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Bleus : pas de Paul Pogba, pas de chocolat
Le forfait de Paul Pogba pour les rencontres à venir face au Kazakhstan et à la Finlande ne devrait pas empêcher l'équipe de France d'obtenir son ticket pour la Coupe du monde 2022, mais il enlève encore un peu de saveur à ce dernier rassemblement de l'année 2021 déjà peu enthousiasmant.
C’est peu de dire que l’ultime rassemblement de l’équipe de France en 2021 ne devrait ni passionner les foules ni changer le cours de l’année à venir dans le monde des Bleus. Ce lundi, cette fenêtre internationale a pris une tournure un peu plus déprimante avec l’annonce du forfait de Paul Pogba, victime d’une lésion du quadriceps de la cuisse droite durant le premier entraînement organisé à Clairefontaine et probablement sur le flanc pour de nombreuses semaines. Une tuile comme une autre ? Sportivement, l’absence du milieu de terrain ne devrait pas empêcher les Bleus de valider leur ticket pour la Coupe du monde 2022 face au Kazakhstan samedi, ou en Finlande mardi prochain (deux points suffisent pour conforter la première place). C’est en revanche l’assurance de perdre l’un des joueurs les plus enthousiasmants sous la tunique bleue depuis le début de l’ère Deschamps.
Les Bleus comme oxygène
Paul Pogba n’est pas parfait, c’est vrai. Surtout en ce moment. Après un début de saison détonant avec sept passes décisives délivrées lors des quatre premières journées de Premier League, la Pioche connaît un énième passage à vide en club, à Manchester United. Ces dernières semaines, le milieu de 28 ans a sombré en même temps que l’équipe d’Ole Gunnar Solskjær, avec en point d’orgue cette expulsion quinze minutes après son entrée en jeu pendant la débâcle contre Liverpool, qui lui aura valu trois matchs de suspension et une vague de critiques outre-Manche. Une mauvaise passe, mais un rappel essentiel : la vie en sélection est parfois différente de la routine en club. « Tous les joueurs ne peuvent pas être performants pendant dix mois de l’année, assumait DD en conférence de presse la semaine dernière après une question sur la situation d’Antoine Griezmann. Parfois, l’équipe de France est une bouffée d’oxygène, car leur situation en club est compliquée. C’est un autre contexte, avec des joueurs différents… » Un autre environnement qui convient parfaitement à Pogba, dont la présence aurait été bénéfique à tout le monde : les Bleus, le joueur et le public en quête de quelques frissons.
Un grain de folie
Qu’on l’apprécie ou non, Pogba n’a plus besoin de prouver qu’il est indispensable à cette équipe de France. L’irrégularité chronique du Red Devil ne peut altérer un constat très simple : la Pioche n’est pas le même joueur dès qu’il enfile le maillot flanqué du coq. La preuve encore avec ses deux dernières sorties le mois dernier quand il a signé une deuxième période dantesque face à la Belgique ou livré une prestation très convaincante, dans un registre plus besogneux, contre l’Espagne. Quand l’équipe de France est trop prévisible, trop ennuyeuse, ou trop dépassée, Pogba est souvent le soldat capable d’allumer la lumière par ses ouvertures, son audace et sa capacité à surprendre son monde.
Un rôle sur le terrain, mais également une importance dans la vie quotidienne du groupe qu’il ne faut pas sous-estimer. « Il apporte son enthousiasme, son dynamisme. Il a toujours le sourire, une énergie positive, déroulait Raphaël Varane, lui aussi à l’infirmerie, en octobre. Comme moi, il est entre les anciens et les jeunes. Il fait le liant, avec son leadership. C’est un compétiteur, il a envie et il la transmet dans ce groupe. Le collectif avant tout, c’est une de ses forces. » Pour la première fois depuis septembre 2020 et sa contraction de la Covid-19, Pogba va manquer un rassemblement, et sa blessure met automatiquement fin à une série de vingt matchs d’affilée avec les Tricolores. Il restera toujours Karim Benzema, Kylian Mbappé ou Antoine Griezmann et quelques autres bonshommes talentueux pour trouver un peu de plaisir devant les rencontres à venir, mais il manquera les gestes, la gouaille et le grain de folie de Paul Pogba.
Par Clément Gavard