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Bilan des clubs français : du mieux…
Troisième round européen encourageant pour la délégation tricolore. En C1, Paris a plané. En C3, Lyon et Bordeaux ont enfin gagné. Et en C-4, l’OM a été touché-coulé.
C1 : Austerlitz et Waterloo
L’OM d’abord, unique déception de la semaine… Rafa Benítez le gros malin avait bien préparé son coup. Un bloc étanche et des flèches devant : entre les deux, un jeu en ultra profondeur fait de longs ballons et longues diagonales mortelles. Higuaín, Inler et Mertens ont porté le danger au loin, faisant reculer la défense marseillaise et la forçant à démarrer le jeu phocéen en repartant de très bas. Une réussite totale attestée dès l’ouverture du score par Callejón à la 42e (1-0) sur un long shot de Higuaín. Ensuite le Napoli a géré derrière et au milieu avant de breaker sur une jolie frappe de Zapata, battant un Mandanda en goguette sur sa ligne des 6 mètres (0-2, 67e). Marseille passa du 4-2-3-1 au 4-3-3 en seconde mi-temps et se fit plus pressant, mais pas vraiment menaçant, la belle réduction du score d’une volée d’André Ayew récompensant tardivement leurs efforts (1-2, 86e). Face au seul club que l’OM espérait battre pour une éventuelle 3e place (c’te blague !), on a eu la preuve quasi définitive que cet OM n’est pas au niveau dans cette poule, voire dans cette compétition. Hormis des temps forts trop courts, l’OM subit, court partout, défend et colmate lors de tous ses matchs de C1. Et puis c’est tout… La Ligue des champions est un révélateur impitoyable de la valeur d’une équipe et de ses individualités. Pour le jeu, on a donc vu. Pour la valeur de l’équipe aussi : Marseille est dernier avec zéro point. Restent les individualités, où le constat fait mal. C’est dans ce genre de rencontres qu’on comprend mieux pourquoi des bons éléments (Mandanda, A. Ayew, Nkoulou, Valbuena) n’ont toujours pas trouvés preneurs dans les bons clubs étrangers qu’ils rêvent de rejoindre. La comparaison entre Valbuena (patiemment muselé par Berhami) et Mertens fut sans appel : le génial feu follet belge a quasiment détruit l’arrière-garde olympienne à lui tout seul (voir la passe inspirée à Zapata sur le 0-2). Si Gignac s’est encore heurté au mur de ses limites, c’est Payet qui a encore désespéré en rendant une nouvelle copie blanche. Une excuse valable pour Valbuena qui ne peut pas tout faire devant ? André Ayew a été OK. Voilà… Marseille n’est pas nul : Marseille est à sa place.
Et Paris ? RAS, comme annoncé dès le départ : en C1, le PSG se met toujours au niveau. C’était déjà le cas avec Ancelotti, alors on n’est pas surpris. Victoire logique, écrasante (5-0, Zlatan au carré et Cavani). Sauf que… Ce PSG progresse encore. Van der Wiel s’impose enfin et Marquinhos confirme. Mais c’est l’ensemble qui se trouve de mieux en mieux, basé sur un milieu Verratti-Motta-Matuidi encore étincelant et qui apparaît comme l’un des tout meilleurs en Europe (si ce n’est plus ?). Avec de telles certitudes au milieu, Lolo Blanc doit faire beaucoup d’envieux. Anderlecht a été vaillant, mais face à pareille machine de guerre, il y a eu quasiment non-match (que ceux qui n’ont pas zappé sur Real-Juve en deuxième période se dénoncent !) Et dire que Lavezzi a été moyen… Un dernier mot sur Ibra. D’abord, ne pas s’appesantir sur sa sempiternelle entente ou non avec Cavani. L’Uruguayen fait sa vie : il bosse pour l’équipe, il marque et son rôle fait aussi tourner le collectif. Au point que Zlatan peut marquer beaucoup. Où est le problème ? Enfin, il faut arrêter de repasser le troisième but d’Ibra au ralenti. Il faut au contraire accélérer l’image pour vraiment rendre compte de la puissance instantanée du shoot et pour offrir à tous le privilège d’observer des météorites… Avec 9 points et la pole du groupe, C Paris est déjà en 8es, bien sûr.
C3 : Réveil musculaire
En Europa League, l’OL étire sa période de convalescence tristoune (11e en L1). Il ne faut pas se mentir, un « autre Lyon » tout juste bon aurait flingué ce Rijeka façon PSG. Mais c’est un petit 1-0 de retraités qui a permis aux Gones d’empocher enfin les 3 points (une victoire en 12 matchs TCC, toutes compétitions confondues). Avec 5 points et une place de co-leader partagée avec le Betis, Lyon est dans les temps, en attendant des jours meilleurs. Dans le contenu, on remarquera sans conteste que Lyon doute, à l’image de ses nombreux tirs de loin en première mi-temps. Faute de ne pouvoir construire ? Pas vraiment, vu que Lyon a essayé de poser son jeu avec un original (et inédit) 4-4-2 en losange laissant toute latitude à Grenier (pointe haute) et Malbranque en relayeur d’organiser la manœuvre. Et Globalement, les deux compères n’ont pas démérité : c’est d’ailleurs sur un centre du deuxième que le premier a marqué (67e). Le repositionnement en défense axiale de Gonalons, hier soir, a peut-être aussi privé l’OL de son impulsion vers l’avant plus grande quand il joue milieu… Autre « handicap » , Gomis est resté sur le banc. Mais on sent surtout qu’à Lyon, outre les blessés et les indisponibles, ça se passe surtout dans la tronche. Les ratés de Lacazette (dont celui à la 56e) sur des actions qu’il aurait mieux négociées auparavant sont le signe que la mécanique lyonnaise patine. What else ? Pas grand-chose, sinon que c’est tout à l’honneur de l’OL de jouer sa chance plus que correctement, même limité actuellement. À l’image du but de la tête très « volontariste » de Grenier. Et puis c’est vraiment maintenant qu’on se souvient des grandes années lyonnaises de C1. À l’époque, on se disait que ce Lyon-là toujours barré à la fin par une grosse cylindrée continentale aurait remporté la C3 les doigts dans le nez. Or, on y est en C3. Et Lyon n’est pas plus au rendez-vous qu’il ne l’était en C1. L’épopée européenne manque toujours à ce club…
Bordeaux a gagné… à la bordelaise ! Deux buts maison plaqués 33-Gironde-Marine-et-Blanc : deux coups de boule sur coups de pied arrêtés (2-1, Sané à la 24e et Henrique à la 90e) ont enfoncé Nicosie. Là aussi, faut-il se réjouir d’une victoire étriquée face à un petit club chypriote (avec pas mal de Sud-Américains, certes) ? D’autant plus que Gillot avait aligné une formation pas si éloignée de son équipe A… Comme pour ses deux premiers matchs, Bordeaux n’a pas été nul, a ouvert la marque tôt, s’est créé pas mal d’occases en butant sur un bon Pardo dans les cages. À l’image d’un Sané rincé à la fin et de la joie sincère d’avoir gagné, on ne peut accabler les Girondins. Sauf l’égalisation avant la mi-temps, entre autres. Petite mention particulière pour le jeune Uruguayen Rolan, encore très actif, qui monte en puissance. Dans un groupe vraiment pourri, il aurait sombré. Preuve que Bordeaux est encore en vie. Avec 3 points, ils se sont même relancés à une unité de Tel Aviv battu à Francfort (0-2), net leader à 9 points. Les bons temps forts observés à Francfort malgré la défaite (0-3) laissent quand même penser que les Girondins ont les moyens d’enquiller trois bons résultats (y compris battre les Allemands) et passer au tour suivant. Mais le veulent-ils vraiment ?
Par Chérif Ghemmour