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Boateng, l’homme aux mille visages

Par Simon Butel
5 minutes
Boateng, l’homme aux mille visages

Que ce soit pour ses multiples surnoms, ses nombreux clubs fréquentés et ou ses différents postes occupés durant sa carrière, Kevin-Prince Boateng étonne toujours. Son transfert à Barcelone n'échappe pas à la règle.

« Au sujet du Clásico, vous êtes plutôt Barcelone ou Real Madrid ? – Real Madrid.- Donc si vous pouviez jouer dans l’une de ces deux équipes, vous choisiriez le Real ?
– Je choisirais l’AC Milan.
(Rires.)Non, Real Madrid. Quand j’étais gamin, je portais toujours le maillotmerengue. »

Kevin-Prince Boateng n’a pas eu à choisir : du Real et du Barça, seul le second s’est penché cet hiver sur son cas, et c’était suffisamment heureux pour ne pas chipoter. Ressorties d’une époque où il était à la fois très près géographiquement et très loin sportivement des deux géants espagnols, à Las Palmas, les images de cet échange avec un journaliste de beIN Sports n’ont pas créé le moindre buzz à l’annonce de la signature au FC Barcelone du Germano-Ghanéen. Car le buzz tient uniquement dans les mots suivants : Kevin-Prince Boateng au Barça.

Faux neuf, vrais paradoxes

Non, l’information n’est pas tout droit sortie d’une partie de Football Manager 2012, date de l’avènement de « Ghetto Kid » à l’AC Milan après un début de carrière à balader – sans jamais l’exploiter totalement – son potentiel du Hertha Berlin à Portsmouth en passant par Tottenham et Dortmund. Une période où le demi-frère de Jérôme claquait des buts de papa face au Barça de Pep Guardiola en Ligue des champions. D’où cette impression, aussi, d’un transfert anachronique. Là n’est pas l’unique paradoxe entourant l’arrivée, officialisée lundi, du joueur en Catalogne. Voir le garçon exhiber de nouveau ses tatouages en Espagne, moins d’un an et demi après avoir quitté à la surprise générale Las Palmas en invoquant des « raisons personnelles irréversibles » , en est un autre. Auteur d’un exercice 2016-2017 plus qu’abouti avec les Pío-pío de Quique Setién (dix buts et trois passes décisives en 28 matchs de Liga), KPB venait pourtant de prolonger de trois saisons son engagement avec le club canarien. Mais l’appel de la famille était plus fort.

« C’est le père, le mari qui prend cette décision, pas le joueur, justifiait-il alors face aux médias ibériques. Je la prends pour ma famille, qui est le plus important. » Une pige à l’Eintracht Francfort (ponctuée d’un succès en finale de la Coupe d’Allemagne contre le Bayern en mai) et un semestre à Sassuolo plus tard, voilà donc le natif de Berlin de retour en Liga. Et chez son leader, s’il vous plaît : le FC Barcelone. Un club aux codes plutôt en désaccord avec l’image sulfureuse promenée par le gamin de Wedding depuis le début de sa carrière, et à l’ADN footballistique à l’opposé du jeu anglo-germain pratiqué à ses grandes heures par Boateng à base de coups d’épaule, de tacles rageurs et de pralines… Mais aussi, tout de même, de lueurs techniques tout droit sorties d’un city stade. Un football – total – de milieu relayeur moderne, en somme, ce qu’il était au Milan. Mais ça, c’était avant : car depuis son premier passage en Liga, Prince porte un autre costume : celui du (faux) 9. Et c’est précisément pour cette raison que le Barça est allé le chercher.

Kevin-Prince Moting

Histoire de ménager un peu Luis Suárez et ses 32 balais en vue du printemps européen, le club présidé par José Maria Bartomeu s’est cet hiver mis en quête d’un complément à l’Uruguayen, Munir El-Haddadi ayant mis les voiles direction Séville. Un type qui accepte de se contenter des miettes laissées par le Pistolero, toujours vorace (déjà quinze buts toutes compétitions confondues), et qui présente de préférence un profil différent de point d’appui : plus athlétique, plus aérien et ayant un goût du duel exacerbé. Bref, une doublure pour les cascades périlleuses lorsqu’il s’agira de se prendre des boîtes à Valladolid ou contre le Rayo Vallecano à trois jours d’un huitième de finale de C1. Ce dont ne s’est qu’à moitié caché Ernesto Valverde à l’heure de justifier ce recrutement et de calmer les médias, critiques envers ce choix : « Il connaît le boulot. Il a fait carrière à d’autres postes, mais il peut jouer neuf. Il connaît la Liga, il sait le rôle qu’il vient jouer, il était disponible et il répondait aux besoins du club du moment. C’est la meilleure solution d’ici la fin de la saison. »

Les autres options ? D’une rumeur à une autre, elles se nommaient entre autres Fernando Llorente, bloqué par Tottenham après la blessure de Kane, et Olivier Giroud, dont Chelsea n’a semble-t-il jamais envisagé le départ en janvier. Deux types dont le CV affiche des expériences similaires du côté de Londres. Et la contrepartie du job ? Jouer dans un très grand club et avoir l’opportunité de garnir son palmarès avec une Liga, voire une Coupe nationale ou une Ligue des champions. Bref, un projet pas si différent que celui proposé par le PSG à Eric Maxim Choupo-Mouting. Et qui a séduit « Le Boa » , comme aimait l’appeler la presse italienne : « Je suis heureux de cette opportunité, c’est un grand honneur, je veux profiter et tout gagner. J’étais triste de quitter Sassuolo parce que nous avions un bon groupe, mais venir au Barça était une grande opportunité que je ne pouvais pas refuser.(…)Je sais que je ne serai pas titulaire, mais je viens pour aider l’équipe et je le ferai dès que je le pourrai. » Avec, en substance, l’espoir de se voir affubler d’un nouveau surnom, lui qui en a déjà un certain nombre. On pourrait alors parler d’un passage réussi, en soi.

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