- Coupe du monde 2014
- Insolite
Biriba, le chien miracle du Botafogo
Dans l'histoire du Botafogo, il y a bien sûr Garrincha, mais ce n'est pas la seule personnalité marquante du club carioca. Avant lui, la star c'était la mascotte, un chien appelé « Biriba ». À la fin des années 40, la bête a été la source du genre d'histoires qu'on adore : attentat, garde du corps et goûteur officiel, entres autres.
Il entrait avec les joueurs sur le terrain et perturbait l’adversaire en pleine rencontre : Biriba se décarcassait pour aider le Botafogo. À tel point que le président de l’époque de la Estrala Solitaria (Étoile solitaire en portugais, surnom du Botafogo) a fait de lui une pièce maîtresse du club. Nous sommes en 1948 et Macaé, défenseur du Botafogo, retrouve le club de Rio qu’il avait quitté pour Bahia. Aujourd’hui, c’est jour de match et le joueur non sélectionné se ramène au stade du Général-Severiano avec un clebs noir et blanc, Biriba. Le chien qui rôdait toujours autour de l’immeuble de Macaé, a fini par agacer les riverains, et alors que le propriétaire voulait s’en débarrasser, le joueur alvinegro a eu une idée : ramener le cabot au club, lui qui naturellement portait les couleurs du Botafogo, pour en devenir la mascotte. Inspiration de génie de ce joueur qui en aura très peu sur le terrain. Macaé débarque au stade. La rencontre entre le Botafogo et le Bonsucesso a déjà commencé et là, Biriba se précipite dans le camp adverse et alors que les choses sont mal parties pour les locaux, le chien pisse sur l’un des poteaux adverses. Quelques minutes plus tard, les coéquipiers de Macaé marquent et finissent par remporter le match.
Carlito Rocha, alors président de l’Estrela Solitaria, très superstitieux et un peu cinglé, voit en Biriba un talisman et tombe fou amoureux du toutou. Rocha le proclame mascotte officielle du club. Le clébard a droit à tous les honneurs : avec sa cape noire sur le dos, il est le premier à fouler la pelouse lors des matchs, entrant devant le capitaine alvinegro. Il a aussi ses tâches, comme d’entrer sur le terrain quand son équipe est dominée ou de pisser sur les adversaires. Lors de ce championnat carioca, le Botafogo ne va perdre aucun match et va soulever logiquement la Coupe après 13 ans de disette. Biriba entre définitivement dans l’histoire du club en étant désigné comme le principal artisan de cette victoire. Mais ce ne fut pas si facile, pendant la compétition, certains adversaires ont essayé de faire disparaître le porte-bonheur du président Rocha.
Attentat à la mascotte
Si Carlito Rocha est superstitieux, ce n’est pas le seul. En finale du championnat carioca de 48, les joueurs du Botafogo affrontent le Vasco da Gama. Un autre cinglé, cette fois du côté du Vasco, un supporter des Cruzmaltinos, tente d’abattre le chien avec son fusil au centre d’entraînement du Fogão. Il n’y parvient pas, mais le président Rocha prit alors des mesures drastiques pour protéger la bête miracle. Pour éviter les tentatives d’empoisonnement, Macaé, devenu maître de Biriba, est nommé goûteur officiel de toute la nourriture et de l’eau du clébard… Avant la finale, la direction du Vasco, qui ne voit pas d’un bon œil la présence du meilleur ami des Alvinegros, tente d’interdire son accès au terrain. Carlito Rocha prend alors le chien dans ses bras et lance cette phrase devenue mythique : « Personne n’empêche le président du Botafogo d’entrer où que ce soit et avec qui que ce soit ! » Avec le clebs au bord du terrain, le Vasco s’est incliné 3-1 et Biriba entre dans la légende.
L’éternel Biriba
Biriba, mort à 12 ans en 58, et son maître sont entrés dans le Hall of Fame du Botafogo. On retient surtout que sans le clebs, le défenseur n’aurait jamais marqué le Glorioso. L’histoire de Biriba continue à travers les temps. Certain croit même en la réincarnation. En 2008, à Rio, un supporter botafoguense envoie au club une photo de son chiot avec une tâche en forme d’étoile sur le dos. Ni une ni deux, le club prend la bête d’à peine un an, Perivaldo, comme mascotte du club et la fait entrer sur le terrain avec les joueurs. Quatre fois, trois victoires et une défaite. Quelques années plus tard, en 2012, le Botafogo sort d’une série de six matchs sans victoires dont trois défaites consécutives jusqu’au jour où le gosse de Perivaldo voit le jour. Son nom, Biriba bien sûr ! Après sa naissance, le club enchaîne six matchs sans défaite dont quatre victoires et termine à deux doigts de se qualifier pour la Sudamericana. Ce qui fera penser à un bon nombres de supporters, « s’il était né deux petites semaines avant… » Aujourd’hui encore le club est associé à cet animal avec toutes les vannes qui vont avec pour les rivaux. En 2008, le club lance ses nouvelles mascottes, les chiens Biriba et Biruta, des peluches un peu moins charmantes que l’original. Et non, ils ne pissent plus sur les adversaires…
Par Gary De Jesus