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Bilbao mise encore sur la jeunesse
Limité sur le marché des transferts, l’Athletic Bilbao devra surmonter les limites quantitatives de son effectif et le probable départ de Llorente, son attaquant vedette. Compliqué. Bielsa pourra toujours compter sur les jeunes pépites de la maison, Muniain en tête.
Sa pré-saison
Ric-rac, à l’image de cette qualif’ pour les barrages de l’Europa League, obtenue sur une défaite en Croatie, sur la pelouse du terrible Slaven Koprivnica (2-1, victoire 3-1 à l’aller à San Mames). Sans Javi Martinez, Muniain, Herrera (aux JO) et Llorente (en vacances), l’Athletic a enchainé les performances moyennes. Voire très moyennes. Les défaites contre le Raja Casablanca, le PSV et Lille ont affiché les limites du banc basque. Petit rayon de soleil quand même, les bons débuts d’Ismael López (formé au club), revenu à Bilbao après deux expériences prometteuses à Saragosse et Lugo. Bon, et puis cet ensemble quand même, toujours aussi classe.
Ses nouvelles armes
Les Basques en ont assez peu, en fait. Extrêmement limité géographiquement dans son périmètre de recherche (tous ses joueurs doivent être basques ou formés au Pays-basque), l’Athletic Bilbao puise avant tout dans son centre de formation et dans les petits clubs de la région. Ce qui ne l’empêche pas de présenter régulièrement des équipes hautement compétitives. La preuve, ses 8 championnats, 23 Coupes d’Espagne et deux finales de Coupe d’Europe. Sa philosophie différente, à la fois magnifique et effrayante, lui assure cohésion et amour du maillot au sein du groupe. Jusqu’à un certain point. Fernando Llorente, la star locale, a décidé de ne pas renouveler son contrat, ce qui devrait l’envoyer du côté de Turin. Réponse du président José Urrutia : « C’est un échec institutionnel, un coup porté à notre ligne de flottaison. Ça m’est égal qu’ils me donnent 12, 14 ou 16 millions. L’Athletic ne vend pas de joueurs, notre objectif n’est pas de faire du commerce mais des footballeurs ayant la volonté de terminer leur carrière ici. » Deuxième coup dur attendu, le départ de Javi Martinez, autre pilier de l’équipe, pour le Bayern Munich. Reste à savoir si 30, 35 ou 40 millions, ça lui est aussi égal.
Du coup, pour remplacer les deux champions d’Europe, Bielsa n’a pas grand-monde. Devant, Aduriz, de retour au bercail, devrait être l’élu. Ce n’est pas franchement le même standard. En revanche, EL loco, qui a bien failli quitter le club pour une histoire de travaux bâclés, pourra compter sur un groupe plus expérimenté. Les jeunes Muniain, Herrera, De Marcos ou Iturraspe, titulaires indiscutables, ont connu une finale de Coupe d’Europe, une finale de Copa del Rey et pour les deux premiers cités, les Jeux Olympiques. Toutes ces compétitions se sont certes mal terminées pour eux, mais c’est autant de parties de haut niveau de disputées et d’expérience engrangée. Un groupe limité donc, mais dépucelé.
Son talon d’Achille
La profondeur de son banc. C’est toujours la même histoire. Que d’une petite région sorte un onze de haute facture, c’est déjà en soi assez miraculeux. Demander de doubler les postes serait franchement exagéré. Il le savait avant de venir, la rotation ne fait pas vraiment partie des capacités d’action de Marcelo Bielsa à l’Athletic Bilbao, d’où la fin de saison délicate qu’a connue le club, engagé dans toutes les compétitions. Un joueur comme Muniain, 19 ans, s’est farci une soixantaine de matchs toutes compétitions confondues la saison dernière. Ça fait beaucoup sans hormones de croissance. Face à la fraicheur des groupes élargis du Barça et de l’Atlético, les Basques n’avaient pas fait le poids au mois de mai dernier. Le problème risque de se poser à nouveau dans un an.
Le joueur à suivre
Le petit Muniain, bien sûr. Plus petit que Messi (1m65), plus jeune que votre petite sœur (19 ans), le gamin de Pampelune se lance déjà dans sa quatrième saison en Liga. La saison dernière, il est entré dans une autre dimension, en s’amusant aux yeux de tous avec les défenses de Manchester United et de Schalke 04. Des performances qui lui ont valu une première sélection avec la Roja, en février dernier. Capable d’évoluer sur un côté ou en position de meneur de jeu, il entre déjà dans la catégorie des plus gros potentiels de perforation du championnat. Cette saison doit être celle de la confirmation, dans une équipe où malgré son âge, il fera partie des leaders (94 matchs de Liga, 24 de Coupe d’Europe). Encore un qui, à coup sûr, plantera un couteau dans le dos de son président.
Par Léo Ruiz