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Bolasie, un seul être vous manque…
À cause d’une sale blessure à un genou, Yannick Bolasie, le milieu offensif de la RD Congo, manque la CAN. Évidemment, cela a un peu plombé l’ambiance chez les Léopards, qui doivent faire sans leur meilleur joueur. Avant la compétition et la première victoire face au Maroc (1-0), Florent Ibenge, le sélectionneur congolais, nous expliquait pourquoi.
Entre Bolasie (vingt-sept ans) et la CAN, c’est une histoire un peu tourmentée. En 2013, alors que Claude Le Roy était aux commandes de la RDC, il avait poliment refusé de participer à l’édition sud-africaine, préférant rester à Londres afin de servir les intérêts de Crystal Palace, son club d’alors. Devenu international en mars 2013 face à la Libye (0-0) lors d’un match qualificatif pour la Coupe du monde 2014, Bolasie avait disputé la CAN 2015, où la RDC, un peu contre toute attente, s’était installée sur la troisième marche du podium. Avec deux ans de plus et un statut de star au pays, Bolasie, qui est considéré comme l’un des meilleurs joueurs africains du moment, se préparait à partir au Gabon pour vivre sa seconde phase finale. « Hélas pour lui et pour nous, il ne sera pas là. Et c’est évidemment une absence très préjudiciable » , confirme Florent Ibenge, le sélectionneur congolais.
Bolasie, c’est notre star
Bolasie s’est flingué le genou début décembre, à l’occasion d’un match entre Everton et Manchester United (1-1). Opéré deux fois (ligaments croisés et ménisque), le Toffee, selon les prévisions les plus pessimistes, ne pourra pas rejouer avant presque un an. Au-delà de son forfait pour la CAN, il louperait ainsi les quatre derniers matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2018, alors que les Léopards, avec deux victoires en deux journées, ont le vent dans le dos. « Il risque d’être absent un bout de temps. J’espère qu’il reviendra plus vite qu’annoncé… Bolasie, c’est notre star. Il appartient selon moi à la catégorie des meilleurs. Cela ne fait même pas quatre ans qu’il est international, mais en RDC, il est adulé. Les supporters l’adorent. C’est un leader. Sur le terrain, mais aussi en dehors. Il évolue dans un championnat du top 5 européen, dans un bon club. Sans lui, c’est forcément un peu différent. On a perdu l’un de nos meilleurs éléments. Mais on a quand même du monde » , détaille Ibenge.
Né à Lyon, Bolasie a quitté la France avec ses parents pour l’Angleterre alors qu’il n’avait même pas un an. Titulaire d’un passeport britannique, il a effectué toute sa carrière en Angleterre (Rushden & Diamonds, Plymouth Argyle, Barnet, Bristol, Crystal Palace et Everton), hormis un bref passage sous le soleil de Malte (FC Floriana, 2007-2008). « Il a opté pour la nationalité sportive congolaise, preuve de son attachement à ses origines. Yannick, depuis qu’il joue pour nous, a permis à la sélection de progresser. Les supporters adorent ses arabesques, même si, parfois, cela nous met un peu en difficulté (rires), poursuit Ibenge. Il donne des buts, en marque (trois en qualifications pour la Coupe du monde, un lors de celles de la CAN 2017, ndlr) et techniquement, il apporte quelque chose. Mais c’est comme ça. On va devoir apprendre à faire sans lui pour quelques mois. Je l’ai eu au téléphone récemment, il garde le moral… »
Par Alexis Billebault