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Boca Juniors – Bianchi’s back

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Boca Juniors – Bianchi’s back

En Europe, il existe deux façons de voir Carlos Bianchi. Celle qui consacre un buteur incroyable capable de marquer 179 buts en 222 matchs avec les maillots du Stade de Reims, du PSG ou de Strasbourg, et puis il y a cette image un peu plus glauque, celle d'un entraîneur raté, incapable de comprendre les spécificités des footballs italien et espagnol lors de son passage à la Roma ou à l'Atletico Madrid.

Si la réputation du “Virrey” en a pris un coup lors de son étape chez les Colchoneros, Bianchi reste néanmoins considéré comme le meilleur entraîneur argentin actuel en Amérique du Sud. Dans les sondages populaires, son nom figurait même devant celui de Maradona himself pour reprendre en main la sélection argentine. Un signe qui ne trompe pas dans un pays où l’actuel sélectionneur de l’Albiceleste pourrait tuer des enfants sans jamais être inquiété.

Avec ses cheveux blancs, son flegme, sa discrétion et son phrasé courtois, “el Virrey” est un peu le Papy Brossard attachant du football argentin. La force tranquille dans un pays qui n’a pas fini de foutre le camp, même sur le rectangle vert. A l’instar du Japonais qui sommeille encore en Arsène Wenger, Carlos Bianchi a d’ailleurs été marqué par son passage dans l’Hexagone : « Au fond de moi-même, je suis français. En Argentine, je suis devenu footballeur et en France, je suis devenu l’homme que je suis » . Bianchi, au contraire de Maradona, peut se permettre de ne pas être un soldat du patriotisme et c’est peut-être ce détachement qui en a fait l’un des personnages les plus respectés du pays.

Après avoir débuté sa carrière d’entraîneur au Stade de Reims, Bianchi rentre chez lui pour prendre les commandes de son club formateur, Velez Sarsfield. Un retour gagnant, puisqu’il transforme une équipe de seconde zone en véritable machine à gagner des titres. Avec Chilavert, Basualdo, Omar Asad, Roberto Trotta, Mauricio Pellegrino et Turu Flores, “El Fortin” connait une épopée légendaire et devient le plus grand club argentin devant River et Boca, en remportant un Apertura, deux Clausuras, une Libertadores et une Intercontinentale.

Epaulé par Carlos Ischia, l’actuel entraineur de Boca Juniors, Bianchi traverse alors l’Atlantique pour prendre l’eau avec la Roma, avant de revenir en Argentine, sur le banc de Boca Juniors. A l’époque, les Xeneize sont au fond du trou, mais “el Virrey” rallume la flamme de la Bombonera en lançant dans le grand bain des joueurs du centre de formation comme Riquelme, Palermo, Schelotto, Cordoba ou encore Ibarra.

Ce fut sans conteste l’époque la plus glorieuse des Xeneize. Un cycle que les Bosteros auraient pu continuer longtemps si Mauricio Macri n’avait découvert les joies du marketing. Pour donner une dimension internationale aux Bosteros, Macri décide en effet de faire signer le premier Japonais de l’histoire du championnat argentin, Naohiro Takahara, pour rameuter quelques sponsors asiatiques, quitte à empiéter sur les décisions de son coach.

Carlos Bianchi n’encaisse pas vraiment l’arrivée du Nippon et décide de partir comme un prince : « Le football, ce n’est pas du commerce et un club, ce n’est pas un magasin. Personne ne me dictera mes choix, surtout pour faire n’importe quoi » . Bianchi n’aurait jamais pu entraîner David Beckham, c’est sûr. Il ne comprendra sans doute jamais le foin qu’une star du football peut causer. Trop borné, trop romantique ou trop con, c’est selon, “el Virrey” s’est fait rattraper par le mercantilisme du football. Quelque part, il ressemble ainsi à la star qu’il a façonnée lors de son premier passage à Boca : Riquelme. Un mec ultra doué, idole de la Bombonera mais incompris en Europe, volontiers taciturne et en décalage complet avec son époque.

Après avoir remporté l’Apertura à l’arraché et avant d’être, comme d’habitude, dépouillés de leurs meilleurs joueurs, les dirigeants xeneize ont décidé de refaire confiance à Carlos Bianchi, mais cette fois-ci comme manager sportif. Une première dans l’histoire du football argentin. Évidemment, Mauricio Macri n’a pas lésiné sur l’effet d’annonce lors de la présentation du nouvel homme fort des Xeneize : « Bianchi va devenir le Ferguson argentin » .

Pourtant, “el Virrey”, lui, ne s’assoira pas sur le banc de touche, toujours occupé par son ancien adjoint Ischia. En revanche, il supervisera l’ensemble de la politique sportive du club. De la formation des jeunes aux questions tactiques en passant par les choix des recrues.

Pour l’heure, Abbondanzieri est le seul transfert de l’ère Bianchi. L’Intériste Samuel devrait être le prochain à rentrer au bercail. Avec le magnétisme de Bianchi, Boca Juniors espère ainsi redorer son blason en attirant des grands noms tout en empêchant la fuite de ses plus belles promesses. Après tout, Bianchi est peut-être le seul personnage du football argentin, avec Maradona, à avoir conservé son pouvoir de séduction intact avec le temps. Tout le reste n’est qu’une question de points de vue.

Par Javier Prieto Santos

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