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Bleus : le Sens de la fête
De retour au stade de France pour la première fois depuis leur sacre de Moscou, les Bleus défient les Pays-Bas dimanche soir avec l'idée de valider le bon nul ramené d'Allemagne, mais de surtout fêter, enfin, leur titre mondial avec leur public.
Fermeture d’une boucle, ouverture d’une autre : en débarquant face à la presse samedi, au Stade de France, Antoine Griezmann a soufflé un bon coup. Didier Deschamps a eu beau insister quelques minutes après le départ de l’attaquant de l’Atlético de Madrid à l’entraînement, si ses joueurs ont la banane ce week-end, c’est pour elle : la fête, la vraie, la populaire, celle que l’on organise avec les gens plus que celle que l’on vit enfermés à double tour dans une garden-party. On y est. Dimanche soir, à Saint-Denis, lors de la réception des Pays-Bas, les Bleus vont enfin étirer le souvenir de Moscou devant leur public et corriger une anomalie : cette fois, ils auront le temps de capturer les images, de se poser, de recouvrir la trace laissée durant l’été par une cérémonie macronienne sans goût. Les champions du monde attendent ça depuis toujours, en réalité.
« C’est dommage ce qu’il s’est passé sur les Champs-Élysées, le lendemain de la finale, glissait déjà Griezmann il y a quelques jours dans les colonnes de L’Équipe. Quand c’était fini, on avait juste envie d’y retourner. On pensait qu’il y aurait une petite scène pour faire une présentation. Mais c’est passé trop vite. Les joueurs étaient tous énervés… » Ce à quoi il a remis une couche samedi, devant les médias : « On voulait revivre ça à notre manière, avec les Français… Plusieurs joueurs ont donc été toquer à la porte du président de la Fédération. » Résultat : tour d’honneur, présentation des hommes – les joueurs, le staff, le sélectionneur –, balade du trophée, voilà le programme de ce dimanche soir international qui permettra de définitivement passer à la suite des affaires tricolores.
« Sans penser collectivement, tu n’auras rien individuellement »
Et l’essentiel, dans tout ça ? Le foot, la Ligue des nations, ce match contre les Pays-Bas ? Si la semaine écoulée aura eu l’allure d’une cérémonie du souvenir, malgré tout marquée par le nul ramené par l’équipe de France de Munich (0-0), il ne faut pas s’inquiéter : la bande s’est déjà reconnectée. Une preuve ? Antoine Griezmann (Soulier d’Argent et Ballon de Bronze) et Kylian Mbappé (meilleur jeune du dernier Mondial) ont préféré recevoir leurs récompenses individuelles vendredi, au milieu d’une séance d’entraînement à huis clos organisée au stade de France, pour ne pas boucher le cadre dimanche soir.
En conférence de presse d’avant-match, c’est pourtant cette histoire qui s’est une nouvelle fois invitée via le Ballon d’or ou le trophée The Best, filé par la FIFA : ce sujet ne devrait pas diviser les individus et le fait qu’aucun Français ne soit présent dans le trio choisi par la FIFA (Salah, Cristiano Ronaldo, Modrić) confirme la victoire d’un collectif, point. Griezmann l’a dit entre les lignes samedi – « Sans penser collectivement, tu n’auras rien individuellement. » –, mais n’a aussi pu s’empêcher de qualifier ces absences de « bizarre et dommage » . Il faut comprendre ces mecs-là, mais aussi retenir une chose : une fois encore, la France n’a pas choisi (entre Varane, Mbappé, Griezmann ou un autre), ses internationaux se tirent dans les pattes sur le sujet et sans favori désigné, la bataille est perdue. C’est une vieille histoire.
Vidéos et déclic
Du reste, l’équipe de France a un match à jouer face aux Pays-Bas, absents des deux dernières compétitions internationales (Euro 2016, Coupe du monde 2018) et dézingués lors de leur dernier passage dans le coin, à la fin du mois d’août 2017 (4-0). Depuis, les choses ont changé : Dick Advocaat a été remplacé par Ronald Koeman, les Néerlandais n’ont plus perdu depuis quatre matchs (dont une victoire 3-0 au Portugal en mars et une autre, 2-1, contre le Pérou jeudi) et Memphis Depay s’est imposé comme le porte-drapeau du chantier. « Je ne pense pas qu’il est possible à 100% d’occulter ce qu’il se passera après la rencontre, a expliqué Didier Deschamps, samedi. Mais pour que la fête soit belle, l’idéal, c’est d’obtenir ce que l’on veut : gagner. »
Comment ? C’est aussi la question des prochaines semaines, des prochains mois, mais pas aujourd’hui, pas maintenant : tout ça est unique, différent, alors Deschamps alignera une équipe pour finir sa parenthèse, se dit que ça ferait « quand même du bien » à Olivier Giroud de marquer pour la première fois depuis mai dernier (lors de la victoire contre l’Irlande, 2-0) et cherchera à ne pas mettre physiquement dans le rouge ses ouailles. Griezmann, lui, reprend déjà de la hauteur : « Ma relation avec Kylian ? C’est à moi de travailler sur ses appels, sur ce qu’il aime… C’est aussi en regardant des vidéos de son jeu pour mieux analyser ses déplacements que je pourrai mieux le servir. » Là aussi, les cartes ont changé de main, mais on se dit qu’une fois que cette liaison sera réglée, la fête pourrait être encore plus belle.
Par Maxime Brigand