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Blas, l'éclair jaune
Oui, le FC Nantes va disputer sa deuxième finale de Coupe de France consécutive. Et oui, il le doit notamment à Ludovic Blas.
Soudain, le temps s’est arrêté d’avancer. Un contrôle de la poitrine pour garder le ballon, un deuxième pour le placer où il le souhaite, puis une volée pure et sèche du pied gauche qui scotche Anthony Lopes, abasourdi. Les filets jaunes tremblent, la Beaujoire aussi. Nous sommes à l’heure de jeu, dans cette demi-finale de Coupe de France opposant le FC Nantes à l’Olympique lyonnais, et Ludovic Blas vient d’inscrire un but hors du temps. De ceux qui marqueront certainement une génération de supporters canaris et que Waldemar Kita, le président du FCN, comparera même après la rencontre à celui de José Touré, en finale de la Coupe de France contre le PSG, il y a quarante ans. Monumental.
The Artist
Au-delà de cette action lumineuse à consommer sans modération, Ludovic Blas a de nouveau joué le rôle de chef d’orchestre pour son équipe et sorti le grand jeu dans un match crucial. Il n’a d’ailleurs laissé aucune lumière à Rayan Cherki dans le duel d’esthète qui les opposait à distance ce soir. Pire, au fur et à mesure que la pépite lyonnaise s’embourbait dans des gestes ratés et des mauvais choix, Blas semblait prendre de plus en plus l’ascendant sur la défense adverse et plus particulièrement Nicolás Tagliafico, son adversaire direct du soir. Une première frappe pour chauffer les gants d’Anthony Lopes, un dribble somptueux le long de la ligne de touche, face à Castello Lukeba pour enflammer la Beaujoire, puis deux nettes occasions annihilées de justesse par Corentin Tolisso et Anthony Lopes avant de hausser le ton en seconde période.
La prestation globale est finalement représentative du bonhomme : toujours présent dans les grands rendez-vous, qu’importe si sa saison aurait mérité plus de régularité (six buts et cinq passes décisives). Ludovic Blas appartient à la caste des surdoués balle au pied, ceux qui font lever un stade et débloquent des situations d’un claquement de doigts. Les Canaris en ont eu une nouvelle preuve ce mercredi soir. « Depuis que je suis à Nantes, je vis des émotions incroyables, des moments inattendus. C’est beau. On l’a fait et je suis fier de l’équipe parce que c’est un boulot collectif. C’est compliqué en championnat, mais on n’a pas lâché pour bien entamer ce match », se félicitait d’ailleurs l’intéressé après la rencontre. L’histoire nous dira si cela suffira à accompagner, un jour peut-être, son coéquipier Alban Lafont en équipe de France, mais Blas, 25 ans, a son destin en main pour aller plus haut. Quant aux Jaunes, ils peuvent désormais croire au back-to-back en Coupe de France, vingt-trois ans après les cuvées 1999-2000. Un doux rêve pour Kita, qui n’aura pas besoin de pénoplastie pour se coucher heureux ce soir.
Par Fabien Gelinat
Propos de Ludovic Blas recueillis par JB en zone mixte, à La Beaujoire.