- International
- Équipe de France
- Matchs amicaux
Bleus : une attaque sans mouvement ?
Sans grande surprise, Benzema, Griezmann et Valbuena devraient ce soir constituer le trident d'attaque des Bleus. Le prolongement des idées de Didier Deschamps, qui croit tenir son tiercé gagnant. Et ce, même si la concurrence se bouscule.
Rien ne bouge, tout se transforme. Si la maxime sied à merveille à un 90C âgé de plus de 50 ans, elle convient également à l’esprit de Didier Deschamps. Depuis sa prise de fonctions, l’entraîneur au sourire malin a su apporter sa touche à l’équipe de France. Sans être aussi obtus qu’un Marcelo Bielsa concernant sa composition, DD, une fois les quelques ajustements procédés, ne semble que rarement varier de point de vue. Changer, parfois, conserver, souvent, pour à terme créer une base solide capable de figurer dans le dernier carré des compétitions européennes ou internationales. Et si le chantier de la défense s’impose à intervalle régulier à l’ancien coach de l’OM, celui de l’attaque ne semble plus souffrir de débat dans l’esprit de la Dèche. Armé de son trident Valbuena-Griezmann-Benzema, le manitou des Bleus compte bien aller jusqu’au bout. Et tant pis pour les prétendants qui s’écharpent derrière.
Jeunesse qui pousse
La semaine passée, lors de l’annonce de la liste des Bleus pour les amicaux face au Brésil et au Danemark, l’attention s’est focalisée sur l’arrivée de Nabil Fekir. Parce que le Lyonnais réveillait de vieux débats sur les binationaux, parce qu’il constituait aussi la principale nouveauté du groupe. Mais Nabil cirera ce soir le banc, et sans doute pour un certain temps. Car le véritable enseignement vient de la composition plus que probable face au Brésil. En reconduisant Valbuena, Griezmann et la star madrilène, DD a réaffirmé ses convictions. Malgré la forme de Giroud, malgré la brillante saison de Lacazette, malgré l’éclosion de Nabil, rien ou presque ne saurait faire bouger les lignes. Se passer d’un trident qui compte 57 buts en 2014-2015 n’est pourtant pas chose aisée. Mais fidèle à ses principes, le coach fait confiance. Confiance à son lutin guerrier, à sa jeune mèche décolorée et à un Benzema qui a rappelé lors du Clásico qu’il était capable de surnager au milieu des difficultés. Et pourtant, les raisons de varier seraient nombreuses.
Griezmann qui mousse
Car en y regardant de plus près, la solution d’attaque prônée par DD n’est pas forcément la plus prolifique. Exilé en Russie, Valbuena est moins visible, moins confronté à l’adversité aussi. Et si son ancien coach garde sans aucun doute un œil attentif sur l’évolution du milieu qui facture tout de même 30 ans, les garanties offertes par Petit Vélo se font moindres. Quatre buts, huit passes décisives : le bilan de Mathieu est le plus faible de tous les attaquants présents dans le groupe. Qu’importe. Car avec lui, DD sait qu’il ne sera jamais rechigné au boulot ou aux efforts collectifs. Pour Antoine Griezmann, l’interrogation se veut plus hors terrain que sur les prés. Car en rejoignant les cramés de l’Atlético, Antoine a progressé, dans l’agressivité, dans l’efficacité aussi. Et s’il offre désormais les qualités de finisseur nécessaires pour compenser les décrochages de la Benz’, Griezmann reste peut-être le plus menacé par la concurrence : « Vous en parlez un peu trop à mon goût. Il a parfois tendance à être un peu la tête… donc je vais lui mettre un petit peu… C’est très bien. Il a franchi des étapes. Il était dans un bon club, la Real Sociedad, mais là il a des exigences plus relevées » . Sans être clair, le message sur un prétendu grossissement du melon du jeune attaquant a le mérite d’exister. Et de rappeler à Griezmann que Deschamps, s’il n’aime pas le changement, sait tout de même le faire lorsque les circonstances l’exigent.
Par Raphael Gaftarnik