- Copa Libertadores
Boca en finale, Corinthians sort Santos
La finale attendue entre Santos et Boca n'aura pas lieu. Le champion en titre s'est fait refroidir par ses voisins de Corinthians. Les Xeneizes seront, eux, bien au rendez-vous, après avoir éliminé, jeudi soir, la U de Chile, sensation sud-américaine de la dernière année.
Neymar n’imitera pas Pelé. Son Santos ne remportera pas deux fois de rang la Copa Libertadores. Pour la cinquième année consécutive, une équipe brésilienne disputera bien la finale de la Coupe qui met en émoi toute l’Amérique latine, mais il s’agira de Corinthians, pas du Peixe. Moins brillants individuellement mais bien plus compacts collectivement, Liedson et consorts ont réduit à l’impuissance la bande à Neymar. À l’aller, un golazo d’Emerson, l’attaquant brésilien qui a fait fortune au Japon et au Qatar, tout en passant furtivement par Rennes, avait mis en ballotage favorable le Timão. Au retour, malgré un historique dérisoire en Libertadores, Corinthians a rondement mené son affaire.
Sans Emerson, suspendu suite à son expulsion de l’aller, le champion du Brésil en titre a répondu sans affolement à l’ouverture du score de Neymar (39e). Dès la 48 minute, Danilo profitait d’un immense raté de la défense centrale santiste pour égaliser. Déjà vainqueur du Vasco de Gama en quarts, Corinthians a montré pourquoi il a été sacré champion du Brésil, en dominant à nouveau de chers compatriotes. De ce match retour assez soporifique disputé mercredi soir, on retiendra surtout la folle initiative de l’arbitre de touche, entré subitement sur la pelouse pour tracer à l’aide sa bombe un cercle visant à faire reculer les défenseurs de Corinthians à distance réglementaire et les empêcher de gagner du temps. Pour la première fois de son histoire, Corinthians atteint la finale de la Libertadores. Le Timão rencontrera Boca, un club qui appartient à la légende de l’épreuve.
La U n’a pas démérité
La U de Chile a joué son va-tout. Poussés par un Estadio Nacional blindé, les Universitaires, battus à la Bombonera (2-0), sont partis à l’abordage dès la première minute. Un bloc placé très haut et une générosité dans l’effort inouïe, mais bien trop d’imprécisions pour mettre en défaut une défense xeneize en acier blindé. Si la U croyait si fort en la possibilité d’un exploit, c’est qu’elle en avait déjà réalisé un de même nature en huitièmes de finale. Battue 4-1 par le Deportivo Quito, elle l’avait emporté 6-0 au retour. Si la U y croyait, c’est aussi qu’elle accumule les résultats d’excellence depuis un an, au point d’être considérée par beaucoup comme la meilleure équipe d’Amérique du Sud. Les hommes de Jorge Sampaoli avaient d’ailleurs triomphé au plan continental la saison dernière en s’adjugeant la Copa Sudamericana, la petite sœur de la Libertadores.
Mais en face de la U, il y avait Boca, monument sud-américain, qui tenait à participer à sa dixième
finale de Copa Libertadores. Le match aurait pu être plié au terme de la première période. Une reprise de volée de Riquelme tapait la barre dès la neuvième minute, mais surtout, les Argentins sabordaient un nombre insensé de situations de contre idéales. En deuxième période, la U, malgré une folle débauche d’énergie lors du premier acte, n’avait pas perdu sa générosité et retrouvé un peu de clairvoyance. Les montants d’Agustín Orión et deux parades d’élite du portier de Boca allaient toutefois l’empêcher d’amorcer sa remontée. Au terme d’un excellent 0-0, les Xeneizes vont disputer leur sixième finale de Libertadores du XXIe siècle. La dernière remontait à 2007. Riquelme était déjà là. Neymar, lui, n’y sera pas.
U de Chile – Boca (0-0)
Par Thomas Goubin