- C3 – Quarts – Athletic Bilbao/Schalke 04 (2-2)
Bilbao et fort
Devant un public acquis à sa cause et à sa gagne, l’Athletic de Bilbao a logiquement fait respecter son statut de futur vainqueur de l’Europa League. Avec une équipe remaniée les Basques ont obtenu le minimum syndical, à savoir un nul deux partout contre un Schalke valeureux mais présomptueux. Pour San Mamès, le show peut continuer. Évidemment.
Athletic Bilbao – Schalke 04 : 2-2Buts : Ibai Gomez (41ème) et Susaeta (55ème) pour Bilbao ; Huntelaar (29ème) et Raul (52ème) pour Schalke.
Vous vous attendiez à un match sans intérêt après le résultat de 4 buts à 2 en faveur de Bilbao au match aller. Vous aviez tort. La partie que se sont disputée les Allemands et les Basques valait bien le détour. À grands élans de contres rondement menés, de tics et de tacs bien sentis, Bilbao a fait honneur à son public, dans un San Mamès qui en demandait au moins autant. Un match disputé donc et on peut même dire que ceux qui n’avaient pas pu voir l’aller ont pu assister à un joli remake. Le suspense en moins. En effet, les assauts de Munian, Llorente et consorts ont souvent fait plié la défense allemande qui, à l’image du roseau de De la Fontaine, pliait sans rompre. Et si Schalke n’a pas démérité, grâce à ses chevaliers Raul et Huntelaar, nombre d’observateurs voient déjà s’imposer Bilbao dans cette Europa League qui leur tend l’abrazo.
L’Athletic évidemment
Oui, Bilbao joue bien. Oui, Bielsa aime faire tourner le ballon. Oui, San Mamès pousse ses poulains. Ça on le savait déjà. Ce que l’on ne savait pas encore, c’est que les Basques possèdent également un banc de qualité. Non, nul mention ici du Toquero, le vieux torero endimanché entré en fin de partie, pour l’anecdote. Non plus il ne sera question du joli match d’Iraizoz, sauveur attendu devant les frappes allemandes aussi nombreuses que désespérées. Non les arabesques de Muniain, les passes ajustées de De Marcos, ni la grinta de Susaeta, auteur du dernier but du match pour le 2-2 ne seront vantées. Pour autant, un conseil: matez la grâce d’Ibai Gomez, pur produit du centre « Made in Pais Vasco » , jeune ailier qui s’est révélé sous les yeux de son public d’une frappe enroulée avant la mi-temps pour le 1-1. On pourrait aussi balancer nos dithyrambes sur le rugueux mais valeureux Javi Martinez, qui ne restera sûrement pas longtemps chez les Rouges et blanc. Pour tout cela, Bilbao mérite le nul et les demies finales. CQFD.
Schalke, valeureux mais malheureux
À voir les titulaires de la Ruhr sur la feuille de match, on pouvait prédire le pire pour les joueurs de Huub Stevens. Les nouveaux, Jurado et Obasi en tête ont fait leur match, plutôt bien même. Dans les buts des Bleus, point de Hildebrand encore de moins de Schober. Juste un inconnu, qui le restera sûrement après la rencontre, un dénommé « Lars Unnerstall » . Si le gardien des bois d’outre Rhin n’a pas accompli le match de sa carrière, ses coéquipiers, valeureux à l’image d’un Papadopoulos aussi rebelle qu’un grec sans frite, ont cru quelques secondes en l’exploit. Un premier quart d’heure de protection de balle, pour mettre sur orbite un Huntelaar plus chasseur que jamais. Le Hollandais volant, à l’interception d’une passe manquée d’Ander Herrera, réglait la mire et propulsait la gonfle dans le petit filet adverse. Plus tard, à l’aube de l’échec des coéquipers de l’absent nippon ni mauvais, Uchida, Raul y allait de son « petit » but pour le 2-1, sur une action construite à souhait. Une lucarne plus tard, les supporters de Gelsenkirchen se prenaient à rêver. Ils avaient tort, eux aussi. Sur l’action suivante, Susaeta crucifiait Stevens et ses petits papiers. Danke und Lebewohl (Au revoir et merci).
Par Dimitri Laurent