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Blatter : les vraies raisons de la démission
La nouvelle est tombée et a surpris tout le monde. Sepp Blatter démissionne de son poste de président de la FIFA. Mais quelles raisons ont bien pu le pousser à faire ce choix ? Début de réponse, ici.
La fuite des affaires
C’est fait, Sepp Blatter a démissionné. Une décision surprenante quelques jours après sa réélection, mais qui ne doit rien au hasard. Déjà secoué par les arrestations de la semaine passée, le Suisse avait tenu bon pour aller chercher un cinquième mandat. Mais les affaires qui se succèdent, avec les menaces qui pèsent désormais sur les officiels boliviens et Jérôme Valcke, ont sans doute poussé le vieux Sepp à reconsidérer les choses. Car rester président de la FIFA, c’était s’exposer, encore et encore, aux tumultes provoqués par les enquêtes du FBI et des autorités suisses. Pas encore cité par les enquêtes, mais grandement inquiété, Sepp Blatter a donc fait le choix de la fuite avant d’être probablement enseveli sous un amas de déjections. En partant, Blatter s’expose au plus à quelques éclaboussures. Pas forcément plus agréable, mais plus aisé à nettoyer.
L’apparition divine
Ravi après sa réélection, Sepp traîne dès le lendemain un spleen inexplicable au premier abord. Pire, lundi soir, après avoir englouti un copieux dîner, le natif de Viège est pris de vertiges, et décide d’aller se coucher tôt. Après avoir feuilleté quelques dizaines de pages des Souffrances du jeune Werther, puis de Martine à la plage, Sepp s’endort paisiblement. Seulement, quelques heures plus tard, Sepp s’agite dans son sommeil, transpire, pris d’une violente montée de fièvre. Là, après avoir tour à tour aperçu Michel Platini, Luís Figo et un millier d’ouvriers népalais dans ses cauchemars, Blatter voit une lumière blanche. Croyant à la venue de la Faucheuse, il récite ses prières avant de voir Malcolm X, non, Lilian Thuram coiffé d’un chapeau lui asséner ses quelques puissantes injonctions : « La mascarade a assez duré, Sepp. Pour une fois, fais gagner le football. » Après un réveil en sursaut, sa décision est prise : il doit quitter la FIFA. Une bonne fois pour toutes.
Une vie plus douce
Accusations, pressions internationales, menaces du FBI : Sepp Blatter est un homme acculé. Et si d’habitude, le Suisse n’avait que faire des tempêtes, ses 79 ans semblent avoir eu raison de son combat permanent. Pire, certains éléments sont venus lui rappeler que la vie était faite d’autres plaisirs. Karim Benzema qui sort d’un resto cubain à 6 du mat’ avec Rihanna, trois joueurs de Leicester auteurs d’une sex-tape avec une prostituée : et pourquoi pas Sepp ? Infusé à l’idée que son quotidien pourrait être fait de cela, le Suisse est en outre un grand fan des Marseillais en Thaïlande. Face aux corps huilés et plages de sable fin, la décision est prise : le Suisse quitte tout ce soir pour s’installer à Pattaya et remonter là-bas une petite association qui lui tient à cœur, celle pour la défense des porte-jarretelles. Pour cela, ne reste qu’à démissionner. Face à la tribune qui attend ses explications, le Suisse a déjà lâché la cravate et se présente en short à fleurs et tongs Havaianas. Et livre une seule phrase en guise d’adieu : « Y en a assez fratés. » Oui, ça va trop vite.
La défaite de Federer
Alors qu’il sirote une coupe de champagne à son bureau, Blatter reçoit une notification sur son téléphone portable : « Federer est éliminé dès les quarts de finale de Roland Garros, battu par Wawrinka en trois sets. » Un vrai coup de massue. Persuadé que Stanislas n’est qu’un obscur challenger polonais, Sepp s’effondre. Roger, ce monument, cet ardent défenseur de la grandeur helvétique, est tombé. Abattu, Sepp décide que cette journée du 2 juin est à marquer d’une pierre noire pour la Suisse. Drapeau de la FIFA en berne, Sepp annonce dans la foulée sa démission immédiate. Vexé, Stanislas décide de demander sa naturalisation immédiate. Repoussés par ses tenues sur le court, les 197 membres de l’ONU refusent immédiatement. Triste.
Blatter nouvelle génération
Qui a dit que Sepp Blatter était un vieux monsieur déconnecté des internets et des concepts qui y sont liés ? Le Suisse n’est pas homme à avoir des coups de retard. Au fait des menaces qui entourent désormais son personnage, l’omnipotent dirigeant du football mondial ne pouvait esquiver les balles à l’aide d’une simple réélection. Oui, Blatter savait que sa place ne pouvait tenir. Et mercredi dernier, après avoir regardé les vidéos liées à la crise au sein de son institution, Sepp s’est perdu. Puis il a cliqué sur un lien Youtube : « FIFA : Comment faire rager un mec » . Déstabilisé de prime abord, Blatter intègre rapidement le concept et décide de l’appliquer à grande échelle : « Les élections sont maintenues, ma candidature aussi. » Et dans l’intimité, les explications sont plus simples : « Vous avez vu tous ces bolosses qui me demandent de démissionner ? Attendez de voir. » Résultat, Blatter est réélu, fait rager le prince Ali qui ne participe même pas au second tour, et retrouve son siège. Le temps de quelques jours, avant de mettre fin à l’opération en démissionnant, puis en postant un selfie du fond de son bureau : « Troll ultime ! »
Redevenir chanteur de mariage
Des yeux et des oreilles partout. Voilà comment définir Sepp Blatter. C’est donc sans surprise que le président de la FIFA apprend, en feuilletant un vieil exemplaire des Échos du Touquet que Raphaël Varane et sa compagne convoleront en noces le 20 juin prochain dans la station balnéaire du Nord-Pas de Calais. Pris d’un instant de nostalgie incroyable, Sepp se remémore ses jeunes années et prend sa décision. Finis les congrès interminables et les luttes de pouvoir intestines, il retournera à son premier frisson, et métier par la même occasion : chanteur de mariage. Grimé en Eddie Constantine, son idole, Sepp débarquera donc à la cérémonie prévue d’ici trois semaines. Et se fera refouler à l’entrée d’un : « Vieux Suisse gardez la pêche, vous n’êtes pas sur la liste. » Pas grave, Sepp sera la nouvelle égérie de la publicité Adidas, avec, comme slogan : « Frais comme Ilie Nastase. » Un homme qui sait retomber sur ses pattes.
Par Paul Piquard et Raphael Gaftarnik