- Ligue 2
- J37
- Brest-Niort (3-0)
Bonheur de Brest !
Grâce à sa grosse victoire à Le Blé contre Niort lors de l'avant-dernière journée, Brest a validé sa remontée en Ligue 1 au terme d'un bel exercice. Le bout du tunnel pour un club qui a galéré pour retrouver sa place parmi les 20 meilleurs du pays.
Francis-Le Blé ne s’y était pas trompé. Le succès enregistré contre Lens il y a deux semaines, grâce notamment à un Yoann Court inspiré, sonnait comme une officialisation avant l’heure de mission accomplie. La frayeur de Béziers (1-0) passée, le SB29 et tout le peuple qui l’accompagne ont pu fêter pour de bon l’évènement à domicile après être passé sur les Chamois niortais (3-0) : la terre de foot qu’est le Finistère sera de nouveau représentée en Ligue 1 en 2019-2020. Ça valait bien cet envahissement de terrain, ce feu d’artifice et cette ferveur qui s’est emparée de la nuit brestoise.
⚽️ @DominosLigue2 ? La communion des joueurs et des supporters du @SB29 qui valide sa montée en @Ligue1Conforama ??️ Tout le stade est en fête ! pic.twitter.com/HQZgjrBrMv
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 10 mai 2019
Un sixtennat de souffrance
À l’intersaison 2013, quand Nantes et Guingamp retrouvaient l’élite, le SB29 chutait lui en deuxième division au sortir d’une année cataclysmique (20e) marquée par une série finale de onze revers de rang. Un tableau qui est désormais loin : six ans plus tard, la formation finistérienne devrait de nouveau croiser son rival costarmoricain dans l’ascenseur, mais les rôles ont switché, un peu comme Nolan Roux. Entre ces deux dates, l’écurie bretonne se sera offert un vrai centre d’entraînement pro, aura vu l’idole Bruno Grougi tirer sa révérence, aura changé de président (Denis Le Saint) et aura eu le temps de se faire une place parmi les épouvantails de l’antichambre, à côté de Clermont Foot, du HAC, de l’AJ Auxerre et des Chamois niortais.
En perdition et proche de la dégringolade lors de sa redécouverte du premier sous-sol, le Stade a enchaîné les saisons décevantes (7e, 6e, puis 10e entre 2013 et 2016), s’écroulant notamment au moment de faire la différence en 2014-2015. Il a fallu attendre l’arrivée de Monsieur Jean-Marc Furlan, spécialiste des trajets Ligue 2-Ligue 1, pour que la lumière revienne. Mais là encore, la magie n’a pas tout de suite opéré, puisque Brest (5e) s’est cassé les dents sur Le Havre (2-0) lors des barrages d’accession l’an dernier.
Furlan, l’ascensoriste
Ce coup-ci, il n’y a pas eu de place pour le doute. Si le champion messin était injouable, juste derrière, les « Ty-Zefs » n’ont pas non plus laissé beaucoup d’espoir à la concurrence concernant l’autre golden ticket ouvrant directement les portes de la Ligue 1 : installés à la place de dauphin à la fin de la 13e journée, ils n’ont jamais daigné la quitter, écœurant notamment le voisin lorientais qui, lui, est parti pour passer une troisième année au purgatoire.
Et voilà JMF en train de fêter sa quatrième montée dans l’élite, la première loin de Troyes. Pas sûr qu’il tienne sa place en Ligue 1 à partir d’août prochain pour autant : toujours pas prolongé, le technicien laisse planer un gros doute, lui qui aime avant tout « monter des projets et gagner des matchs » . « On prendra notre décision après le match face à Metz la semaine prochaine, a-t-il lâché dans la soirée de vendredi. Pour la première fois de ma carrière, je suis très sollicité. » Tout sauf illogique.
Charbo, pas carbo
Dans ce renouveau du football brestois, un bonhomme aura eu le premier rôle, à l’image de la rencontre où tout s’est joué. Arrivé il y a deux ans dans la cité portuaire, Gaëtan Charbonnier a tout cassé sur son passage, cette saison. Dans le jeu, sa fonction de numéro neuf créateur ayant fait partie des clés de beaucoup de parties, comme dans les stats : 27 pions signés (près de la moitié du total de l’équipe), 6 offrandes accordées. À 30 ans, l’attaquant a réalisé la saison de sa vie et s’imagine certainement rattraper le temps perdu dans quelques mois. Un œil à l’autre bout du onze rappelle autre chose : l’avenir, lui, appartient plutôt au portier Gautier Larsonneur (22 ans).
Dans la plus grande ville du 29, la journée de vendredi a marqué l’apothéose d’une saison ayant réconcilié une équipe et ses supporters : ils étaient 500 à participer au bouillant cortège d’avant-match, 15 000 à garnir les tribunes pour ce match historique, et plus de 4000 autres à s’être massés à l’Arena pour suivre tout ça sur écran géant, rapporte Le Télégramme. Le plus beau reste ce qui a suivi le coup de sifflet final un peu partout, cette délivrance qui prouve bien que l’attente était là et que voir le SB aussi longtemps à ce niveau ressemblait à une petite anomalie. Après les montées de 1979, 1981, 1989 et 2010, il y aura une 14e saison en première division. Brest restera-t-il au sommet jusqu’à la sortie de terre de son nouveau stade, prévue en 2022 ? Ce sera un sacré défi : la dernière visite n’avait pas duré plus de trois ans.
La nuit sera longue au Penalty#TEBEOlamontée #LaMaréeRouge #SB29CNFC pic.twitter.com/R5cINtdc7k
— Alexandre Debray (@lexandre_debray) 10 mai 2019
Par Jérémie Baron
Propos de Furlan via RMC Sport et L'Équipe