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Bon, et si on parlait du vieux Jorge Molina ?

Par Maxime Brigand
5 minutes
Bon, et si on parlait du vieux Jorge Molina ?

Plus vieux que son propre club, Jorge Molina (37 ans) est toujours le phare référence d'un Getafe troisième de Liga et qui se déplace samedi au Camp Nou. Au point de parler de lui pour l'Euro 2020.

Tout va bien. Et autour de lui, encore plus. Samedi dernier, au sortir d’un succès autoritaire face à Valence (3-0) au Coliseum Alfonso Pérez de Getafe, Jorge Molina, 37 ans et auteur d’un doublé ce jour-là, a même définitivement vu son entraîneur, José Bordalás, l’anoblir : « Jorge est comme le Cid Campeador, tout le monde le suit. Il s’est toujours démarqué des autres. C’est un exemple. J’ai eu la chance de le connaître à Elche, où je lui avais fixé la barre des quinze buts. Il en a marqué 26 cette saison-là. Et depuis qu’il est arrivé à Getafe, il nous aide et ne cesse d’améliorer ses statistiques. C’est impressionnant. » Au moins aussi impressionnant que la performance globale d’un Getafe qui se déplace samedi au Camp Nou avec l’étiquette de troisième de Liga sur le dos et une série de quatre succès consécutifs dans les poches. « Une bénédiction pour le foot » , selon Bordalás, et il faut dire que le coach des Azulones tape juste : longtemps enfermée sous le statut d’équipe ultra-solide portée par un duo offensif complémentaire et clinique, sa bande a su faire évoluer son jeu pour devenir un ensemble plus proactif et capable d’étouffer ses adversaires.

Cinquième de Liga l’an passé, voilà Getafe en course pour une qualification historique en Ligue des champions, et ce, à quelques jours d’affronter l’Ajax en Ligue Europa. Faut-il y croire ? Interrogé la semaine dernière, José Bordalás a préféré se marrer et freiner : « Pour le moment, nous sommes sur notre chemin, nous nageons et nous apercevons la plage. On ne doit pas lâcher et atteindre le rivage. Et le rivage, ce sera au soir de la trente-huitième journée. » Jorge Molina aura alors un an de plus.

« Jorge, seleccciiiiionnnn ! »

L’attaquant de Getafe, plus vieux que son propre club, fondé en mars 1983, sera surtout à quelques semaines à peine du début de l’Euro 2020. L’exercice en cours aura suffi à relancer le débat : et si l’Espagne s’en remettait à ce vieux briscard, qui ne comptait que cinq buts en Liga avant ses trente ans et qui pointe désormais à 55 pions claqués en première division ? Difficile à croire, même si le Coliseum Alfonso Pérez aime le demander ( « Jorge, selecccciiioooooon ! » ), mais cela ne doit pas effacer tout ce que Molina a accompli depuis son débarquement dans l’élite en 2011. On parle ici d’un homme qui roulait il y a encore quelques années dans une vieille Seat 850 cédée par son grand-père, fils d’un employé d’une usine de textile, construit sur les terrains défoncés du pays et qui pensait alors s’en sortir par les études. Résultat, avant de se faire un nom, Jorge Molina s’est taillé un CV de professeur d’éducation physique, une licence de directeur sportif et des diplômes d’entraîneur. En 2001, il cavale alors pour le Club Deportivo Alcoyano, en quatrième division. Puis, il y aura Benidorm, un prêt à Gandie, un passage à El Ejido, des montées, des descentes, mais surtout des buts. Plus de 200 en quelque 500 matchs disputés. Monstrueux.

En 2010, voilà le sésame : alors qu’il évolue à Elche, en Segunda Divisíon, Jorge Molina termine meilleur buteur du championnat et change de dimension en rejoignant le Betis. La suite ? À Séville, celui qui n’a jamais manqué un match pour cause de blessure musculaire est devenu une référence de son poste, un repère pour les fans et a même découvert l’Europe. Problème : à l’issue de la saison 2013-2014, le Betis est relégué, Molina l’aide à remonter directement, mais le buteur passe à côté de son retour en Liga (1 but marqué en 23 rencontres disputées, une insulte à sa réputation).

« Ce n’est pas normal »

Ainsi, que faire ? On imagine que Jorge Molina vient de toucher son plafond, lui-même préfère repartir en Segunda Divisíon, à Getafe, où il renaît instantanément : 43 matchs, 22 buts, pas mal pour un joueur transféré gratuitement. Depuis, il ne cesse de cogner, et ce, à un âge où la majorité des joueurs de son espèce ne se déplacent plus en crampons. « Ce n’est pas normal » , glissait l’année dernière José Bordalás. Pas normal de jouer autant à son âge (il a participé à 100% des rencontres de Getafe en Liga la saison dernière), pas normal, non plus, d’être indispensable à ce point à l’organisation tactique de son équipe. Du haut de ses 188 centimètres, Molina est aujourd’hui un point d’appui, un relais, un mec capable de finir et de faire marquer. Pour preuve, Getafe est l’une des rares équipes de Liga possédant trois joueurs à plus de cinq buts (Ángel, Mata, Molina), trois joueurs âgés de plus de trente ans. Face à Valence, Jorge Molina a inscrit un doublé (dont un deuxième but sublime), et Ángel a offert le troisième but à Mata. Après 23 journées, Getafe affiche ainsi la cinquième attaque du championnat tout en ayant conservé sa principale force : une assise défense quasi irréprochable. « Notre force, c’est le collectif, c’est la seule star » , insistait encore il y a quelques jours Molina. Samedi, cet ensemble passe au révélateur. La solution pourrait être la suivante : suivez le Cid.

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