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Bleues : l’heure de vérité

Par Julien Duez
5 minutes
Bleues : l’heure de vérité

Avec cinq victoires chacune en autant de rencontres disputées, Françaises et Autrichiennes ne laissent déjà guère de place au doute quant à l’identité des futures qualifiées du groupe G à l’Euro 2022. Mais entre absentes de marque et tensions internes, les Bleues s’apprêtent à jouer leur match le plus relevé depuis le Mondial 2019, ce mardi soir à 21h. Et sur la pelouse de Wiener Neustadt, elles n’auront clairement pas droit à l’erreur.

Nous sommes le 22 juillet 2017. La France et l’Autriche ferraillent sur la pelouse du Stadion Galgenwaard d’Utrecht dans le cadre de la deuxième journée des poules de l’Euro 2017. Après avoir péniblement battu l’Islande pour leur première sortie (1-0), les joueuses d’Olivier Echouafni se font prendre par surprise par un but de Lisa Makas en première période. Fort heureusement, Amandine Henry se charge d’égaliser au retour des vestiaires et offre aux Bleues un point bienvenu qui leur permettra de terminer deuxièmes de leur groupe derrière… l’Autriche. La suite, on la connaît : les Françaises se font piteusement sortir en quarts par l’Angleterre (1-0), tandis que les Rouge et Blanc tombent les armes à la main à la suite d’une séance de tirs au but remportée par le Danemark en demi-finales. Malgré leur non-qualification pour le Mondial 2019, Sarah Zadrazil (Bayern), Manuela Zinsberger (Arsenal), Viktoria Schnaderbeck (idem) et Sarah Puntigam (Montpellier) se sont entre-temps imposées comme des valeurs sûres à l’échelle européenne et pointent aujourd’hui à la 22e place du classement mondial. Leurs retrouvailles face à la France, troisième du même ranking, s’apparentent déjà à la première des deux finales qui détermineront la première place de ce groupe G.

Duel au sommet

Trois ans plus tard, ni Makas, en phase de réathlétisation à la suite de nombreuses blessures, ni Amandine Henry, non retenue dans le groupe des 23 par Corinne Diacre, ne seront là. Ce qui n’empêche pas les deux nations de se regarder avec crainte. Côté autrichien, la sélectionneuse Irene Fuhrmann s’attend d’ores et déjà à une partie très compliquée : « Les Françaises sont numéro 3 mondiales et possèdent les meilleures qualités individuelles. Elles auront le rôle de favorites et donc la pression de gagner », résumait-elle en conférence de presse. « Il faudra s’attendre à ce que nous courions beaucoup derrière la balle. Mais nous avons développé des stratégies pour leur poser des problèmes lorsqu’elles seront en phase de possession. Ce qui est sûr, c’est que si nous voulons ramener quelque chose, il faudra donner 90 minutes à plein régime. »

Faussement modeste, Fuhrmann ? Après cinq journées de qualification, son Autriche fait jeu égal avec la France, et seule la différence de buts (confortée par les dix-huit caramels infligés par les Bleues à la Macédoine du Nord en deux rencontres) permet à cette dernière d’être provisoirement en tête du groupe avant ce qui s’apparente à une finale avant l’heure. Ou plutôt, pour reprendre les termes de Corinne Diacre en conférence d’avant-match, à « une demi-finale, puisque c’est une double confrontation. Je pense que c’est plus simple de démarrer à l’extérieur et de finir à la maison, notamment sur l’importance du but marqué à l’extérieur. » L’objectif reste le même : terminer en tête du groupe et éviter le stress du classement des meilleures deuxièmes. Eugénie Le Sommer garde le souvenir « d’une équipe qui n’avait rien lâché, avec beaucoup d’agressivité et beaucoup de duels », allant même jusqu’à parler « d’exploit » pour résumer le match de 2017.

Ne pas faire l’autruche en Autriche

Depuis, le Mondial à la maison est passé par là, mais depuis l’élimination en quarts (décidément) face aux États-Unis, la France n’a jamais eu l’opportunité de se frotter à un adversaire digne de ce nom. Car avec tout le respect dû à la Serbie, au Kazakhstan et à la Macédoine du Nord, la différence de niveau est bien trop importante pour se faire une idée du véritable niveau actuel des Bleues. « Est-ce que ce sera le match le plus important depuis la Coupe du monde ? Je ne sais pas, tempère Corinne Diacre. On a quand même joué le tournoi de France avec des équipes bien classées. Maintenant, c’est sûr que ce match-là sera officiel. Il y aura de l’enjeu et la pression du résultat. » Revenue au sein de son groupe après avoir été testée positive à la Covid-19, celle qui a dû regarder le carton de ses joueuses (11-0) depuis son canapé ne débarque pas dans les meilleures conditions. Sa décision de ne pas sélectionner Amandine Henry – officiellement pour lui laisser le temps de revenir à son meilleur niveau après une blessure – suscite toujours autant l’incompréhension. Notamment de la part de cadres comme Wendie Renard ou Amel Majri qui ont pour point commun, en plus d’évoluer à l’Olympique lyonnais, d’avoir passé sur le banc la dernière rencontre, dirigée par l’adjoint de Diacre, Eric Blahic.

Une stratégie pour les avoir en pleine forme avant ce match décisif ? Interrogée à ce sujet, la sélectionneuse a martelé, en faisant allusion à Renard, que « la priorité c’est le terrain. Tout ce qui n’est pas lié au terrain n’a pas lieu d’être », tout en rappelant que sa mission est justement « de sélectionner » . « La démarche est différente de celle d’un club. L’idée est de sélectionner les meilleures joueuses du moment. La sélection d’un jour n’est pas nécessairement celle du lendemain, de novembre ou de l’Euro. On a des jeunes U20 qui arrivent à maturité, elles ont du temps de jeu en première division. C’est bien qu’elles puissent mettre cette expérience-là au service de l’équipe de France. » Faut-il y voir une volonté de se défaire de la toute-puissante OL-dépendance en donnant progressivement les clés du camion aux rookies du Mondial 2019 ? L’exemple de la Macédoine du Nord semble aller dans ce sens. Élément de réponse en conditions réelles ce mardi soir, à Wiener Neustadt.

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