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Bilan des clubs français : vue dégagée
Qualif en vue pour Paris, vainqueur 4-0 à Leverkusen en 8e aller de C1 et ballottage favorable pour Lyon, auteur d’un 0-0 correct à Odessa en 16e aller de C3. Mention spéciale pour les p’tits Gones de l’OL qui ont fait le boulot comme des grands.
Paris en warm up
Première intention… Matuidi (3e), Ibra (42e) et Cabaye (88e). C’est la Ligue des champions, Coco : shoot, don’t talk ! Les trois buts parisiens inscrits sur des actions de jeu reflètent l’instinct killer indispensable en C1. Matuidi n’a pas tremblé, Ibra a tracé et Cabaye a miné : sur leur prise de balle, direct, ils l’ont mise au fond ! Même Thiago Motta aurait planté mardi soir à la BayArena s’il avait voulu. Lui qui se retrouve souvent en position de tir dans les 30 derniers mètres et qui devrait plus tenter sa chance de loin.
Un péno de Zlatan avait déjà scellé le sort la rencontre sur un 3-0 sec à la mi-temps. Le 4-0 final à l’extérieur a assuré la qualif de Paris pour les quarts. Ceux qui suivent cette chronique des clubs français en coupes d’Europe 2013-2014 savent que l’inquiétude n’a jamais été de mise pour ce PSG-là. Bien sûr, personne ne pouvait se douter de l’ampleur de la victoire contre Leverkusen et on redoutait même un peu cette équipe, deuxième de Bundesliga. Reste que… Comme on l’a souvent annoncé ici : en Ligue des champions, Paris élève toujours son niveau de jeu à la hauteur de l’événement et de ses adversaires, quels qu’ils soient. C’était déjà le cas la saison dernière et dans les matchs de poule de l’automne dernier. La première mi-temps bazooka à Leverkusen (3-0) ressemblait à celle contre le Benfica au Parc (3-0 dès la première période et score final). Voir évoluer Paris en C1 confirme également une impression observée en L1, à savoir qu’en championnat, le PSG ne joue jamais vraiment à 100 %, y compris contre Monaco. Une hypothèse à creuser : dans le cadre de rencontres PSG-Monaco de C1, pas sûr que l’ASM aurait tenu deux fois en échec ce PSG européen comme il l’a fait en L1… Ce Paris a donc encore un peu de marge. Et encore ! On doit souligner à nouveau l’absence de Cavani, un joueur jamais moyen qui apporte toujours sa plus-value personnelle, malgré parfois une inefficacité devant le but, somme toute très relative.
Analyser la grosse performance du PSG à Leverkusen revient à voler au secours de la victoire. Que dire d’original ? Pas grand-chose après avoir multiplié les superlatifs, les compliments et ressasser les fortes émotions persistantes comme l’étoile filante de Zlatan en pleine lucarne. Alors passons à l’étape suivante : les quarts de finale (sauf si Leverkusen, etc). C’est à ce niveau crucial où la compète se resserre autour des huit meilleurs continentaux qu’on attend Paris, comme on attendait Lyon autrefois. Les quarts de finale de C1 étant devenus ce fameux seuil de compétence footballistique des clubs français. Tout dépendra bien sûr de l’adversaire, mais on peut croire que Paris est potentiellement candidat au dernier carré. Hormis le Bayern, toujours favori sur le papier de cette édition 2013-2014, ce PSG n’a aujourd’hui rien à envier au Real, à Chelsea, Dortmund, MU, l’Atlético Madrid ou au Barça (qui hume avec férocité l’odeur du sang et de la poudre quand l’Europe se pointe). Encore faudra-t-il le démontrer. Car pour le vouloir, pas de problème : l’envie est bien là. Ce qui ressemblait encore un peu trop à une escouade de mercenaires la saison passée s’est muée en une vraie équipe. Des tauliers comme Zlatan et les deux Thiago sont vraiment devenus « parisiens » dans leur tête, au point de se persuader que ce « Paris » qu’ils n’envisageaient pas devenir champion d’Europe avant quelques saisons pourrait le faire dès cette année. L’attitude zen de Zlatan à Leverkusen malgré les petites frictions qui lui valurent le rouge à Valence il y a un an (2-1) en est un signe. L’adaptation express de Cabaye au milieu en est un autre, tout comme la clean sheet rendue à la fin du match. Paris attend son futur adversaire pour les quarts… OL pour l’after ?
Un nul pas mal à Odessa, mais c’est un 0-0. Le truc piégeux par excellence qui peut faire mal au retour. En match de poules final (Groupe B), Odessa avait écarté le PSV en allant gagner 1-0 à Eindhoven. Un but de la tête de Dja Djéjé sur un contre bien mené. Vous pouvez donc imaginer le scénario catastrophe à Gerland jeudi prochain : Lyon fait le jeu et se fait poignarder en contre par les flèches Antonov ou Dja Djédjé. Snif. Mais on devine qu’au retour, Rémi Garde alignera une équipe sensiblement plus costaude que celle d’hier soir. Pour rappel : Anthony et Miguel Lopes, Umtiti, Bedimo, Gonalons, Fofana, Grenier, Gourcuff, Gomis et Lacazette (ouf !) étaient restés à Lyon pour convalescence ou pour s’entraîner peinard. Avec un seul de ces grands absents titularisé au retour dans chaque ligne, Lyon sera déjà plus dangereux. Même s’il vaudrait mieux aligner la « grosse équipe » pour la qualif au tour suivant… Car hier soir, on avait l’impression que cet OL avait tout des sélections olympiques qui mixent des U21 et quelques vieux briscards. Le tout pour un match sérieux et appliqué, quasi scolaire, mais pour un nul méritoire. À part deux ou trois frayeurs derrière, ce Lyonceau a bien joué le coup, mais sans se montrer bien dangereux. Ce seraient plutôt les « anciens » comme Danic et Mvuemba qui n’ont pas trop été à la hauteur sur les coups francs… Briand n’a pas été fameux non plus, mais il faut bien dire qu’on ne l’a pas trouvé, faute de le servir en produisant plus du jeu. Dommage…
Pour le reste, on a encore observé la mise en vitrine des jeunes pousses lyonnaises, très exposées cette saison du fait de la raréfaction des transferts onéreux et de la politique de « rajeunissement » obligée qui va avec. Hier soir, le bilan a été plus que correct. En défense, les latéraux Zeffane (à gauche, 21 ans) et Tolisso (à droite, 19 ans) ont été impec. Bien que le dernier cité ait laissé des trous dans son dos, du fait sans doute qu’il est d’abord un milieu de formation plus porté vers l’avant. Dans l’axe, le grand Naby Sarr (fils de Boubacar, ex-OM et PSG, 20 ans et 1m96) a été correct malgré deux duels mal engagés contre Antonov. Enfin, en sentinelle, Jordan Ferri (21 ans) a confirmé tout le bien qu’on pense de lui. Entré à la 86e à la place de Briand, on ne dira pas grand-chose de Nabil Fekir (20 ans). Et tout ça pour dire quoi ? Toujours la même chose : l’OL sauve l’honneur du foot français (sans les moyens du PSG et de l’ASM, hein !). La doctrine Aulas, encore. En gros, « on est un grand club et on l’assume, même dans la dèche, et même en Europa League » . Les p’tits rookies lyonnais respectent le club et le maillot, ça crève les yeux. Ils ont fait le taf à l’aller, aux « grands » de qualifier l’équipe au retour, dans « l’after » . Le dernier mot pour Rémi Garde, accusé avant le match de « lâcher » la C3 : « On m’intente un faux procès. Je pense être l’entraîneur français qui a remporté le plus de matchs de Ligue Europa depuis trois ans. J’en ai perdu un seul, sur deux frappes d’un joueur qui a été vendu 100 millions d’euros. » Garde parlait de Gareth Bale… Dont acte : l’OL est toujours invaincu cette saison en C3 et demeure encore dans cette compète le principal pourvoyeur de points à l’indice UEFA. Comme il l’était aussi en C1… Respect !
Par Chériff Ghemmour