l’équipe B du Real en 3e division espagnole, après avoir été pressenti pour occuper le banc des Girondins de Bordeaux.
Meilleur buteur : Miroslav KloseLa suite ? Avec 5 buts, Klose devance Crespo et Ronaldo au classement. À la suite de la compétition disputée à domicile, l’Allemand vit une dernière saison avec le Werder de Brême (31 matchs en championnat, 13 buts), avant de partir au Bayern pour quatre saisons, dont seules les deux premières sont vraiment concluantes. Depuis 2011, c’est l’exil en Italie à la Lazio, mais il est resté un incontournable en sélection et vient d’égaler le record de Ronaldo avec 15 buts marqués en Coupe du monde.
Meilleur gardien : Gianluigi BuffonLa suite ? Deuxième du Ballon d’or 2006 derrière son compatriote Fabio Cannavaro, Gigi Buffon reste à la Juve malgré la relégation du club suite à l’affaire du Calciopoli. Il contribue à la remontée en Serie A et à la reconquête de l’équipe, ce qui l’impose définitivement comme une de ses légendes vivantes. Avec 142 matchs disputés pour l’équipe nationale jusqu’à cette année, il est le recordman en sélection italienne.
Meilleur espoir : Lukas PodolskiLa suite ? À domicile, l’Allemand est sacré meilleur espoir de la compétition devant Messi et Ronaldo, s’il vous plaît. Mais la suite est un peu moins brillante. Avant la compétition, il s’était engagé pour le Bayern, quittant son cher club de Cologne. Podolski ne parvient pas à s’imposer à Munich et doit revenir à Cologne en 2009 pour relancer sa carrière, avant le départ vers l’Angleterre et le club d’Arsenal.
2002 – Japon/Corée du Sud
Meilleur joueur et meilleur gardien : Oliver KahnLa suite ? Le seul gardien élu meilleur joueur d’une Coupe du monde vit là son dernier grand moment de gloire. Usé physiquement et nerveusement, Kahn le redoutable vit pourtant encore six saisons comme titulaire au Bayern à la suite de ce Mondial, mais il apparaît moins performant. En sélection, il finit par se faire subtiliser sa place par son grand rival Jens Lehmann. Retraité depuis 2008, il est aujourd’hui consultant télé.
Meilleur buteur : RonaldoLa suite ? Ce Mondial en Asie est celui du renouveau pour Ronaldo malgré cette très vilaine coupe de cheveux qu’il arbore tout au long de la compétition. Il inscrit 8 buts et contribue au titre de champion du monde du Brésil. Puis c’est le retour au premier plan avec le Real et une première saison canon : 23 buts en 31 matchs. Trois autres suivront, avant une fin plus délicate au Milan AC puis avec les Corinthians.
Meilleur espoir : Landon DonovanLa suite ? À 20 ans, l’Américain est un fameux rookie, le premier qui n’est ni européen, ni sud-américain. Donovan va devenir pendant une décennie la tête de gondole du soccer US et son meilleur ambassadeur. Il va accompagner la montée en régime progressive de la MLS, avec l’arrivée à ses côtés à Los Angeles d’un certain David Beckham, menant en parallèle quelques piges à l’étranger, notamment du côté d’Everton. Aujourd’hui âgé de 32 ans, Donovan n’est plus un incontournable et a été éjecté de la liste des 23 par Klinsmann pour le Mondial brésilien. En petite condition physique, il devrait bientôt raccrocher les crampons.
1998 – France
Meilleur joueur : RonaldoLa suite ? Les plus de 20 ans se souviennent tous du mystérieux état de forme du Brésilien en finale au Stade de France face aux Bleus. Le fantôme de Ronaldo ce soir-là ne doit pas faire oublier ses performances globales durant le tournoi et la méga star qu’il était alors. À la suite du Mondial en France, il va connaître quatre saisons noires, avec deux blessures graves au genou. Il faudra attendre la prochaine Coupe du monde en Asie et la signature au Real pour assister au retour au premier plan du Phénomène, avec un physique qui a muté, moins fluide mais plus puissant.
Meilleur buteur : Davor ŠukerLa suite ? La saison printemps-été 1998 est le climax du Croate, vainqueur de la Ligue des champions avec le Real, puis troisième de la Coupe du monde avec son pays. Il marque 6 buts en France. Passé la trentaine, ça se complique un peu par la suite, avec une dernière saison moins réussie à Madrid, puis la fin de carrière en Angleterre et en Allemagne. Est depuis 2012 le président de la Fédération croate de football.
Meilleur gardien : Fabien BarthezLa suite ? Avec le titre de champion du monde gagné à la maison, Fabien Barthez est au top de la popularité. Le fameux bisou sur son crâne apposé comme un rituel par Laurent Blanc est même récupéré par les publicitaires. Sportivement, il gagne un nouveau titre de champion de France avec Monaco en 2000, puis part à Manchester United, où il remporte deux Premier League en 2001 et 2003, non sans susciter certaines critiques. Puis c’est le retour à Marseille et la fin de carrière toute vilaine à Nantes. Outre son rôle de directeur général de Luzenac, il s’est surtout reconverti dans les sports automobiles.
Meilleur espoir : Michael OwenLa suite ? À 18 ans, Owen est le plus jeune rookie de la Coupe du monde depuis Pelé, 17 ans en 1958. Phénomène de précocité, l’Anglais va aussi remporter le Ballon d’or en 2001 et porter les Reds vers la moisson de trophées glanée cette même année 2001. Il n’a alors que 22 ans, mais c’est déjà le début de la fin pour l’Anglais, qui ne parvient pas à s’imposer ensuite au Real. De retour en Angleterre en 2005, il voit sa carrière perturbée par des blessures à répétition et il est finalement contraint d’arrêter les frais l’an dernier, à 33 ans.
1994 – États-Unis
Meilleur joueur : RomárioLa suite ? Romário vit les plus beaux moments de sa carrière en cette année 1994, avec une première saison de folie sous les couleurs de Barcelone (doublé Coupe-championnat, finale de C1, 32 buts pour sa pomme) et ce titre de champion du monde remporté aux États-Unis avec Bebeto, Dunga, Mauro Silva, Taffarel et toute la bande. Après c’est moins la fête, avec un départ précipité de Barcelone et une carrière de baroudeur, partagée entre le Brésil, l’Europe et un peu d’exotisme, jusqu’à la retraite sportive officialisée en 2009 à 43 ans. Depuis, il s’est investi en politique et reste fameux pour ses coups de gueule.
Meilleur buteur : Oleg Salenko et Hristo StoichkovLa suite ? Les deux ont inscrit 5 buts en territoire américain. Le Russe les a tous mis face au Cameroun, sans que ça ne change rien à la destinée de sa sélection sortie au premier tour de la compétition. Ça n’a rien changé non plus à sa carrière, passée dans un relatif anonymat malgré un exil hors de Russie après son exploit de 94 (Valence, les Rangers, la Turquie…). De son côté, Stoichkov est élu Ballon d’or cette même année 1994. Il glane encore quelques titres avec Barcelone, avant de partir monnayer son talent et sa popularité dans le Golfe, en Asie et aux États-Unis, où il achève sa carrière en 2003. Pas illogique.
Meilleur gardien : Michel Preud’hommeLa suite ? En 1994, Preud’homme a déjà 35 ans quand il participe à sa dernière compétition avec l’équipe nationale, auréolé du titre de meilleur gardien du monde. Il quitte alors le FC Malines pour une fin de carrière réussie au Benfica, achevée à 40 ans en 1999. Il s’est depuis reconverti avec un certain succès comme entraîneur et occupe actuellement le poste au FC Bruges.
Meilleur espoir : Marc OvermarsLa suite ? Overmars est l’une des figures montantes de la sélection néerlandaise au milieu des années 90. Avec ses potes de l’Ajax, il remporte brillamment la C1 en 1995, avant d’échouer en finale l’année suivante. Puis c’est l’exil doré vers l’Arsenal de Wenger, les succès avec les Frenchies avant le gros transfert direction le FC Barcelone et la forte colonie de compatriotes. Sa carrière est malheureusement écourtée par des problèmes récurrents à un genou.
Par Régis Delanoë