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Bleus :
Après une rentrée réussie en septembre, les Bleus se préparent à jouer deux matchs décisifs pour la qualification à l'Euro 2020. Premier rendez-vous en Islande, vendredi soir, pour confirmer les bonnes impressions du mois dernier et gagner en confiance avant la revanche contre la Turquie.
À chaque trêve internationale, c’est la même chanson. Les Bleus passent la traditionnelle séance photo à la montée des marches de Clairefontaine, Didier Deschamps balance ses habituels poncifs en conférence de presse et les médias font monter la pression avant deux rencontres plus ou moins importantes. Cette fois, le premier diptyque de l’automne se présente comme un tournant pour l’équipe de France dans sa campagne de qualification à l’Euro 2020. Pour bien négocier le premier virage, les champions du monde n’ont pas le droit de se manquer en Islande, à Reykjavik – une première là-bas depuis septembre 1998, quand les Bleus avaient été accrochés (1-1) -, dans un match qui s’annonce « compliqué » , dixit Benjamin Pavard. L’enjeu est clair : un succès et la France laisserait les Islandais à six longueurs. « On va préparer ce premier rendez-vous qui n’est pas décisif, mais il pourrait rendre le deuxième contre la Turquie décisif, a baragouiné Deschamps en début de semaine. Il ne reste plus que quatre matchs de qualification, on se rapproche de la ligne d’arrivée. » Une manière de faire comprendre qu’un nouveau faux pas est interdit, surtout avant l’heure de la revanche contre la Turquie.
Terrain miné
Au bon souvenir du match aller en mars dernier, les Bleus pourraient se présenter la fleur au fil, sans trop s’inquiéter. Au stade de France, la bande à Deschamps avait englouti les Strákarnir okkar (4-0) en se facilitant la vie grâce à l’ouverture du score rapide de Samuel Umtiti. « Les Français avaient été bons, je respecte cela, mais on n’avait pas du tout fait ce qu’on voulait faire, a prévenu le sélectionneur Erik Hamrén à la veille des retrouvailles. Alors, la plus grande chose à changer est de croire vraiment en nous. C’est un match où nous n’avons rien à perdre. Tout le monde s’attend à ce que la France gagne. Mais des choses inattendues arrivent dans le foot. » Plein de bonnes ondes partagées par Gylfi Sigurðsson, qui devrait enfiler le brassard de capitaine en l’absence d’Aron Gunnarsson : « Il faudra défendre mieux et mettre plus d’intensité. Notre match avait été pauvre là-bas, mais je suis sûr que cela ne se passera pas comme ça demain. »
Un élan de confiance qui peut s’expliquer par le sans-faute des Islandais à la maison depuis le début de la campagne : une victoire de prestige face à la Turquie (2-1), entre deux succès attendus contre l’Albanie (1-0) et la Moldavie (3-0). « Depuis cinq ou six ans, on est difficile à battre ici, surtout en qualification, a insisté le milieu d’Everton. D’ailleurs, je n’arrive pas à me souvenir de notre dernière défaite. Alors, j’espère que ça va durer. » Pour lui rafraîchir la mémoire, l’invincibilité en qualification dure depuis le 7 juin 2013 et une défaite contre la Slovénie (2-4). Sauf que les Bleus peuvent remonter à l’année dernière pour se rassurer : en Ligue des nations, la Belgique (3-0) et la Suisse (2-1) s’étaient tranquillement imposées au Laugardalsvöllur Stadium. Pas un si gros traquenard, donc.
Bloc bas, zéro tracas ?
Avant de s’intéresser à l’adversaire, les Bleus peuvent surtout regarder leur nombril. Comme en septembre, la Desch’ doit composer avec des absents et plusieurs incertitudes. Pour la troisième fois depuis qu’il est titulaire indiscutable dans les bois, Hugo Lloris va manquer un match de qualification à une compétition internationale. Sa dernière absence remontait à septembre 2016 pour un triste match nul en Biélorussie (0-0). Des Bleus sans capitaine et toujours sans Kylian Mbappé et Paul Pogba, déjà forfaits lors du dernier rassemblement, sans compter la blessure de Léo Dubois (remplacé par Sidibé) et les pépins de Lucas Hernandez. Une nouvelle chance pour les seconds couteaux (Mandanda, Tolisso, Coman, Ikoné, Ben Yedder) de s’imposer comme des évidences dans l’esprit du sélectionneur.
Peu importe les hommes, le 4-2-3-1 installé depuis la Coupe du monde tourne bien. Et petite nouveauté, les Bleus déçoivent de moins en moins contre les équipes regroupées. « On a trouvé une maîtrise qu’on n’avait pas forcément lors des matchs précédents » , s’était réjoui Deschamps après la sortie contre l’Albanie (4-1), qui n’avait sans doute pas oublié les rencontres accrochées contre le Luxembourg, la Bulgarie ou la Biélorussie en 2017. Dans ce contexte encourageant, le déplacement en Islande ressemble à un nouveau test pour la clique tricolore, surtout que Guy Stéphan, le bras droit de DD, a cerné l’adversaire : « On va retrouver beaucoup de densité athlétique. Cette équipe aime le duel, le rapport de force et prône un jeu assez direct. De manière générale, elle se présente avec un bloc bas, voire médian. » À une époque pas si lointaine, un tel tableau annonçait une partie verrouillée. Mais en Islande, les Bleus ont l’occasion de montrer qu’ils ont trouvé la mélodie pour composer une belle chanson.
Par Clément Gavard