Bleus : Slovènes de cocu

Ce matin, peu avant le tirage au sort des barrages, les quatre “têtes de série” se verraient bien tirer la Slovénie, a priori l’adversaire le moins costaud, histoire de commencer à réserver leur hôtel en Afrique du Sud. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la patrie de l’ancienne idole Zlatko Zahovic fait figure de petit poucet au milieu d’équipes comme la France ou le Portugal. C’est simple, elle compte autant d’habitants que ce que la Fédération Française de Football compte de licenciés, soit à peine plus de 2 millions. Mais sa présence à ce stade est déjà une belle performance pour le sélectionneur Matjaz Kek, en poste depuis 2007 et dont l’expérience se résumait jusque-là au NK Maribor et à l’équipe nationale des moins de seize ans.

Qu’est-ce qu’on sait du football slovène ? Pas grand-chose, à part qu’il faut s’en méfier. N’oublions pas qu’en août 1999, Lyon, malgré un statut d’archi favori, s’était fait sortir en tour préliminaire de la Ligue des Champions par la modeste équipe de Maribor Teatanic. Ok c’était il y a plus de dix ans. Mais pour en arriver là, la Slovénie s’est tout de même placée seconde d’un groupe plutôt homogène comprenant la République Tchèque, la Pologne et l’Irlande du Nord, à deux petits points de l’autre surprise du groupe, la Slovaquie. D’autant que la Slovénie n’est pas non plus pucelle en matière de rendez-vous internationaux, puisqu’elle a déjà participé à l’Euro 2000 et à la Coupe du Monde 2002, en venant à chaque coup à bout de son adversaire lors des barrages. Mais après le Mondial asiatique, la Slovénie avait connu un sacré creux. Le défenseur international Luka Elsner, qui a vécu dix-huit ans à Nice avant de s’exiler dans son pays d’origine pour percer, résume la situation sur Maxifoot.fr : « C’est vrai qu’après la Coupe du monde 2002, nous avons connu un changement de génération, et la relève a tardé à s’effectuer. Il y a également eu trop d’instabilité à la tête de la sélection, avec quelques nominations peu judicieuses. Ceci dit, ce type de creux est inévitable : le réservoir de talents ne peut se renouveler de façon aussi régulière que dans des pays comme l’Italie ou la France » .

Que dire des “vedettes” de la sélection ? Bah que déjà, c’est un bien grand mot. Ça finit en ic, et, pour les meilleurs d’entre eux, ça joue dans le ventre mou de Bundesliga. Le nom le plus familier à nos oreilles reste celui de l’ex-sochalien Valter Birsa, aujourd’hui à Auxerre. « A part Zlatko Zahovic, la Slovénie n’a jamais vraiment eu de star » , reconnaît Elsner. « Sa force a toujours été le collectif. Aujourd’hui encore, la sélection est composée pour partie de joueurs qui ne sont pas des titulaires réguliers dans leur club, et qui donnent donc tout lors des matches internationaux » . Pour réaliser leur rêve et sortir vivants des barrages, les Slovènes devront encore une fois tout donner et même un peu plus. Le Premier Ministre slovène, Borut Pahor, est déjà au taquet : « Si les joueurs se qualifient pour le Mondial, je laverai moi-même leurs chaussures » . Rien que pour ça, ça vaut le coup d’éviter la Slovénie.