- France
- Disparition d'Henri Michel
Bob Marley, Henri Michel et moi
Henri Michel s'est éteint le 24 avril dernier. Bob Marley a quant à lui disparu le 11 mai 1981. Quelques mois plus tôt, en juillet 1980, les deux hommes se retrouvaient pour un match de foot improbable en pleine tournée française du chanteur jamaïcain. Jean-Pierre Weiller, organisateur de l'événement, se rappelle tout.
En 1980, j’accompagnais Bob Marley pendant sa tournée française. Ce fut la dernière.
J’étais alors label manager de son label, Island, dont je devins président directeur général bien des années plus tard.
Connaissant la passion du football de Bob et de ses musiciens, j’avais pris contact avec l’organisateur du concert à Nantes, Daniel Nedzella. Je lui soumis l’idée d’une rencontre lors de notre passage dans la ville avec l’équipe du FC Nantes, champion de France à l’époque. Aussitôt dit, aussitôt organisé, Bob et ses musiciens rejoindraient le terrain d’entraînement l’après-midi même de notre concert.
J’informais Bob dès son arrivée à Roissy : un grand sourire radieux illumina son visage, surtout lorsque j’insistais sur le fait que Nantes était le champion de France en titre et que ses joueurs étaient parmi les meilleurs du monde. Je n’étais pas un très grand connaisseur en football, mais cela me semblait une évidence.
J’eu le sentiment que ce projet de rencontre anima la tournée presque autant que les concerts à venir.
Bob se levait le premier tous les matins, indifférent à l’heure tardive à laquelle nous nous étions couchés, souvent vers 3 heures du matin, et ballon à la main, réveillait ses musiciens et cherchait toujours un terrain ou une cour de l’hôtel où nous restions pour se préparer à la rencontre tant attendue.
Le grand jour arriva, et par une merveilleuse journée du mois de juillet, nous arrivâmes sur le terrain d’entraînement.
Un petit match fut organisé, cinq contre cinq, et je compris que les « Rastamen » n’avaient pas démérité, loin de là.
Avant le début de cette petite rencontre, un maillot du club fut offert, jaune et vert, il manquait la couleur rouge pour qu’il soit aux couleurs rasta ! Du vrai bonheur pour Bob comme le montrent des photos prises ce jour-là.
Je n’ai jamais revu ni parlé avec Henri Michel depuis, mais toujours conservé, très présent dans ma mémoire, le souvenir de quelqu’un qui irradiait de gentillesse, cordialité et humilité.
Ceci était partagé par Bob, ses musiciens et reste encore aujourd’hui un grand moment de l’histoire de Bob Marley en France.
Avec mes remerciements à Daniel Nedzella, l’équipe et les entraîneurs du FC Nantes 1980 et à Henri Michel, un gentleman.
Par Jean-Pierre Weiller