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Blanco, le dernier empereur aztèque

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Blanco, le dernier empereur aztèque

Ce soir, Cuauhtémoc Blanco est de retour à l'Estadio Azteca de Mexico. A 36 ans, la brute du football mexicain revient dans son stade fétiche pour y affronter les États-Unis (qualifs Mondial 2010), un an après avoir annoncé sa retraite internationale. A mi-chemin entre Hristo Stoichkov, pour la roublardise, et Bobo Vieri, pour l'amour des veline : présentation du plus grand joueur du Mexique de ces quinze dernières années.

Il est 21h26 à San Salvador. Luis Garcia, commentateur de TV Azteca, éructe : « Goooooooooooool » . Le journaliste-mariachi vocalise pendant une minute. Sur l’écran, un petit gros à moitié chauve se met à genoux sur la pelouse. Il lève ses deux bras vers la tribune et mime un guerrier aztèque tirant à l’arc. La pose que tout le Mexique rêvait de revoir. Temo is back. Et marque pour son premier match avec El Tri, ce 7 juin contre le Salvador, huit mois après avoir claqué la porte de la sélection. Le Mexique trouve quand même le moyen de perdre cette partie 2 buts à 1, aidé par un mauvais arbitrage. Après le match, Cuauhtémoc s’exprime : « L’arbitre a dit que nous étions des pédales et que c’est pour ça que nous allions rater la coupe du monde. Qu’il ait les couilles de me répéter ça … » . Deux heures à peine en sélection et déjà des embrouilles avec l’homme en noir. Cuauhtémoc Blanco est bel et bien de retour.

Cette célébration, c’est sa signature. Les hinchas de Club America, plus grand club de Mexico, l’ont vu tirer à l’arc 125 fois en 336 parties. Aux alentours de l’Estadio Azteca, le silhouette de Temo jouant à la guéguerre est partout. Peinte sur les murs, dessinée sur les T-shirts, tatouée sur les biceps. A l’instar de Palermo à Boca, Cuauhtémoc, c’est le Dieu local. Ou plutôt l’Empereur. Comme Cuauhtémoc, le dernier Empereur aztèque à avoir régné sur Mexico-Tenochtitlan avant l’arrivée de Cortès et qui a refusé de collaborer avec les Espagnols. 400 ans plus tard, Cuauhtemoc (le joueur) n’aime pas la Liga. Deux saisons à Valladolid entre 2000 et 2002 pour 23 matchs et 3 buts. Un peu faiblard pour un attaquant. Il marque quand même un des coup-francs de la saison qui offre le match nul 2-2 contre le Real. Pas de bol pour Temo, il fait aussi perdre 4 millions de pesetas à ses coéquipiers. Tous leurs résultats de la grille du Loto Foot local sont bons, sauf Madrid – Valladolid, qui devait s’achever sur une victoire de la Maison Blanche…

« Heroe del barrio »

Sa vraie carrière est à Club America. Il y passe 17 saisons depuis ses 13 ans. C’était écrit. Le gosse est né à Tepito, quartier malfamé du centre historique de Mexico. C’est le réservoir à boxeurs, putes et mariachis du District Fédéral. Temo, caricature du tepiteno (habitant du quartier Tepito), ne peut vraisemblablement jouer que pour l’un des deux clubs de la capitale : UNAM Pumas (l’équipe des universitaires) ou Club America. Et Temo n‘est pas allé à l‘école. L’America devient son club de toujours. Il y gagne le surnom de “Heroe del barrio”. On l’appelle aussi « Le Bossu » ou « Le Crabe ». A cause de sa démarche et de son physique de vendeur de tortillas.

Sur le terrain, sa technique superlative enchante la plèbe. Zéro accélération, mais des dribbles dantesques, des frappes chirurgicales et une vista riquelmesque. Ses spéciales : la déviation en talonnade, l’amorti des fesses et la cuahteminha, que le monde découvre au Mondial 98. Un bossu qui imite la grenouille… le football est un sport magnifique. Spéciale toujours, l’embrouille avec le coach et les petits coups de poing vicieux dans le bide de l’adversaire quand il s’y attend le moins.

Car l’homme est chambreur, voire méchant. Lors d’un affrontement America – Celaya, le 17 mai 99, il célèbre l’un de ses buts en en imitant un chien pissant dans les cages de l’adversaire. L’affaire fait scandale. En 96 déjà, il est éjecté de Club America par le nouveau coach Ricardo La Volpe, pour népotisme dans le vestiaire. La Volpe est à son tour viré en 98 et Blanco rappelé, donc. Les deux hommes se retrouvent lors d’un America-Atlas. Blanco score. Il célèbre son but en s’allongeant sur le flanc, relax, façon pacha et bombarde son ancien professeur d’insultes avant de lui montrer ses fesses. Malheureusement pour Temo, La Volpe succède à Aguirre à la tête de la sélection nationale après l’humiliation reçue face aux USA au mondial asiatique de 2002. Temo passera ainsi l’été 2006 à la maison, loin de l’Allemagne. Ses potes se feront sortir héroïquement en huitième contre l’Argentine.

Un tombeur

Aujourd’hui en MLS avec Chicago Fire, il collectionne les titres. Au-dessus du lot dans un championnat de pieds carrés, il est MVP de la dernière saison et touche le 2ème salaire de la ligue après Beckham. Il est aussi élu joueur le plus laid du championnat par un magazine de soccer. Temo(che) Blanco a pourtant du succès avec les femmes. Il enchaîne les présentatrices des télés locales. Sa vie sentimentale est la telenovela la plus suivie du Mexique. Sa mère est régulièrement interviewée par les tabloïds pour commenter ses conquêtes. Dernier rebondissement en date, Temo est chopé par des paparazzi en compagnie d’une chanteuse strip-teaseuse. Deux mois avant son mariage avec la veline Rossana Najera. Aux dernières nouvelles, celle-ci l’aurait plaqué en live dans un talk-show.

Mercredi, le joueur le plus con du Mexique, mais aussi le plus talentueux, relève un de ses derniers défis. Chouchou de Aguirre, qui l’a rappelé contrairement à Eriksson, il sera capitaine et meneur de jeu de la sélection pour le match le plus important de La Verde de ces trois dernières années. Si le Mexique perd face aux États-Unis à l’Azteca, la qualification directe sera presque impossible pour le Mondial zoulou. Lors de son dernier match avec El Tri, Blanco a époustouflé. Faisant montre d’une intelligence de jeu remarquable, il a été le grand bonhomme de la soirée. C’était face à Trinidad et Tobago, de Dwight Yorke et ses 40 ans… Les retrouvailles avec Landon Donovan s’annoncent un peu plus compliquées. Roi du trash talking, pendant un un match de MLS LA Galaxy – Chicago Fire, il houspille l’attaquant de Los Angeles : « J’ai baisé plus de meufs que toi, sale pédale d’homosexuel exclu de la société » . Un empereur, qu’on vous dit.

Le coup du chien :

Mexique – Salvador

Son fameux geste technique :

Florilège de ses coups de pute :

Walid Acherchour, dans la cour d’écran

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