- Europa League
- 1/2
- Athletic Bilbao/Sporting Portugal
Bilbao et fort
Vaincu 2-1 à l'aller face au Sporting Portugal, l'Athletic Bilbao doit renverser la tendance pour se qualifier pour la seconde finale continentale de son histoire. Une chance que les Basques comptent bien saisir en attaquant à tout-va, comme d'habitude.
Le 8 mars 2012, l’Europe du football apprenait qu’au pays basque aussi on jouait bien au ballon. Ce jour-là un Athletic Bilbao en feu rossait Manchester United à Old Trafford (3-2), et devenait le favori des bookies pour la victoire en finale. Un peu plus tard, les lions confirmaient en scalpant Schalke 04 à la Veltins Arena, (4-2). Des scores qui reflètent la mentalité de cet Athletic new wawe, une équipe très joueuse, qui est sur le terrain pour marquer un but de plus que l’adversaire, par pour en prendre un de moins, une mentalité qui a d’ailleurs coûté la défaite aux Basques en demi-finale aller à Lisbonne (2-1). Car la force basque en 2012, c’est l’attaque. L’Athletic ne sait pas garder un résultat et ne peut pas se contenter de défendre. Ainsi si les lions sont les joueurs qui ont le plus frappé au but depuis le début de la compétition (70 frappes cadrées) et la seconde meilleure attaque, ils possèdent également la pire défense des demi-finalistes avec 19 pions encaissés, le PSG avait notamment réussi à leur en passer 4 au Parc des Princes en décembre, dans un match comptant cependant pour du beurre. Ce soir dans leur cathédrale de San Mamès, les basques joueront donc une fois de plus tout sur l’attaque comme l’a expliqué le capitaine Andoni Iraola en conférence de presse: « Nous savons comment le Sporting joue et il est certain qu’ils vont essayer de nous attendre pour nous prendre en contre, mais nous devons attaquer sans peur car nous avons l’opportunité d’écrire l’histoire de ce club« .
Longtemps pourtant le football des basques a eu la réputation d’être athlétique comme son nom l’indique, plus rugueux que flamboyant. Mais l’arrivée de Marcelo Bielsa à la tête des lions a tout changé. En effet, traditionnellement plus habitué à un jeu physique qu’au tiki taka de rigueur à Barcelone, les lions ont adopté une autre mentalité cette saison, pour céder la place aux conceptions du jeu plus engageantes du coach argentin. Vénéré au Chili où il était parvenu à faire d’une sélection moyenne un collectif redoutable et discipliné, capable d’emmerder n’importe qui, Bielsa est en train de réussir un nouveau tour de force en Biscaye. En une saison el Loco, « le Fou » en VF, a réussi à créer une formidable machine en transcendant de jeunes joueurs issus de la cantera (De Marcos, Aurtenetxe) et en s’appuyant sur 3 vrais cracks: Javi Martinez, le milieu défensif international reconverti avec succès en défenseur central, le buteur Fernando Llorente déjà auteur de 6 buts dans la compétition, qui pourrait bien profiter de la méforme persistante de Fernando Torres et de la convalescence de David Villa pour s’installer à la pointe de l’attaque espagnole en Polognukraine, et Muniain, le San Iker de Bilbao, dans une forme éblouissante.
3 stars à la disposition d’un collectif tourné vers l’offensive, et des préceptes qui permettent à l’Athletic de réaliser sa meilleure saison depuis 1997-98, où sous la houlette de Luis Fernandez, la génération dorée des Alkorta, Urzaiz, Extebarria et Guerrero avaient réussi à qualifier le club en Champions League, car malgré une irrégularité inquiétante en Liga, les leones sont encore en course pour la qualification en C1, (à 4 points de Malaga 4ème) et en finale de la Coupe du Roi où ils affronteront le Barça. Barcelone où Bielsa est pressenti sur le banc en cas de départ de Pep Guardiola. Sympathisant déclaré du football blaugrana, le technicien a d’ailleurs confié en conférence de presse être un peu déçu par la qualification de Chelsea, car le jeu des londoniens ne correspondait pas à l’idée qu’il se faisait du football. Il est comme ça le Fou, il sait que la meilleure défense c’est l’attaque. Ce soir donc, l’Athletic attaquera fort, sans calculer, pour inverser la tendance devant un San Mamés en fusion et donnera tout pour se qualifier pour une finale européenne, 35 ans après celle perdue face à la Juventus.
Par Arthur Jeanne