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Boca-River, à la folie, passionément

Par Steven Oliveira
Boca-River, à la folie, passionément

Depuis plusieurs jours, l'Argentine ne vit que pour cette finale de Copa Libertadores historique entre River Plate et Boca Juniors. Un affrontement qui provoque toute sorte de folies au pays de Diego Armando Maradona, de mariages annulés à une maison brûlée en passant par un aller-retour express à Barcelone.

José Acosta et Solange Gómez sont fous amoureux depuis leur premier baiser en 2015. Il y a presque un an, celui qui occupe un poste d’officier de police a décidé de franchir le pas et de poser un genou à terre pour demander sa douce en mariage. Depuis, les deux tourtereaux ne pensent qu’à ça. Pourtant, le mariage n’aura pas lieu. La raison ? Il était programmé ce samedi, en même temps que la finale de Copa Libertadores entre Boca et River. Autant dire que c’était mission impossible, comme l’explique José à Olé : « Dès que j’ai appris que la finale se jouerait ce jour-là, la première chose que j’ai dit à Solange était :« Nous annulons le mariage. » » Si ce grand supporter de Boca a pu compter sur la compréhension de sa future épouse, d’autres n’ont pas eu cette chance. À l’image de ce couple dont la femme a expliqué au micro de la Telefe Noticias que les écrans de télévision seront interdits pendant la noce : « Comme je l’ai dit à tous mes invités qui me l’ont demandé, il n’y aura pas de télévision ni de radio. C’est non négociable. » Au grand dam de son futur époux, dépité.

Une situation résumée par le comédien argentin Jero Freixas dans une vidéo vue près de 70 000 fois sur Twitter : « Celui qui se marie pendant un Boca-River, c’est pour faire chier. Le pays va être paralysé. Après la finale du Mondial, c’est le match le plus important. » Renato Civelli n’a jamais disputé le moindre Superclásico, mais cela n’empêche pas l’actuel défenseur de Banfield de raconter au micro de RMC l’ambiance qui règne en Argentine : « Le pays est pratiquement paralysé depuis une semaine. Autour de moi, il y a deux cas, un baptême et une première communion, qui ont été suspendus. »

Car oui, cette finale de Copa Libertadores est LE match à ne pas manquer pour tous les amoureux du ballon rond, et donc pour tous les Argentins. Certains sont mêmes prêts à tout pour ne rien rater de cette rencontre. Jonatan a trente ans, supporte Boca depuis ses premiers cris, et a été obligé d’improviser pour pouvoir regarder la partie. Ce juif orthodoxe célèbre en effet chabbat et ne peut donc, au regard de sa religion, regarder la rencontre qui se déroule en pleine journée sur son écran de télévision. Résultat, avec quelques amis à lui, Jonatan a décidé de s’envoler pour Barcelone, où le match débutera à 21h, soit après le coucher du soleil. Bingo.

Il existe deux types de folie : la bonne et la mauvaise

Problème, cette première finale de Copa Libertadores entre Boca et River Plate rend aussi totalement folle une bonne partie de l’Argentine. Une folie qui a par exemple amené un homme dénommé Oscar à brûler la maison de son ancien beau-frère, Arturo, à la suite d’une dispute « pour savoir laquelle des deux équipes était la meilleure » , comme l’a confié une source policière à El Territorio. C’est d’ailleurs une des raisons parmi tant d’autres qui ont poussé les autorités à jouer ce match en pleine journée, et incité les dirigeants des deux clubs à interdire la présence des supporters adverses dans l’enceinte. Rodolfo D’Onofrio, président de River, a expliqué ce choix dans Olé : « Je ne veux pas prendre le risque qu’il y ait un mort. » Avant de publier un communiqué commun avec son homologue de Boca, Daniel Angelici : « Nous appelons les sympathisants, supporters et socios à vivre cette fête populaire. Nous sommes rivaux, pas ennemis. »

Un appel au calme nécessaire. Il faut dire que les derniers Superclásico ont surtout été marqués par des évènements en dehors du terrain. En 2010, alors que le match se disputait au Monumental, des supporters de Boca avaient jeté des fumigènes sur ceux de River. En 2015, lors du dernier affrontement entre les deux équipes en Copa Libertadores, la rencontre n’avait même pas été à son terme puisqu’un supporter de Boca avait jeté du gaz piment dans le tunnel des joueurs de River. Une incivilité qui conduira l’arbitre à ne pas poursuivre le match, et la CONMEBOL à qualifier sur tapis vert River Plate en quarts de finale. Heureusement, le président argentin et ancien président de Boca Juniors, Mauricio Macri, est là pour calmer tout le monde. Comme lors de sa petite discussion avec des employés d’un laboratoire : « Cette fois, il faut que les choses aillent en notre faveur face à ce gros cul de Gallardo (entraîneur de River Plate, N.D.L.R.). » Non, définitivement, ce match est loin d’être un match comme un autre.

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Par Steven Oliveira

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