ACTU MERCATO
Bienvenue en Serie A, CR7 !
Un transfert à plus de cent millions d'euros, le retour d'un Ballon d’or en Serie A onze ans après le dernier : l'arrivée de Cristiano Ronaldo à la Juventus est une aubaine pour le championnat italien, qui va pouvoir enclencher la deuxième dans la quête de son glorieux passé.
Cela faisait onze ans qu’elle n’avait plus compté de Ballon d’or dans son championnat. Une éternité pour un championnat qui avait tout écrasé pendant une quinzaine d’années et qui avait dû malgré lui retourner dans l’obscurité depuis. Depuis Kaká en 2007, un an après le scandale du Calciopoli qui avait enclenché le début du déclin de son championnat, l’Italie peut à nouveau recommencer à sourire. L’arrivée de Ronaldo, même à 33 ans, est un signe plus que positif pour la Serie A, qui voit les investisseurs revenir petit à petit, qui est repassée devant l’Allemagne au niveau européen et qui aspire désormais à rattraper son retard sur l’Espagne et la Premier League.
Elle qui voit aussi le Napoli d’Ancelotti se renforcer année après année, l’Inter (son dernier roi d’Europe) rebâtir un projet cohérent et retrouver la Ligue des champions et enfin observer la Louve recommencer à avoir faim. Oui, la Serie A sera certainement encore un peu moins raillée par des consultants ignares ou des journalistes malveillants vu que le grand Ronaldo a choisi d’y poser ses valises. Et tant mieux.
Un transfert attendu par tout un pays
Toute la journée, et ce, depuis deux ou trois jours déjà, les principaux médias comme Mediaset ou Sky étaient à l’affût des moindres mouvements et échos autour de ce transfert record. Dans la matinée, les faits et gestes du président Agnelli et de l’agent Jorge Mendes en Grèce étaient scrutés de près. Il se disait alors que l’affaire allait se faire, mais que rien ne serait officialisé aujourd’hui. Raté. Pour leur plus grand bonheur. Il faut dire que c’est tout un pays de football, oublié par le reste du monde – sauf quand il fallait le taquiner sur sa non-présence en Russie – qui attendait ce moment.
Même Gianluigi Buffon n’avait pas oublié d’en placer une à ce sujet lors de sa présentation au Parc des Princes la veille : « Ronaldo à la Juve ? Je ne veux pas donner de faux espoir. Je sais uniquement qu’il m’a fait mal en marquant deux buts face à nous en finale l’an passé. Ce serait la meilleure publicité possible pour le football italien. » Encore une fois, Buffon ne s’était pas trompé.
Le risque d’une suite de domination ?
Ce spot de pub, qui ne sera donc pas diffusé par Mediapro dont les larmes de sang doivent dégouliner sans fin depuis l’officialisation, tombe à pic pour une Serie A en plein redressement depuis quelques années. Certes, ce n’est pas forcément la meilleure nouvelle pour relancer la concurrence dans un championnat qui avait à ce niveau-là regagné en intérêt avec le mano a mano entre la Juventus et le Napoli. Mais qu’importe.
Avoir une locomotive forte qui s’affirme encore un peu plus comme un prétendant sérieux à la victoire finale en Ligue des champions ne peut que tirer les autres vers le haut. Il faut aussi concéder qu’il y a deux ou trois ans de cela, Ronaldo n’aurait certainement même pas pensé à regarder vers la Botte pour y terminer sa carrière. Et qu’il y a 24 mois, la Juve n’aurait certainement jamais pu ou voulu offrir le salaire astronomique qui l’attend à Turin aujourd’hui. Ce mardi 10 juillet, à environ deux heures d’une demi-finale de Coupe du monde qui les concerne de très loin, l’Italie et la Serie A viennent de se doter de leur tête d’affiche qui va leur permettre d’enclencher la deuxième vitesse pour leur retour au sommet. Car aujourd’hui, si la Liga a Messi et la Ligue 1 Neymar, la Serie A, elle, a CR7.
Par Andrea Chazy