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Big Six et gros zéros
Liverpool reçoit Chelsea ce jeudi pour un sommet qui vaut cher dans la course au top 4. Un choc synonyme de feu d’artifice ? Pas si vite. Les cadors de Premier League ont pris l’habitude de rester muets lors de leurs tête-à-tête. On vous aura prévenus...
C’était il y a à peine trois mois. Chelsea assommait Leeds au Bridge (3-1), et Liverpool enchaînait le lendemain en croquant Wolverhampton (4-0). Une autre époque. Celle où Christian Pulisic arrivait encore à marquer. Celle où le public revenait (brièvement) dans les stades. Celle où Blues et Reds pouvaient encore rêver du titre. Les semaines ont passé, leurs cotes dégringolé. 22 points pris en 15 matchs du côté des Londoniens, et seulement 19 unités récoltées pour le champion sortant. Attendus sur scène pour tenir les rôles principaux, les deux gros se retrouvent dans la fosse, à se battre non pas pour le trône, mais pour un strapontin du top 4. Un strapontin, ô combien précieux pour sauver les meubles, mais loin d’être acquis.
Colosses aux pieds fragiles
Neuvièmes au terme de la 19e journée, les Blues ont ouvert une nouvelle page : exit Frank Lampard, welcome Thomas Tuchel. Plus de stabilité, beaucoup moins de buts encaissés (deux en neuf matchs) et une forme retrouvée : qualif en quarts de la Cup, victoire contre l’Atlético en C1, et quatre succès pour trois nuls en championnat. Au point que Liverpool apparaisse désormais dans le rétroviseur. Même Timo Werner, décisif face à Tottenham, Sheffield et Newcastle avec un but, une passe décisive et deux penaltys provoqués sur la séquence, semble avoir retrouvé une (petite) partie de sa superbe. Une dynamique positive, enfin. Tout l’inverse de son hôte du soir.
Privé de Virgil van Dijk, Joe Gomez et Joël Matip jusqu’à la fin de la saison, Jürgen Klopp n’a eu d’autre choix que de bricoler, et a fortiori de pousser sa direction à recruter. Ozan Kabak et Ben Davies sont arrivés, sans vraiment solutionner le déficit de solidité et de maîtrise d’une équipe qui a aussi dû se passer du détonateur Diogo Jota et des solutions de secours en défense centrale qu’ont été Fabinho et Jordan Henderson. Le bout du tunnel paraissait en vue après deux succès convaincants contre Tottenham et West Ham fin janvier. Simple parenthèse au milieu d’un chemin de croix, puisque le champion mordra la poussière quatre fois consécutives dans la foulée, une funeste première depuis 2002. Les Reds seraient dès lors bien inspirés de se défaire de Chelsea ce jeudi, mais aussi de West Ham, Everton ou encore Tottenham sur la durée, pour atteindre le minima espéré.
Le 0-0, invariant anglais
Seulement voilà, les gros poissons nous ont habitués à la jouer petits bras cette saison. Manchester United-Chelsea. Liverpool-MU. Chelsea-Tottenham. MU-Manchester City. Arsenal-MU. Chelsea-MU. Autant de chocs qui ont accouché d’un 0-0. Deux dénominateurs communs presque parfaits là-dedans : Manchester United d’un côté, Chelsea de l’autre. Les Blues sont d’ailleurs la quatrième équipe du championnat à réaliser le plus de matchs nuls, huit, derrière Brighton, Fulham (onze chacun) et United (neuf). Certes, Liverpool réussit plutôt bien face au Big Six « historique » : quatorze points en sept rencontres et un seul revers, infligé par l’implacable leader citizen. Plus du double de Chelsea qui, avec six points en sept matchs, flirte avec l’étiquette de fort avec les faibles et faible avec les forts. Certes, le dernier 0-0 entre les deux clubs remonte à plus de treize ans. Mais en ces temps de pandémie, le zéro pointé est contagieux. Près de 9% des matchs de Premier League se terminent sur un score nul et vierge cette saison, contre à peine 5% en 2019-2020. Une issue qui, à défaut d’arranger Liverpool ou Chelsea, pourrait faire l’affaire des parieurs. All-in ?
Par Quentin Ballue