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Bleus : l’Islande pour ne pas lâcher le steak
Trois jours après leur victoire en Moldavie, les Bleus veulent confirmer contre l'Islande et ne pas lâcher le moindre bout de gras de confiance. Cela passera par le respect du devoir de performance.
En chasseur de primes averti, Didier Deschamps avait affiché vendredi soir, sur le bord d’un gazon de Chişinău, son bonheur de sortir de scène avec le froc propre. « On n’a rien laissé à l’adversaire » , se satisfaisait-il après le succès tranquille de ses Bleus en Moldavie (1-4) pour ouvrir une campagne de qualifications à l’Euro 2020 dont l’objectif est simple : finir premier, point barre. Deux jours plus tard, on a retrouvé le premier entraîneur de France avec la même dalle et le même morceau de steak entre les chicots : « Gagner en Moldavie, c’était sur notre carnet de route.(…)Maintenant, c’est l’Islande. Je n’avais pas de doute en octobre sur la qualité de cette équipe, je ne m’attends pas à moins demain. L’état d’esprit est dans son ADN, c’est une équipe qui ne donne rien et ne lâche rien. »
Devoir de performance
Alors, les Bleus vont devoir tirer un peu plus sur la corde, élever leur niveau et, surtout, ne pas commettre les erreurs de l’automne. Souvenez-vous : Guingamp, son Roudourou et ce nul (2-2) qualifié de « bizarre » par le sélectionneur islandais, Erik Hamrén, himself. Pourquoi ? Parce c’était un amical, d’abord, soit un match où le joueur de foot accepte involontairement de mettre un peu moins le pied et de jouer plus tranquille. Ce soir-là, la sanction avait été immédiate : l’équipe de France avait été sévèrement secouée, menée 0-2 jusqu’à la 86e minute et s’en était seulement sortie après l’entrée de Kylian Mbappé, venu égaliser sur penalty dans les arrêts de jeu. Deschamps avait espéré après coup « une simple chute de tension » et, cinq jours plus tard, ses gars avaient retourné l’Allemagne au stade de France (2-1).
Trop simple. La vraie sanction était arrivée un mois plus tard à Rotterdam, où les Bleus avaient pris l’eau en grand (2-0). C’est déjà du passé, la page a été tournée, une nouvelle aventure a commencé et, lundi soir, c’est de la compétition, donc Didier Deschamps tient à prévenir son monde : « On sait pourquoi on est là : pour pouvoir enchaîner et prendre trois points de plus. » Ce qu’Hugo Lloris a formulé à sa manière dimanche, en conférence de presse : « Tout dépend de nous. Si on les laisse espérer pendant le match, ça peut nous faire douter. Il faudra faire preuve d’application et de concentration. Si on joue à notre niveau, ce sera difficile pour eux. Nous avons un devoir de résultat et de performance. » Tiens, la performance, le jeu, la façon d’argumenter plutôt que la conclusion du débat : c’est l’intérêt premier de ce France-Islande, trois jours après un match en Moldavie dont il est difficile de sortir grand-chose.
Le refus de la prudence
Pour une raison simple : à Chişinău, les Bleus ont fait ce qu’ils avaient à faire, en respectant leur goûter du soir via un pressing plutôt bien organisé et en y mettant l’intensité nécessaire, histoire de s’éviter un faux départ qui aurait alimenté les débats du week-end. Cette fois, l’équipe de France va affronter un onze islandais, vainqueur pour la première fois depuis un an et demi en Andorre (0-2) vendredi, qui va lui répondre dans le combat et dans la vitesse de transmission. Pour l’exhibition, on repassera et c’est tant mieux, parce qu’il y a encore des choses à confirmer. Au Stade de France, l’Islande risque principalement de chercher à bien défendre, à fermer les espaces et à mordre dans la moindre brèche. En face, Deschamps, qui aime se concentrer d’abord sur ce que l’adversaire lui donne, va devoir bien aborder l’affaire et cela devrait se faire avec les vainqueurs de la Moldavie. Parce que les Bleus auront le ballon, qu’ils vont devoir le faire vivre, que Kylian Mbappé veut gommer ses défauts moldaves, et que le collectif doit réussir à maintenir sous pression l’adversaire pendant la totalité de la rencontre. C’est un match plein sur tous les plans qui est attendu : c’est une question de statut, de refus de la prudence et de ventres à remplir. Allez, à table.
Par Maxime Brigand