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Bon, alors, il est si nul que ça, Unai Emery ?

Par Steven Oliveira
4 minutes
Bon, alors, il est si nul que ça, Unai Emery ?

Critiqué lors de ses six premiers mois au Paris Saint-Germain, Unai Emery semble enfin avoir mis tout le monde d'accord après son huitième de finale aller de Ligue des champions contre le Barça (4-0) et ce succès historique chez l'ennemi marseillais (1-5).

Debout devant son banc de touche, Unai Emery est dans son match. Sur l’ouverture du score de Marquinhos, l’entraîneur parisien mime le geste de la tête avant de se retourner, bras écartés, pour laisser exploser sa joie. Plus que le but, Emery savoure l’exécution parfaite d’une combinaison Verratti-Thiago Silva-Marquinhos travaillée à l’entraînement. Depuis le début de saison, la patte de l’ancien coach de Séville s’observe, surtout, dans les phases arrêtées. Du travail, encore, encore et encore. Un pion qui permet de confirmer ce qui avait été aperçu en Ligue des champions contre le Barça : les joueurs ont complètement adhéré au style Unai Emery. Et la France du football avec.

Fin de l’hiver = retournement de veste

Si au micro de Canal +, Paul Le Guen s’est montré élogieux envers le Paris Saint-Germain et son entraîneur espagnol après la victoire contre l’OM, l’ancien coach de Lyon avait pourtant massacré son collègue après la défaite à Monaco en août dernier : « Je suis choqué d’entendre qu’Emery travaille plus, que ce sera formidable avec lui. Je suis agacé d’entendre qu’il est meilleur que son prédécesseur. Ben Arfa ? On ne peut pas imaginer qu’il n’est pas en forme physique. Lors du Trophée des champions, il a été excellent ! Ce n’est pas possible qu’il soit passé de bon à nul ! Il faut se demander pourquoi Emery ne l’a pas fait jouer. Si cela avait été fait par un entraîneur français, il aurait eu quelques reproches. » Pis, dans la foulée, on a tourné en ridicule l’explication de la concurrence avec des bouteilles d’eau sans parler de son français. En gros, Unai Emery était un mauvais sosie de Tony Montana. Un homme qui gesticulait trop, utilisait trop de gel et faisait trop de bruit.

Des reproches, Unai Emery en a tellement reçu qu’il a de quoi s’habiller pour cinq hivers. Le mois de mars approche et on continue de parler du PSG de Laurent Blanc. Dans sa classe naturelle, et malgré des défaites contre Montpellier (3-0) ou Guingamp (2-1), l’ancien coach du FC Séville a encaissé, en gardant toujours sa même ligne de conduite et la positive attitude en déclarant qu’il fallait du temps pour que son projet de jeu se mette en place. Et, au regard des résultats parisiens de ce mois de février, difficile de ne pas lui donner raison.

Les Parisiens au top de leur forme

Alors que le Paris Saint-Germain entame sa partie de saison la plus importante – phase éliminatoire de Ligue des champions et sprint final en Ligue 1 –, les joueurs semblent être dans une condition physique et technique optimale. Si les Parisiens étaient habitués à avoir une infirmerie blindée à l’approche du printemps, cette année, tous semblent à 100% de leurs capacités, preuve en est avec le retour de Javier Pastore, étincelant contre l’OM. Ainsi, Blaise Matuidi et consorts peuvent réaliser à la perfection la partition souhaitée par le chef d’orchestre Emery. Mieux, le PSG semble boosté par les prestations niçoises et monégasques. On l’a toujours dit, une Ligue 1 relevée donnera du crédit à tous, Paris compris. L’an dernier, le PSG avait été sacré champion de France un 13 mars, en gagnant 9-0 à l’extérieur. Une blague. Cette saison, il faudra batailler jusqu’au bout et Emery le sait, lui qui a répété à la fin de la démonstration olympienne que son équipe « était encore deuxième » . Pour autant, la touche Unai commence à se voir.

À savoir : une possession plus haute sur le terrain, un pressing constant sur le porteur de balle et une projection immédiate et rapide vers l’avant lors de la récupération du ballon, dans le but de faire mal à l’adversaire sur chaque phase de possession. Orphelin de Zlatan Ibrahimović, le PSG s’est mué en collectif rodé et efficace. Un changement de tactique pour le Paris Saint-Germain, habitué à faire tourner le cuir de gauche à droite, qui a finalement été adopté par les joueurs et par les « experts » , qui profitent de la fin de l’hiver pour retourner leur veste. Mais qu’Unai ne fanfaronne pas trop vite, un faux pas, et les faucheuses seront de nouveau de sortie. Alors que les supporters vont passer les prochains jours à se palucher sur ce succès historique au Vélodrome, l’entraîneur espagnol est déjà en train de s’enfiler les dix derniers matchs de Niort, prochain adversaire du PSG en Coupe de France.

Par Steven Oliveira

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