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Boghossian : « Buffon a toujours la fougue de ses vingt ans »
Ancien coéquipier de Gianluigi Buffon quand le FC Parme roulait sur l’Europe avec une équipe de rêve, Alain Boghossian nous parle de son Gigi, qui tente pour la troisième fois de remporter une finale de C1.
Bonjour Alain, tu as été coéquipier de Gianluigi Buffon pendant quatre saisons à Parme…(Il coupe.) Ah oui ! Quatre saisons avec un phénomène dans les buts. Quel regard portes-tu sur son évolution ? Pfff… Buffon, c’est un gardien de but hors norme. Pour le poste qu’il occupe, je trouve qu’il est devenu mature extrêmement vite. Quand je le rencontre à Parme, il devait avoir vingt et un ans (vingt, ndlr). Déjà, en match, c’était un phénomène. Et là, avec sa longévité dans la performance, c’est remarquable de le voir encore aussi fort. C’est un gardien avec des qualités footballistiques impressionnantes, mais aussi des valeurs humaines très fortes, et cela aide dans une carrière. C’est un homme extraordinaire, généreux dans l’effort, dans l’échange. Quand je le vois jouer, cela me procure du plaisir parce qu’on le voit dans son comportement, il a toujours la fougue de ses vingt ans.
Est-ce que tu le vois enfin remporter une finale de C1 ? C’est difficile à dire. Ce serait un bel accomplissement pour lui… Maintenant, en face, il va y avoir le Real Madrid de Zinédine Zidane. C’est un adversaire qui aura très envie de remporter une deuxième Ligue des champions consécutive. Ce sera très compliqué et très serré. J’ai envie de dire que le meilleur gagne, parce que je suis à la fois pour Zizou en tant qu’entraîneur, mais aussi pour Gianluigi, pour qui ce serait probablement l’aboutissement de sa carrière.
Champion d’Italie en 2017, vainqueur de la Coupe d’Italie en 2017, ça lui fait déjà deux titres cette année. S’il gagne la Ligue des champions à Cardiff, il y aura peut-être un quatrième trophée pour lui en décembre, non ? Le Ballon d’or ? Bien sûr, c’est quelque chose que l’on pourrait envisager. Pour l’ensemble de son œuvre, Gianluigi devrait obtenir cette distinction. Déjà en 2006, on se posait la question. Cannavaro, qui était aussi l’un de mes coéquipiers dans cette fameuse équipe, le méritait pour son Mondial réussi, son statut de leader. Si cela avait été possible, on aurait peut-être distribué deux Ballons d’or cette année-là, mais bon… D’ailleurs, ce serait bien qu’on puisse récompenser les gardiens sur une année et leur distribuer un Ballon d’or spécifique. Là, je crois qu’il l’aurait remporté depuis un bon moment…
Et si cette finale n’était pas sa dernière opportunité de gagner la Ligue des champions en tant que joueur… Oui… (Il sourit.) En tout cas, il m’a l’air d’être quand même plus proche de la fin que du début ! Trente-neuf ans, quand même. Vu la difficulté pour se hisser en finale chaque année, mieux vaut miser sur celle-là. Buffon a prouvé dans sa carrière qu’il avait toutes les qualités pour la remporter un jour. Maintenant, c’est à lui de faire le maximum le 3 juin prochain. Qu’est-ce que tu lui souhaites pour samedi ? Déjà, je voudrais le féliciter. Lui dire : « Bravo Gigi ! » Et puis je lui souhaite qu’il la gagne, parce qu’il le mériterait. Vraiment.
Propos recueillis par Antoine Donnarieix