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Bleus : La ville dort encore
J-1 avant France-Angleterre, mais Donetsk ne ressemble toujours pas à une ville hôte d’un Euro. Avec seulement quelques centaines de supporters attendus pour le match, les Bleus, venus reconnaître la Donbass Arena ce dimanche, risquent de manquer de soutien.
Un vrai dimanche d’été, lourd et moite comme on les aime. La statue d’Artem, le fils adoptif de Staline, surveille la rue principale de Donetsk sous un soleil de plomb. Étrangement, les terrasses ombragées ne sont pourtant que peu fréquentées et seul le grand parc entourant la Donbass Arena accueille quelques supporters à la recherche d’un coin de pelouse pour siroter une bière, marcher pieds nus et se prendre en photo devant l’enceinte qui, dans 24 heures, accueillera son premier match de l’Euro 2012 : France-Angleterre. Clément d’Antibes, sans son coq, mais avec sa femme, son fils et un pote de son fils, est de ceux-là.
« On est arrivé ce matin après 11 heures de car depuis Kiev, baille le fiston. Pour l’instant il n’y a pas grand monde, c’est clair, mais on verra demain. » À en croire son globe-trotter de père, qui serre la paluche d’un photographe, ça risque de ne pas être beaucoup mieux : « Dans le groupe des supporters de l’équipe de France, on est 80 à avoir pris des places, et il y en a une dizaine qui on préféré perdre le prix du ticket et ne pas venir quand ils ont vu combien ça allait leur coûter en avion et en hôtel. En plus de ça, il y en a 50 ou 60 qui ont pris leur place par la fédération et 400 à 500 qui sont des autochtones, des gens qui travaillent sur place. » Pas bien lourd, face aux 3000 à 4000 Anglais attendus.
Lloris : « Une ville calme »
Laurent Blanc, venu tâter la pelouse du stade avec son équipe pour l’entraînement du jour, ne répond pas autre chose à ce journaliste anglais qui lui suggère que les Bleus seront avantagés, puisqu’ils ont déjà visité l’endroit, il y a un an, pour un match amical et ont élu domicile dans les environs de Donetsk, alors que l’Angleterre crèche à Cracovie : « Je ne pense pas que l’on va jouer à domicile. A priori, on annonce davantage de supporters anglais. Si le stade est blanc, c’est eux qui se sentiront à domicile et c’est eux qui seront avantagés. »
Se faisant tout petit dans le grand auditorium orange et noir du Chakhtar, le capitaine Hugo Lloris semble n’accorder que peu d’importance à la question. « Cela n’aura aucune influence sur notre match, chuchote-t-il.Nous l’avons constaté hier pendant notre sortie, c’est une ville calme, mais ça nous a permis de passer un petit moment tranquille entre nous et de mieux nous concentrer. » L’UEFA, de son côté, tente de dédramatiser en clamant haut et fort que sur les 49 200 places de la Donbass Arena, seules 724 n’ont pas encore trouvé preneurs. Sauf que le chiffre ne change pas grand-chose à l’ambiance générale dans les rues. Les plus emmerdés étant peut-être les hooligans locaux, qui squattent la salle de muscu et s’entraînent en accumulant les fights depuis quelques mois. Sans adversaire à dézinguer, les pauvres risquent de s’ennuyer.
Thomas Pitrel, à Donetsk